histoire

Publié le 26 Avril 2017

La première loge maçonnique considérée comme hongroise est la Loge des Trois Canons, non originellement en français. Elle est fondée en 1742 à Vienne en pleine guerre de Succession d'Autriche (pour rappel les Constitutions d'Anderson datent de 1723). De nombreux jeunes hongrois qui étudient à l’école d’officiers de l’académie militaire participent à sa création. Ils sont issus de milieux favorisés. Les travaux sont effectués en français, langue de la culture au XVIIIème.

 

Très rapidement, les premières loges sont constituées dans différentes villes de Hongrie. La première d’entre-elles est créée en 1749 à Brasso, ville au coeur de la Transylvanie, par Seuler G. Marton. Celui, initié à la Loge des Trois Continents de Berlin, a l’autorisation de créer cette loge nommée Loge des Trois Colonnes. Une loge travaillant sous le rite de la Saint Jean. En 1750, Seuler G Marton crée une autre loge, celle-ci travaillant sous le rite écossais. Ces deux loges fonctionnent plusieurs années et leurs activités sont, d’une part caritatives et, d’autre part spéculatives. C’est en 1769 que la loge d’Eperjes (Haute Hongrie, aujourd’hui Slovaquie) Erényes Utazohoz, Voyageur vertueux, et en 1770 que la loge de Pest A Nagyszivüséghez, La Grande générosité, est créée, en 1774 à Selmecbanya Az Erényes Emberbarathoz, Le philantropique vertueux, en 1781 à Miskolc sont créées. Il est intéressant de mentionner que ces villes sont riches. Az Erényes Vilagpolgarhoz, le citoyen du monde vertueux. Inutile de dire qu’à cette époque, il n’y a pas de femmes.

 

Le développement de la franc maçonnerie inquiète l’Église. C’est ainsi que la Bulle Providas romanorum du Pape Benoît XIV, qui suit une Bulle de Clément XII, frapper excommunication les FM. La pourtant très catholique impératrice Marie-Thérèse refuse de l’appliquer. Il faut dire que son propre mari, le Duc de Lorraine, est l’un des fondateurs de la Loge des Trois Canons de Vienne dont les tenues se déroulent au château impérial.

L’empereur Joseph II, qui succède à sa mère Marie Thérèse, décide d’encadrer légalement la franc maçonnerie, afin de freiner et de contrôler l’expansion des loges dans l’empire austro-hongrois. Mais cette disposition ne s’applique pas à la Hongrie. Rappelons que Joseph II ne fut pas couronné roi de Hongrie.

 

En cette période, les membres provenaient de l’aristocratie, des cercles intellectuels et de la bourgeoisie éclairée. Les uns suivaient le rite de la Saint-Jean, les autres le rite écossais. La devise de la nouvelle République française « Liberté, Égalité, Fraternité » inspira beaucoup de francs maçons hongrois et certains d’entre-eux considérèrent qu’il était temps de mettre fin à la monarchie des Habsbourg.

1848, c’est l’année du Printemps des peuples en Europe. Les républicains hongrois sous la conduite du futur franc maçon Lajos Kossuth se soulèvent contre l’Autriche laquelle, avec l’appui du tsar russe, réprime dans le sang la révolution hongroise en 1849. Vienne, considérant que la franc maçonnerie a collaboré avec les révolutionnaires, interdit donc la franc maçonnerie.

Ce n’est qu’en 1867, année du compromis austro-hongrois, marquant la création de l'empire Austro-hongrois, que les flambeaux de la franc maçonnerie sont rallumés. La première loge qui est créée est la loge Mathias Corvin suivant le rite écossais. En 1871 elle reçoit la patente du Grand Orient de France (GODF) et, avec son soutien, créé le Grand Orient de Hongrie. En 1881, les loges travaillant sous le rite écossais et sous le rite de la Saint-Jean décident de s’unir et de fonder la Grande Loge Symbolique de Hongrie qui est reconnue et par le GODF et par les Anglais. A cette époque fonctionnent des centaines de loges en Hongrie fréquentées par des milliers de membres.

Les conséquence de la première guerre mondiale marqueront les choix politiques hongrois au 20e siècle. Certes, la Hongrie retrouve enfin son indépendance mais elle perd environ deux tiers de son territoire. Une autre conséquence de la guerre, c'est qu'il y a une révolution en 1919 au cours de laquelle les communistes prennent le pouvoir quelques mois. Lors de cette période, la franc-maçonnerie est déclarée illégale à cause du « caractère bourgeois » qui s’y attache. Bien que les communistes soient battus par leurs adversaires, l'interdiction reste en vigueur, cette fois à cause du « caractère pro-socialiste » des idées de la franc-maçonnerie.

Ce n’est seulement qu’en 1945, avant que les communistes ne prennent le pouvoir, que la franc-maçonnerie renaît pour être, cinq ans après, de nouveau interdite par les communistes. Il faut attendre 39 ans pour que la franc maçonnerie hongroise se réorganise enfin librement.

Si en 1881, l'union des loges suivant le rite écossais et celles suivant le rite de Saint Jean a été reconnue par le GODF et les Anglais, en 1989 ces derniers déclarent être prêts à reconnaître la Grande Loge Symbolique de Hongrie qu’à la condition que les relations avec les loges latines, comme la Loge Martinovics de Paris créée et fréquentée par des immigrés hongrois travaillant sous le rite écossais, soient rompues. Sept des loges de la Grande Loge Symbolique reconstituée rejettent cette exigence et fondent la Loge Universelle laquelle crée la Loge du Grand Orient de Hongrie (MNOP) reconnue entre autre ( ?) par la Grande Loge de France (GLDF) et le Grand Orient de France.

 

Aujourd’hui, il y a huit loges travaillant sous le protectorat du Grand Orient de Hongrie, l'une d'elles, la Loge Ferenc Rákóczi II, travaillent en français deux fois par mois. D'autres branches de la franc-maçonnerie travaillent également en Hongrie, la loge de femmes Napraforgó constituée sous le protectorat de la Grand Orient Féminin de France. Il existe par ailleurs une loge mixte, constituée sous le protectorat du Droit Humain de Belgique. Outre Budapest, on compte une loge à Pécs et une à Szeged. Le nombre total des membres est d’environ 150, en augmentation lente mais constantes.

Les francs maçons hongrois participèrent durant l'histoire à la fondation de corporations comme par exemple le corps des pompiers, le service des ambulances, des orphelinats, des institutions pour aveugles et les chambres économiques.

Outre Lajos Kossuth, père de la Révolution de 1848-1849, de nombreux francs maçons hongrois jouèrent un rôle important en Hongrie ou ailleurs. Ils sont si célèbres que bien des rues, avenues et ponts voire écoles et autres institutions publiques portent leur nom.

Parmi les plus connus l’écrivain Kazinczy Ferenc, qui fut membre de la première loge de Miskolc, le Comte Eszterhazy Ferenc, le Comte Bethlen Gabor, le Général Reviczky Janos, le Comte Draskovich Kazmér.

Quelques exemples des réalisations de Frères hongrois. Le Comte Széchényi Ferenc créa le Musée National. Le Comte Festetics György quant à lui créa la première école supérieure européenne d’economie. Tous deux étaient francs maçons. Türr Istvan, général qui avait quitté la Hongrie après l’échec de la Révolution de 1848-1849, fut le bras droit de Giusseppe Garibaldi dans le cadre de l’unification de l’Italie. Le plus connu des francs maçons hongrois est certainement Martinovics Ignac qui, en 1795, soit 6 ans après la Révolution française, fut décapité en public accusé d’avoir voulu instaurer la République lors de la conjuration des Jacobins.

 

La plupart des francs maçons hongrois entretenaient des liens étroits avec des francs maçons étrangers notamment français. Ceci peut s’illustrer par deux événements : lorsqu’en 1879, la ville de Szeged fut presque entièrement détruite par une inondation, son maire qui était le Vénérable de la Loge Arpad, envoya à toutes les loges hongroises et étrangères un appel à une aide fraternelle. C’est ainsi que de nombreuses loges françaises en France, Belgique, une en Tunisie et même une en Nouvelle Calédonie envoyèrent de l’argent à Szeged. Le quotidien Le Figaro organisa un bal de charité au profit des sinistrés de Szeged. Quelques années plus tard, c’est l’inverse qui se produisit. Suite à l’éruption du volcan de la montagne Pelée en Martinique, des francs maçons hongrois organisèrent un bal au profit des sinistrés de l’île antillaise.

 

La loge francophone Rakoczi Ferenc II de Budapest, créée en 1997 par des anciens émigrés hongrois et des expatriés francophones, a signé en 2011 un accord de jumelage avec une loge francophone de Vienne et de Bucarest. Le principe de cet accord est une rencontre annuelle dans l’atelier de l’une des trois loges et un travail en commun. Un autre jumelage a été mis en place en 2017 avec la Loge parisienne Action Socialiste.

 

Brève histoire de la Franc-Maçonnerie en Hongrie
Brève histoire de la Franc-Maçonnerie en Hongrie
Brève histoire de la Franc-Maçonnerie en Hongrie

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Rédigé par FR2

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Publié le 14 Juillet 2016

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Rédigé par Jean-Laurent Turbet

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Publié le 13 Mai 2016

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Rédigé par Jean-Laurent Turbet

Publié dans #Franc-Maçonnerie, #Histoire, #Archives, #WW2, #Giacometti, #Ravenne, #GLDF, #GODF

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Publié le 28 Avril 2016

François II Rákóczi



Fils de François Rákóczi et d’Ilona Zrínyi né le 27 mars 1676 quelques mois avant la mort de son père. Il est l'héritier des famille Rákóczi et Báthory par sa grand-mère et le beau-fils d’Imre Thököly. Il conspire très jeune contre l’autorité des Habsbourg. Après la défaite des insurgés Hongrois, il est séparé de sa famille et élevé princièrement par les jésuites de Neuhaus en Bohême puis à l’université de Prague. Il épouse ensuite une aristocrate allemande, Charlotte Amélie de Hesse-Wanfried et obtient un titre de prince du Saint-Empire.
De retour en Hongrie en 1694, il noue des relations vers 1698 avec le Maréchal de Villars ce qui lui vaut d’être incarcéré en 1701. Il s’évade se réfugie en Pologne puis prend la tête de l’insurrection hongroise de 1703. Il conquiert avec sa troupe de Kuruc toute la Hongrie orientale et reçoit de la Diète de Gyulafehérvár le titre de prince de Transylvanie le 8 juillet 1704 sous le nom de François II Rákóczy.
Il est proclamé régent de Hongrie en septembre 1705 et recherche l’alliance française en faisant déclarer les Habsbourg déchus de leur droits sur le royaume de Hongrie à l’assemblée d'Onod le 5 avril 1707.
Les mesures sociales qu’il envisageait de prendre notamment l’émancipation des paysans inquiètent la noblesse tandis que l’église se méfie de son entourage protestant.
Battu à Trencsén en 1708 il ne peut empêcher Sándor Károlyi de négocier une paix séparée avec les impériaux en 1711. Il perd son titre de prince de Transylvanie en février 1711. À la Paix de Szatmar le 30 avril 1711, les insurgés dont François II Rákóczi lui-même sont amnistiés s'ils prêtent serment au nouvel empereur Charles VI de Habsbourg.
François Rákóczy refuse de souscrire à ce traité et recherche en vain l’alliance du tsar Pierre Ier le Grand. Il plaide encore pour l’indépendance de la Hongrie en 1713 lors des négociations des Traités d’Utrecht. Puis passe le reste de sa vie en exil en Prusse, en France et en Turquie. Il meurt à Rodosto le 8 avril 1735. Il fut enterré dans la chapelle de l'Ambassade de France située aujourd'hui au sein du lycée Saint-Benoît à Istanbul, à côté de sa mère Ilona Zrínyi.
De son union le 26 septembre 1694 avec Charlotte-Amélie de Hesse Wanfried (1679-1722) naissent : · József (1700-1738) ;

François II Rákóczi
François II Rákóczi
François II Rákóczi
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Rédigé par FRII

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Publié le 8 Février 2016

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Rédigé par Jean-Laurent Turbet

Publié dans #Franc-Maçonnerie, #GLDF, #GODF, #Histoire, #Collaboration, #Nazisme, #Occupation, #Pierrat, #Combes, #2CAL1

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