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Publié le 17 Mars 2024

Vénérable Maitre et vous mes très chers frères en vos grades et qualité, je vous remercie de votre attention.

En tout seigneur tout honneur, permettez-moi V.M de commencer par vous :

Qu’est-ce qu’un franc Macon ?

C’est un gars qui construit des murs et qui te dit clairement que le chantier aura du retard.

 

Quelle est la différence entre la ville d’Athènes et le nombril d’une grosse personne ?

Aucune. Les deux sont au milieu de la Grèce/Graisse.

 

Quelle différence y a t i entre un ferrailleur et un curé ?

Le ferrailleur a du fer à ne plus savoir qu’en foutre et le curé a dû foutre à ne plus savoir qu’en faire/fer.

 

A Nice, on ferme les plages pour que personne n’y soit/niçois.

Les vitales Zygote

Vénérable Maitre et vous tous mes Très Chers Frères en vos grades et qualités……permettez-moi de vous parler d’un réflexe a une émotion plaisante qui se manifeste par un enchainement de petites expirations saccadées accompagné d’une vocalisation inarticulée plus ou moins bruyante et par une expression faciale associée à cette expression.

Cette émotion peut solliciter près de 400 muscles dans tout le corps dont 17 muscles faciaux.

Pour les plus lents d’entre nous je vous aiderais enfin en vous disant qu’un des principaux muscles touchés par cette action s’appelle……le petit et le grand Zygomatique et qui comme tout le monde le sait, tirent les coins de la bouche et des paupières vers le haut, je vais donc vous parler du RIRE…qui serait le propres de l’homme ? (Pas si sûr)

 

A noter un fil conducteur tout au long de cette planche en la personne des illustrissimes citations d’un nos illustre frère, malheureusement passé l’Orient…que j’ai nommé Pierre Dac

 

Fil Rouge Pierre :

Ce n’est pas parce que l’homme a soif d’amour qu’il doit se jeter sur la première gourde venue !

 

MÉCANISME DU RIRE

               

La naissance du rire est provoqué par un stimulus qui peut être :

                Visuel (situation drôle…)

                Auditif (bruit marrant, blague…)

                Tactile (chatouilles…)

                Olfactif (gaz hilarant…)

Ce stimulus est capté donc en 1er par les organes sensoriels (nez, langue, oreilles et les yeux) et ensuite traité par les cortex :

                                                               Auditif

                                                               Visuel

                                                               Et somatosensoriel

Le rire peut être également déclenché par un souvenir venant de la mémoire (ce qui est régulièrement mon cas)

 

Fil Rouge Pierre

„si la matière grise était plus rose, le monde aurait moins les idées noires”

 

Je ne vais pas vous détailler tout le mécanisme d’A à Z car je vois déjà notre Vénérable Maitre regarder sa montre et je ne voudrais pas non plus prendre toutes les idées que notre frère Alix développera mieux que moi.

Sachez que le rire donc prend forme dans plusieurs zones de notre cerveau dont le système limbique.

Toutes ces informations sont triées et envoyées à l’amygdale qui est un groupe de Neurone. Celles-ci vont analyser et détecter les émotions.

L’amygdale – par le biais de l’hippocampe, lieu où sont stockés nos mémoires et références, s’activera ensuite pour réguler tous les muscles intervenants dans le rire….

 

Vite File Rouge Pierre :

„le chemin le plus court d’un point à un autre est la ligne droite, à condition que les 2 points soient bien en face l’un de l’autre”

LES EFFETS OU PLUTOT LES BIENFAITS DU RIRE

  1. Le rire produit des endorphines qui sont des substances chimiques naturelles et qui ont de nombreuses fonctions organiques dont cette de réduire notre niveau d’anxiété. La production de Cortisol –hormone principale du stress- est réduite par le rire.
  2. Le rire réduit la tension artérielle en améliorant la circulation sanguine et l’oxygénation du cœur.

(Si vous souffrez d’hypertension, accordez-vous un fou-rire quotidien)

  1. Le rire renforce notre système immunitaire en augmentant le taux d’anticorps présent dans notre organisme en particulier au niveau du nez et des voies respiratoires. Et ce renforcement général, permet de mieux résister aux cancers, maladies cardiovasculaires, migraines et dépressions !
  2. Le rire réduit la douleur en produisant cette fameuse endorphine qui agit sur le corps un peu comme de la morphine. (À noter les présences des clowns dans les hôpitaux qui est de plus en plus rependue……comme dans les différents gouvernements…. 😊

Voici pour les principaux bienfaits du RIRE, prouvé scientifiquement.

 

ALORS RIEZ MES FRERES ET VOUS AUREZ UNE MEILLEURE SANTÉ !!!!!

 

Fil Rouge Pierre

„c’est en voulant connaitre d’avantage qu’on se rend compte qu’on ne sait pas grand-chose”

 

ET LE RIRE DANS LA FRANC MACONNERIE ?

 

Je vous l’avoue sincèrement, c’était pratiquement ma seule préoccupation sérieuse que j’avais avant de vous rejoindre.

A-t-on le droit de rire ? si oui ? peut-on rire de tout ?

 

Heureusement j’ai eu assez rapidement une réponse positive car étant cloué au silence précieux pendant de longs mois, il ne m’a cependant jamais été interdit de rire aux éclats avec vous mes très chers frères et même lors de nos respectables tenues.

Rassurez donc par les mœurs ici à Rakóczi, j’ai néanmoins cherché si nous étions une exception dans la Franc Maçonnerie ou si alors d’autres riaient Aussi ?

Tous les différents articles que j’ai lus tendaient dans la même direction……que l’humour est une tournure d’esprit. Le Franc Macon ne doit pas se prendre au sérieux, tout en accomplissant sa tâche. Son humour est plutôt souri, il n’est pas moquerie mais tendresse, avec la devise „corriger les mœurs par le rire” CASTIGAT RIDENDO MORES”

Malgré le sérieux des rituels, il faut apprendre à s’alléger si l’on veut s’élever…approcher des concepts comme la spiritualité. Le Franc Macon n’est qu’un vecteur de quelque chose de beaucoup plus grand qui nous dépasse et doit transmettre des valeurs. Et personne n’a jamais transmis dans la tristesse et la désolation, mais dans la joie, la bonne humeur et la simplicité.

Toutes les tenues s’achèvent en proclamant que

 

                „ La joie soit dans les cœurs”

Enfin et pour finir, j’ai découvert pendant mes ludiques recherches…l’existence du Festival d’Humour Maçonnique d’Aix en Provence et qui a fêté ses 12 ans le 26 mars 2023 et dont je vous invite à lire son histoire toute aussi intéressante que drôle.

 

File Rouge Pierre

„le rire désarme, ne l’oublions pas”

Les vitales Zygote

L’idée de cette planche m’est venue car un jour un ami m’a dit que je riais trop, que selon lui ce n’était pas bien et qu’en fait je fuyais certaines choses et que je prenais la vie trop à la légère en riant tout le temps…….

 

Mon avis est différent :

 

Le rire à mes yeux n’est pas le contraire du sérieux mais plutôt m’empêche de basculer dans un débat uniforme et monotone, d’une discussion banale dans réelle saveur pour moi.

Il est vrai que je m’ennuis mortellement d’échanger avec des personnes trop sérieuses ou dépourvus d’un quelconque humour.

Le rire, mon rire, joue un grand rôle social dans ma vie et me permet d’une part de me détendre mais aussi de détendre mes interlocuteurs et triceps… 😊

Le rire, mon rire me permet très souvent de détendre une atmosphère ou une situation pesante.

Le rire, mon rire me rend heureux et encore plus heureux lorsqu’ il est partagé car le rire est tellement communicatif.

Quel formidable sentiment de bienêtre après une bonne rigolade avec des amis….

Quant à la fameuse question, Puis je rire moi de tout ?

Je n’aurais pas de réponse pou précise et approprié que cette faite par Desproges :

„je peux rire de tout mais pas avec n’importe qui”.

Difficile de terminer cette planche tant il y a à dire sur le sujet mais je dois cependant finir en empruntant une idée à notre frère X avec ce poème :

 

                               ELOGE DU RIRE

 

C’est bien de rigoler

C’est bon pour la Santé

Osons nous évader

Ne soyons plus prisonniers

Sur un éclat de rire spontané

Jouons à nous échapper

Sans plus de préjugés

Rayonnons d’amitié, d’hilarité

Que les mots retrouvent leur liberté

Jouons avec les Sonorités

Essayons les vers rimés

Que notre langue retrouve son authenticité.

 

N’oubliez jamais Vénérable Maitre et vous tous mes Très Chers Frères en vos grades et qualités QUE NOUS AVONS APPRIS A SOURIRE ET A RIRE AVANT D’AVOIR APPRIS A PARLER.

Les vitales Zygote

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Publié le 22 Janvier 2024

Le sablier

Cet objet dont je vous parle n' est pas présent sur le tableau de loge, ni dans le temple, pourtant il symbolise un élément essentiel de notre travail qui nous rappelle notre initiation, le temps.
Comment représente-t-on le temps, tout simplement avec un sablier.


Le sablier est présent dans le cabinet de réflexion, il est parmi les premiers objets que l’Impétrant va apercevoir durant la première étape de son initiation.


Le sablier est composé de sable jusque-là c'est assez logique, mélangé à de la chaux on obtient du ciment, celui avec lequel on construit les temples, ce ciment qui lie les pierres, en se durcissant on obtient des parpaings solides essentiels à la construction.


Ce sable est donc aussi le symbole de notre deuxième pilier, la force. Mais c’est aussi ce qu’il reste des pierres altérées par les éléments, la pluie, le vent et le soleil. Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière. Cette matière brute ou composé s’effrite au fil du temps et devient poussière. Nul n’est éternel. Il y a donc l' évocation d' un cycle que l' on peut comparer à une
renaissance.


D'ailleurs ce sablier n’est pas sans rappeler la représentation du passé du présent allant vers le futur dont ce sable s'écoule. Il est constitué de deux compartiments de formes et de contenances semblables mais surtout il se rétrécit par l’orifice qui relie ces 2 deux sphères, comme si la personne avait une certaine difficulté à accéder à ce changement d’état.

 

En évoquant cet orifice ou ce goulot d'étranglement je ne peux m'empêcher de penser à cette porte basse par laquelle je suis passé entant que profane pour accéder la première fois dans le temple et devenir l'apprenti que je suis. Une naissance que l’on peut comparer à celle de l’enfant qui naît et lui aussi doit passer par un endroit assez étroit pour arriver dans ce nouveau monde, c’est ce que j’imagine, j’ai des souvenirs assez brefs de ce moment et pour être honnête quasi inexistant.

 

Mais c’est aussi un processus de destruction et de reconstruction selon si l’on retourne ce sablier, n’est-ce pas ce processus qui est en jeu lors du voyage sous la terre du cabinet de réflexions ? Faire mourir le profane que je suis pour renaître vers un homme nouveau ? Choisissant la réflexion, en décidant de s'élever, en quête de spiritualité, à chacun ses ingrédients. Mais pour recréer un homme nouveau il faut du temps et ce sable qui coule n’est-il pas aussi le symbole de la transmission du savoir qui s'opère dans le Temple entre nous les Frères mais aussi en dehors sur les conseils des Maîtres pour rédiger une planche par exemple et un apprentissage pour mieux comprendre le rituel aussi.

Ce sable qui coule symbolise aussi la connaissance qui vient de Frères passés à l’Orient éternel et qui vous a été transmise et que maintenant vous transmettez aux apprentis. Un jour ce sera à mon à tour de le transmettre.
 

Le sablier

Le fait de retourner ce sablier donne aussi au récipiendaire la possibilité d' inverser le sens de sa vie.
Les grains de sable qui s'écoulent de la partie supérieure de celui-ci peuvent correspondre aux années physiques de la vie déjà passée, et la partie inférieure du sablier à celle de la richesse spirituelle qui se remplit des connaissances accumulées.


C’est un nouveau cycle qui renait, celui de la sagesse, le 1er pilier de notre temple. Si ce sablier symbolise le temps qui passe, il est surtout notre vie qui passe, qui s'écoule, pas toujours facile avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses tristesses, contrairement à ce sable qui lui semble s'écouler
de façon limpide, sans à-coups, sans arrêts et de manière régulière.

 

Il peut être aussi symbole d’humanité avec tous les hommes des 2 sphères différentes ou disons le plus simplement de bord différentes, cultures différentes, religions différentes ou encore même d'apparences physiques différentes et ce goulot d'étranglement reste une barrière pour fusionner ces deux mondes, on aurait envie de briser ce sablier pour faire se mélanger tous ces grains de sable et unir le savoir de tous, se rassembler et s’aimer.

 

Si l’on pouvait, on retournerait ce sablier autant de fois que l’on le souhaite pour profiter de nos proches, de vous mes Frères, prolonger le temps, recommencer des choses qui nous ont fait vibrer, bref tout faire pour que ce temps ne s'arrête jamais. Et pouvoir continuer à tailler notre pierre afin de la rendre juste et parfaite. Mais le temps s'écoule indéfiniment et même si nous souhaitons laisser notre pierre dans cet édifice commun sur lequel on travaille tous ensemble et nous rassemble aujourd'hui, notre nom finira par s’effacer. Nous disparaitrons comme une poussière, un grain de sable mais les paroles et les connaissances transmises par nos pères, par nous-même perdureront.

Le sablier

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Publié le 15 Novembre 2023

Symbolique maçonnique de la Lumière

transit umbra, sed lux permanet
l’ombre passe mais la lumière reste


A l’origine du monde, depuis sa formation, la rotation autour du soleil entraine ce cycle
perpétuel de luminosité et d’obscurité. Le parallèle avec la connaissance et l'ignorance est
si évident car sans lumière les ténèbres règnent et les 2 sont indissociables.


La lumière, au sens propre, est le Jour, temps pendant lequel les Hommes agissent, par
opposition aux Ténèbres la Nuit, temps pendant lequel les Hommes dorment. Enfin dans
l’imaginaire moraliste car en autres temps, les nuits étaient plus exaltantes que les jours.
La lumière, au sens figuré, la connaissance d’une notion, par opposition à l’Obscurité qui est
connue pour être l’état d’ignorance, Enfin dans l’imaginaire moraliste car en autres temps,
les nuits étaient plus enrichissantes que les jours .

Cependant dans le monde profane , la lumière comme le silence n’est pas toujours synonyme de bien être tout comme un silence régnant ou assourdissant est signe de danger , une trop forte connaissance peut vous entrainer dans l’abime du doute et de la vanité (présomptueux).


Certes nos ancêtres vivant dans la pénombre des grottes avaient ‘il une valeur relative de
l’attrait du monde nocturne synonyme de protection ou du monde diurne synonyme de
danger, peut-on leur opposer notre lumière de connaissance tels les habitants de Hiroshima
et Nagasaki ont pu en être ébloui un matin d’août.
Et dans la contemplation ces moments sont certainement les plus émouvants dans l’art
pictural de la noirceur de Caravage qui illumine , le clair-obscur de Rembrandt, et le
contraste de l’impressionniste Renoir.


Enfin quittons ce monde profane ….


On rentre dans le temple non éclairé, les ténèbres, sombres , les mains calleuses … voilà
l’état de délabrement dans lequel le profane se présente au Temple pour recevoir la
révélation … résoudre le mystère de cette lumière oh bienfaitrice au contraire de la tentatrice
terrestre.


Le temps de la rigueur, du factuel est arrivé..
Soyons sans emphase et abordons le sujet de cette planche :


 

https://www.deviantart.com/zardo/art/Transit-umbra-sed-lux-permanet-935683771

https://www.deviantart.com/zardo/art/Transit-umbra-sed-lux-permanet-935683771

Symbolique Maçonnique de la Lumière


La lumière est un symbole important dans la franc-maçonnerie. Elle est souvent associée à
la connaissance et à la sagesse la progression personnelle et la fraternité Dans les rituels
maçonniques, la lumière est souvent utilisée pour représenter l'illumination spirituelle et la
progression personnelle.
Dans le rituel du 1er degré symbolique du Rite Écossais ancien et accepté , l’ouverture de
travaux après s’être assuré de la présence des apprentis francs maçons , est ainsi prononcé

[extrait du rituel]


Le démarrage des travaux marque l’entrée de la lumière dans la Loge. Mais par quelles
étapes est-elle introduite dans le temple, par quelle symbolisation est-elle représentée, où
intervient-elle dans l’Instruction


Les 3 Étapes :


1/Le VM demande aux maitre des cérémonies et aux surveillants de procéder à l’allumage des 3 colonnes la Sagesse, la Force et la Beauté,


2/Puis le Vénérable Maître demande au Frère Expert d’ouvrir le Volume de la Loi Sacrée au
prologue de Jean et de disposer sur celui-ci le compas et l’équerre. Ces éléments forment
les « trois grandes lumières de la franc-maçonnerie ».


3/ L’éclairage du Delta lumineux, symbole du Grand Architecte de l’Univers, et le
déploiement du tableau de loge marquent la dissipation définitive des ténèbres et l’ouverture d’un espace sacré. Et je me permettrai de faire référence à une magnifique planche d’une rigueur et d’une précision étonnante sur le tableau de loge et notamment sur le positionnement des fenêtres certes au Midi mais c’est le Nord qui reçoit cette lumière

Représentation
La lumière est donc omniprésente lors de l’ouverture des travaux maçonniques. Mais que
représente-t-elle ?


La lumière nous permet de voir : sans lumière il n’est pas possible d’appréhender les
choses. Elle est à percevoir en tant que guide et non en tant qu’état car les autres sens
(l’ouï, l’odorat, le gout, le toucher) doivent se développer sur ce chemin car la lumière n’est
pas Connaissance , elle est le chemin de la connaissance.


Dans le prologue de Jean, la lumière est associée au Verbe et à la vie. Le Verbe est la
parole divine, (au commencement était le verbe) Le prologue nous invite à recevoir cette
parole, et au-delà, à la comprendre afin de ne pas demeurer dans les ténèbres. D’ailleurs à
titre personnel, une des premières fois ou j’officiais en tant qu’humble apprenti , un maitre
officier m’indiquait d’ouvrir la bible à Jean, et je m’étonnais de ce sursaut dévot mais encore
ma méconnaissance me laissait guider sur des chemins obscurs de la pensée , quel
mécréant je fus et je reste.


Les ténèbres. A l’inverse, de la lumière mais indissociables les ténèbres représentent les
obstacles à la lumière, donc à la vérité. Outre le refus d’ouvrir notre conscience, par
fainéantise ou volonté. Les ténèbres représentent l’attachement à nos illusions, à
nos préjugés, à nos habitudes, à nos instincts, Les obstacles à la lumière sont donc souvent
intérieurs. Cependant on ne peut pas rejeter nos ténèbres car on ne rejette pas ses instincts
naturels, son éducation , son déterminisme culturel et social . On doit les comprendre,
dépasser nos conditionnements. La problématique n’est pas d’être dans les ténèbres mais
de refuser la lumière, ce chemin d’apprentissage . Je pense que c’est l’attachement à
l’ignorance qui est plus grand fléau de notre monde

De midi à minuit.
En loge, les travaux se font de midi à minuit. Midi représente la plénitude de la lumière, un
point d’équilibre. C’est le point d’accès au zénith, à l’éternité mais la nuit finira par se
réinstaller, avec ses mystères et ses doutes.

L’instruction


La lumière donc, s’oppose à l’obscurité dans l’esprit général et reflète la pensée de la franc-maçonnerie.


Le candidat à l’initiation est muni d’un bandeau avant d’avoir accès à la lumière
lors de son introduction en loge. L’instruction maçonnique au 1er degré du rite écossais
ancien et accepté fait donc de nombreuses références à la lumière ; Lors de cette instruction
en loge, le 1er surveillant fera les demandes et 2éme surveillant donnera les réponses


Nous allons faire maintenant référence à ce texte

[extrait du rituel]
Nous avons donc la séparation du monde profane et du monde révélé


[extrait du rituel]
Cela confirme que ceux qui ne sont pas initiés sont dans les ténèbres

[extrait du rituel]
On prend en compte le lien être lumière et vérité . A l’inverse du monde profane
dominé par par les conflits , La FM doit nous permettre de pratiquer la Fraternité nous
libérant des égos , des passions générant les conflits. Le terme de pratiquer (travail)
sous entend un apprentissage continuel ,l’importance du maillet et du ciseau pour
polir la pierre brute.

[extrait du rituel]
L’humilité doit être un maître mot . Nos illusions, nos dogmes qui nous ont
accompagné toute au long de notre vie profane qui fut longue car l’entrée en loge se
fait souvent sur un Age raisonnable . Notre apprentissage sous la lumière est un éveil
, un long chemin de la connaissance à l’inverse d’une révélation ou d’un dogme. Et
c’est la communauté de la loge qui nous rassemblent


Pour faire plaisir à notre VM : paragraphe sur ce sujet par ChatGpt dont je vous fait la
lecture
La symbolique de la lumière joue un rôle central dans la franc-maçonnerie. Elle est souvent
associée à l'illumination, à la connaissance et à la vérité. Dans les rituels maçonniques,
l'allégorie de la lumière est utilisée pour représenter le cheminement de l'initié maçon vers la
découverte de la sagesse et de la compréhension.
La franc-maçonnerie utilise différents symboles liés à la lumière, tels que le flambeau, la
torche, le soleil levant et l'étoile du matin. Ces symboles représentent la quête de la vérité et
l'aspiration à la connaissance. Ils rappellent aux francs-maçons l'importance de la recherche
personnelle, de l'éducation et de la progression spirituelle.
La lumière maçonnique est également associée à l'idée de l'illumination intérieure et de
l'éveil de la conscience. Elle représente la transformation de soi et la recherche de la
sagesse. Les francs-maçons travaillent symboliquement à "éclairer" leur propre esprit et à
partager cette lumière avec les autres.
La symbolique de la lumière est présente dans les rituels maçonniques, où des cérémonies
d'initiation et de progression symbolisent le passage de l'obscurité à la lumière. Le candidat
maçon est "éclairé" lors de son initiation et reçoit des enseignements qui l'aideront à
poursuivre sa quête de connaissance et de vérité.
la symbolique de la lumière peut avoir des nuances différentes selon les différentes traditions
maçonniques et les compréhensions personnelles des membres.
Membres dont il faudrait faire la lumière sur les dénominations par la loge, la fraternité
revendiquée s’oppose légèrement aux patronymes données : VM , un maître est ‘il par
essence vénérable ? étonnant … non …


.
Le symbole de la lumière dans la franc-maçonnerie représente la connaissance, la sagesse,
la spiritualité, le progrès personnel et la fraternité. L’ouverture du temple doit encourager les
membres de la franc-maçonnerie à œuvrer pour leur propre quête de lumière et de vérité.
Cependant la lumière a de multiples facettes, miroir de notre égo, elle peut nous aveugler
dans la recherche de notre voie et l’altérité de nos jugements.
 

Pl:. éle:. App:.

Symbolique maçonnique de la Lumière

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Publié le 29 Mai 2022

Vénérable Maître, MMTTCCFF, « Carnets de voyage(s) »… Pourquoi ce choix et cette façon
d’aborder certains aspects symboliques du chamanisme ?


Tout simplement, parce que, ce Midi, je voudrais vous inviter à un voyage, à des voyages,
intérieur et extérieurs. Toujours plus loin vers l’Orient, dans l’espace et dans le temps...


Enfant, j’ai grandi bercé par des contes et des légendes. Et ce n’est que tardivement que j’ai
compris qu’une grande partie de ces héros mythiques et des traditions liées ne me venaient pas
de mon papa, belge, mais de mon héritage hongrois, reçu en cadeau de ma maman, en même
temps que cette langue, si particulière et si ancienne.


Parmi ces contes et légendes, qui ont aussi bercé l’enfance de tous les petits Hongrois, il y avait
notamment les recueils de Benedek Elek, que je souhaiterais un jour pouvoir faire découvrir
mais cela, lors d’un autre voyage.


Grandissant, j’ai découvert Philippe de Dieuleveult, le héros de la Chasse aux trésors, cette
émission-jeu, basée sur le voyage, la découverte et les rencontres. Une émission qui m’a fait
rêver mais qui m’a aussi apporté énormément, en me faisant comprendre que la Vie, ma propre
vie, était une chasse aux trésors. Une chasse et une quête permanentes...


Adolescent, j’ai découvert un autre Philippe de Dieuleveult, l’aventurier-baroudeur, le
journaliste-pigiste lancé dans la chasse à l’info mais également le reporter parti clandestinement
sur les traces des médecins de MSF dans des terres lointaines et dangereuses.


Enfin, adulte, j’ai appris qu’en plus de tout cela, de Dieuleveult était aussi un idéaliste engagé,
un officier-parachutiste travaillant secrètement pour son pays, au sein du 11ème choc, le bras
armé de la DGSE… Haaaa, les apparences… Haaaaa, la réalité !


Le temps passe et notre âge évolue. Notre vision diminue mais notre perception augmente.
Nous grandissons, nous murissons, nous apprenons. Nous voyons différemment et nous
enrichissons notre connaissance, et réciproquement…


Dieuleveult aimait dire : « Entre la vie et la mort, il y a un grand vide, il faut le remplir ». Il
décrivait l’information comme étant « le récit, ou l’histoire, d’un cœur qui a vu et désire ne
pas être le seul à vibrer
». Il ajoutait aussi que « le merveilleux est assoupi n’importe où, à
tout instant
».


Carnets de voyage(s), donc, pour aller à la rencontre, à la recherche du merveilleux, partout
autour de nous, et dont nous ne savons parfois même pas qu’il puisse exister…


Lors d’un voyage, d’un séjour en Hongrie, il y a 8 ans, j’ai vu, j’ai découvert et j’ai vibré. Et je
voudrais aujourd’hui partager mes surprises, mes Carnets. Il y a 5 ans, je présentais cette
planche, du moins en l’état d’alors de mes Carnets, au sein de ma Loge-Mère, en préparation
justement d’un voyage de loge, pour venir ici, à Budapest.


Ainsi, ici et ce Midi, cette planche, je la partage doublement chez moi, et cette boucle est
bouclée, d’autant plus que mes premiers pas de Comp:. m’avaient conduit ici même. Et c’était
aussi un… 17 mai.

Il y a 8 ans donc, j’ai pu découvrir une cérémonie spécifique, celle de la hutte à suer. Cette
cérémonie est codifiée : elle se déroule en suivant un rituel précis, avec toute une symbolique
des couleurs et des nombres, ainsi qu’une géométrie sacrée.


Tiens, une petite digression : en hongrois, le terme désignant une « cérémonie » est szertartas...
Szer pour « instrument, outil », mais aussi « produit ou matière » et tartas pour
« maintien », « ce qui tient ». Une « tenue » peut-être ?


La langue hongroise est très ancienne, « originale » aussi. Elle a gardé des caractéristiques
propres et uniques. Sa construction même montre déjà une certaine conception de la Vie, une
approche très spirituelle. Mais surtout, elle est précise et très porteuse de sens : je vous laisse
méditer sur le sens profond des mots hongrois pour exprimer ce qu’est l’amour : szer-etet,
« qui nourrit », et szer-elem, « l’énergie », avec en son coeur cette racine « él », la « vie »…
Pour en revenir à cette cérémonie chamanique, j’ai été étonné de découvrir certains
parallélismes avec l’Art Royal que nous pratiquons. J’espère que notre voyage ce Midi vous
conduira peut-être, qui sait, en terre lointaine mais aussi vaguement familière.


Carnets de voyage(s) donc, car, loin d’une étude scientifique exhaustive, chacun couche dans
ses Carnets ses propres impressions, son ressenti, ses souvenirs de ce qui l’a marqué. Parfois ou
souvent, on les ressort : on les relit, on les annote, on les corrige, on en biffe certaines phrases et
on en rajoute d’autres. Et on peut alors se rendre compte du chemin parcouru, du champ de
l’infiniment possible qui a été révélé, et qui ne demande qu’à être exploré…
La découverte de la hutte à suer m’a donné envie d’aller plus loin, de gratter et de découvrir
encore plus… C’est cette envie, cet autre voyage aussi que je souhaite partager, car le voyage
ne s’arrête pas…


Voyager permet de sortir du chemin prévu, pour aller voir de plus près un point de curiosité le
long de la route, un vieux château ou une petite église, ou encore un panorama, qui permet de
mieux admirer la beauté du paysage ou de le voir différemment.


C’est aller autour de soi, mais aussi plus profondément en soi, de découvrir et de se dé-couvrir
en-dehors de ses attentes, de partir à la rencontre de l’étranger ou du différent, de s’émerveiller
ou de s’interroger, puis de poursuivre son voyage.


Enfin, vigilance et persévérance - rappelez-vous ! - sont nécessaires en voyageant, tant en soi
qu’à l’extérieur... Vigilance, car les embûches sont nombreuses et le voyage parfois dangereux.
Difficile, aujourd’hui comme jadis, de parler de culture, de symboles, et même d’histoire ou
d’archéologie, sans voir le « politique » ou « l’idéologique » poindre son nez. Et même en soi-même…
Cela, surtout lorsqu’il est question d’un passé glorieux ou d’un âge d’or perdu. Dans
notre monde moderne, parfois en manque de repère ou à la recherche de son identité, ou d’une
identité, le danger est bien grand !


Pensez-y ! Bien souvent, l’Histoire a été écrite sous un Prince. Pour ou contre lui…


Il ne s’agit pas d’une lutte entre « modernes » et « traditionalistes » mais d’une opposition
entre « chercheurs », avides dans leur quête, qui veulent retourner aux racines des choses, de la
Tradition, de l’authentique, du vrai, face à ceux qui se contentent du « paraître », du facile et du
rapide, du prémâché ou qui ont juste un ego à combler.


Je pense aux pseudo-retours aux sources spirituelles et mystiques, par n’importe qui et
n’importe comment, à tous les « néo », à leur récupération politique. Et le chamanisme, avec
parfois son cortège de gourous-escrocs, d’abus en tout genre ou d’usage de psychotropes,
évoluant entre New Age, néo-chamanisme ou néo-druidisme, n’est pas épargné.


Danger ! Et donc, vigilance, mais aussi persévérance ! Car cette chasse aux trésors en vaut la
peine ! Et la sincérité dans la démarche en est également un mot-clé.

Avant d’aborder le déroulement d’une « tenue » de hutte à suer, je voudrais faire un petit
détour pour aborder en quelques mots certains aspects religieux plus particuliers, d’un
monothéisme très méconnu.


Le Moyen-Age a voulu figer la glorieuse descendante hunnique des Hongrois, tandis que le
19ème siècle, romantique et nationaliste à souhait, a aussi été, comme partout en Europe, celui
des renaissances ou plutôt des ré-écritures de l’Histoire.


Sous l’Absolutismus, il régnait la volonté d’établir une origine des Magyars dans le
prolongement et la proximité des Germains, plutôt que de lorgner vers l’Asie centrale. Et le
hongrois a ainsi été classé dans le groupe des langues finno-ougriennes, créé pour l’occasion.
L’origine des Magyars a été décrétée comme étant quelque part près de l’Oural, avec une route
de migration bien déterminée et fixée une bonne fois pour toutes, une route qui passe par le
Nord, traverse l’Ukraine pour aboutir enfin dans le bassin des Carpates…


Les découvertes archéologiques, comme le nombre de tombes ou d’artefacts découverts sur
l’autre voie supputée, celle du Sud, semblent permettre de remettre en question ce qui a été
longtemps admis et de s’intéresser à la piste menant plutôt à l’Asie Centrale, au Caucase, aux
anciennes relations décrites dans les textes de la Chine antique, aux points communs avec les
peuples proto-turcs et proto-iraniens... A leurs langues, à leurs coutumes et à leurs pratiques. Et
même à des caractéristiques bien particulières et communes dans la musique populaire ou dans
les motifs de décoration. Mais aussi à leurs croyances…


Au Moyen-Age, dans une volonté de récupérer le glorieux passé des Huns et justifier leur
royaume, les Magyars se sont prétendu leurs descendants. Une légende affirmait que, lors de la
Conquête, la Honfoglalas, les Magyars ne faisaient que revenir sur les terres de leurs ancêtres.
Certes, le mot français « hongrois » vient peut-être abusivement du mot désignant les Huns,
mais les similitudes à travers les siècles entre Magyars, Huns et Scythes sont quand même assez
troublantes.


Aujourd’hui, comme ailleurs en Europe, il existe toute une lame de fond, de retour aux sources,
de recherche « d’authenticité » et « d’antériorité », et cela, à toutes les sauces. Une volonté de
retour à cette Tradition, réelle ou fantasmée, qui rend cette recherche si délicate…
J’ai partagé cet inconscient collectif du folklore hongrois, aussi au travers de la langue, ma
langue maternelle, que je ressens plus que je ne peux l’exprimer.


Je sens et je vis cette langue, comprenant instantanément la portée des mots bien plus largement
que les lettres qui les composent. Parfois, quand je dois la traduire exactement, pour quelqu’un
d’autre, je redécouvre même le sens de certains mots en français.
Cette dernière décennie, j’ai été heurté par certains concepts, dont celui d’une « religion propre
aux Magyars », d’un Dieu spécifique aux Hongrois. Tout cela dans un climat de dérive
politique très marqué et dans une Hongrie pourtant très chrétienne…


Je voudrais reprendre avec vous le célèbre poème Nemzeti Dal de Sándor Petöfi :


Talpra magyar, hí a haza!
Itt az idő, most vagy soha!
Rabok legyünk vagy szabadok?
Ez a kérdés, válasszatok!
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk! (...)


« A magyarok istenére »… Le « Dieu des Hongrois », mais quelle prétention ! Bon, d’accord,
nous sommes en plein élan patriotique, en pleine fièvre nationaliste et romantique du milieu du
19ème et du « Printemps des Peuples ». C’était la lutte contre la monarchie absolue des
Habsbourg et de leur Saint-Empire germanique, dernier bastion toujours féodal du monde
chrétien et grands défenseurs de la foi catholique.


L’histoire de la Hongrie est liée à cette Chrétienté depuis le roi Saint-Étienne, qui l’a propulsée
dans le monde « civilisé », en embrassant la foi chrétienne, en se soumettant à l’autorité morale
du pape et en convertissant son peuple, parfois par la force. Il a fait persécuter ceux qui avaient
conservé leur ancienne foi ou religion, « païennes », et qui pratiquaient les anciennes coutumes
et façons de guérir, désormais interdites… D’ailleurs, rappelons-le, « païen », « paganus »
signifie à l’origine « qui vient du village, rustique,… ».


D’aucuns disent que le roi Étienne n’avait pas le choix et que c’était une façon de pouvoir
garder ces anciennes connaissances toujours vivantes, mais cachées. Ésotériques…


Fini donc le règne des « Táltos », ces sortes de prêtres-guérisseurs, sages et magiciens, sorte de
« chamanes » bien spécifiques à la culture magyare… Et oui, j’ai découvert que les Táltos
n’étaient pas que des figures de légende, sorties des contes populaires. Leur rôle est décrit dans
divers textes antiques. Aujourd’hui, évidemment, cela peut faire sourire que certains - ici, à
Budapest (oui, oui) - suivent des cours pour devenir « táltos »…


Pourtant, on ne choisit pas d’être un « táltós », on n’apprend pas à le devenir. On est « choisi »,
« élu ». On est « reconnu » comme tel par les siens, par ses pairs, par son village…
Comme pour les « chamanes » mais toujours avec certaines spécificités locales, c’est le
« fabuleux », le « surnaturel », qui préside à cette désignation. L’élu est né avec une
particularité physique, un signe distinctif, comme un os ou un doigt en plus.


C’est souvent à l’âge de 7 ans que la vocation du futur Táltos apparaît ou va s’affirmer. Puis,
quand il sera effectivement appelé, un évènement va se produire : il y aura une attaque, la
maladie ou la foudre va frapper,...

Il est aussi question de rêves bien spécifiques, où la mort et le démembrement du corps de
« l’appelé » ont lieu : il va connaître la souffrance, subir la mort, puis être reconstruit avec du
fer à la place de certains os ou organes. S’il n’est pas nommé, notre forgeron n’est pas loin.


Le folklore populaire a fait d’un des célèbres rois de Hongrie, Saint László, un « roi-táltós » -
tiens, au fait, son prénom peut se traduire par Lancelot… - tandis que certains écrits, plus
mystiques et sujets à caution, parlent aussi du roi Étienne comme d’un « roi-táltós ».


Les contes et légendes hongroises font régulièrement référence au nombre « 7 », ainsi que
certaines expressions populaires, dont le sens a bien souvent été perdu. Dans les anciennes
civilisations, surtout celles de l’Asie, ce nombre a une aura particulière. Il y a beaucoup à
chercher et à découvrir, derrière ce qui semble innocemment apparent : des durées : 7 jours, 7
semaines, 7 années ; des distances ou des lieux : 7 montagnes, 7 mers, etc., etc.


Ma plus grande découverte, en voulant compléter mes carnets, a été celle d’une vraie et
historique religion proto-magyare, commune ou au moins similaire à celle à de nombreux
peuples du monde turco-mongol.


Faute de texte sacré ou de texte révélé, mais aussi de traces écrites, cette religion reste très
méconnue. Mais, pour qui sait et veut regarder, elle demeure pourtant très présente dans le
substrat culturel et folklorique, soit « populaire », et cela sans aucune connotation négative.
Il est difficile de déterminer sur les deux millénaires écoulés ce qui a exactement fait l’objet de
croyances ou de foi, ni quand ou comment. Et forcément, il est encore plus difficile de se
prononcer sur ce qui a précédé l’Histoire, avant la généralisation de l’écriture. Les chercheurs
en restent donc au stade des hypothèses, mais aussi d’une approche par comparaisons.
Cette ancienne religion, le tengrisme, ne fait l’objet que de peu d’études en Occident et il est
difficile de suivre son évolution au cours des siècles. Elle est pourtant encore activement
pratiquée dans divers pays d’Asie centrale.


Parfois décrite comme un monothéisme dans le polythéisme, elle se réfère à un Dieu supérieur,
une entité créatrice et unique, appelée « Kök Tengri », ou Tengri, le Ciel. Contrairement à
d’autres civilisations, sa particularité est de voir une fusion quasi totale entre le concept de
« Ciel » et de « Dieu ». Alors, qu’ailleurs, il y a plutôt une référence au lieu de séjour ou de
passage du dieu concerné, ou du fait que le dieu tire son nom du Ciel.


Il s’agit d’une religion manifestement partagée à travers les siècles par différents peuples, en
passant des Scythes aux Huns, aux Magyars, aux peuplades turques puis aux Mongols.
S’aventurer dans la découverte de cette religion pourrait se révéler une longue et riche quête,
pour remplir de nombreux carnets de voyage. En voici déjà, quelques clés. L’idée de
l’ascension au ciel de l’esprit y est présente. Pour les Türüks, ancêtres de nos Turcs actuels,
« Tengri », est le « Créateur du Ciel et de la Terre ». Chez les Mongols, on retrouve une
investiture du pouvoir temporel, octroyée à l’empereur par ce Dieu.


Certaines traces écrites existent, comme cette lettre adressée en 1290 par le chef mongol Argun
au pape Nicolas IV, dans un échange concernant la question de savoir si cela posait un
problème que des Mongols puissent se convertir au Christianisme. Argun expliquait : « les gens
entrés dans la religion chrétienne ne contreviennent pas à la religion et aux ordres du Ciel
éternel ».

Gengis Khan, en discussion avec un Musulman, a montré son incompréhension de la pratique
du pèlerinage à La Mecque. En effet, comme « l’Univers entier est la maison de Dieu, à quoi
bon désigner un endroit pour aller l’y adorer… ». Les Mongols commençaient ainsi nombre
de leurs lettres par des formules comme « Par la Force du Dieu Éternel », « Par la Force de
l’Être suprême », …


Enfin, même convertis à l’Islam, la coutume de la foi en Tengri a longtemps perduré chez les
Turcs, le nom même de Tengri étant attribué à Allah dans les premiers textes traduits en turc.
En Hongrois, « Ciel » se dit « Ég ». Il est fascinant de voir combien il peut se substituer au mot
Dieu dans des expressions comme celle de « Ég Veled ! ». Et comment ne pas se rappeler ls
mots « bleu » (kék) et « mer » (tenger), qui évoquent aussi cette idée de l’immensité du ciel.
Pour la religion proto-hongroise, ainsi que celle des peuples apparentés, le monde était composé
de 3 parties : le Ciel, la Terre et les Enfers, reliés entre eux par un arbre, « l’Arbre de vie » ou
« l’Arbre du monde ».


Il y a dans la mythologie hongroise, une création unique, celle de la Boldogasszóny, ensuite
assimilée à la Vierge, mais aussi une place très importante à l’Égig éro fa. Et c’est cet arbre que
l’on retrouve dans les motifs folkloriques, brodés ou peints, mais aussi dans des chansons
modernes influencées par les vieux contes et légendes, cet arbre qui monte jusqu’au Ciel. Il faut
comprendre « jusqu’à Dieu ».


Il s’agit aussi de la Colonne qui soutient le Monde, « l’Axe du monde », par exemple
représenté dans les yourtes par le mat central, « l’Arbre de Dieu », qui soutient la construction.
Dans les pratiques chamaniques, on retrouve ce concept de l’arbre, ou d’une montagne, que le
chaman doit grimper, à l’aide d’un escalier spécialement aménagé pour lui, le plus souvent par
9 échelons, parfois 8.


Ces nombres ont une haute valeur symbolique, notamment le 9, qui est le produit de 3 x 3, un
des nombres sacrés, que l’on retrouve dans la Création. Dans les légendes et contes locaux, il
est souvent question de 3 animaux, 3 enfants ou 3 jeunes filles, 3 marmites, 3 jours,… On y
évoque aussi les « 7 ciels » ou encore les « 9 voûtes ».


Toujours solidement implanté dans de nombreuses contrées du monde, dans les peuplades
d’Amérique du Nord ou centrale, en Afrique et en Océanie, le chamanisme connait
actuellement un regain dans notre monde occidental. Mais, pour le propos de ce Midi, c’est
plutôt celui de Sibérie et d’Asie centrale qui nous intéresse, par sa richesse et ses spécificités,
soit celui que le mot désigne, stricto sensu.


Il n’y en en fait pas un chamanisme mais des chamanismes. Ou plutôt, des pratiques
chamaniques partageant manifestement un important tronc commun, mais avec quelques
pratiques bien spécifiques, vu les nombreuses peuplades concernées, soit une même façon de
concevoir et de regarder le monde, mais des différences dans les rituels pratiqués ou dans leur
signification plus particulière.


Le chamanisme est aujourd’hui très documenté, du moins, dans sa forme contemporaine, redécouverte
lors des grandes explorations et du boum ethnologique des 19 et 20ème siècles.

Pour certains auteurs, il s’agit d’une religion à part entière. Mais il est plus exact de parler
plutôt de pratiques, religieuses, magiques ou simplement liées à la vie quotidienne, qui ont pu
coexister avec différentes religions, évoluer et s’influencer, puis se fusionner par syncrétisme.
Pour ma part, je le vois parfaitement s’intégrer dans les conceptions et la vision du monde de la
religion tengriste, celle d’un monothéisme spécifique et très teinté d’animisme.
La pratique de la hutte à suer se rencontre aujourd’hui très fortement en Amérique du Nord et
en Amérique centrale. Elle peut présenter de nombreux points communs avec la pratique plus
mystique des origines du sauna finlandais.


On en retrouve notamment des traces dans des documents historiques, comme la description
qu’Hérodote fait d’une cérémonie de hutte à suer chez les Scythes, qu’on retrouve dans le
Codex de Kassa (qui date lui du13e S).


En Hongrie, les pratiques des Táltos sont encore décrites - et interdites - sous les Habsbourg dès
la fin du 17ème S.

La pratique de la « hutte à suer » est assez simple en soi mais elle répond à un rituel bien précis.
Un trou circulaire est creusé dans le sol et recouvert d’une armature en bois, pour accueillir
plusieurs épaisseurs de couvertures. Cette hutte, d’un diamètre d’environ 3 mètres sur 1,5 m de
haut, reste aujourd’hui montée de façon quasi-permanente. Dans les temps anciens, 3 fins
arbres, de préférence des saules ou des noisetiers, étaient pliés et recourbés vers le sol pour
obtenir ainsi 6 montants, sur lesquels étaient entassés des peaux de laine.


L’accès à la hutte se fait par une « porte », située au niveau du sol, également faite de
couvertures, qui permet de remonter vers la surface en pente douce. Au centre de la hutte est
creusé un trou, où seront ensuite successivement placées des pierres chauffées.


La hutte en elle-même est une des 3 composantes symboliques de la cérémonie. La disposition
des lieux est étudiée : une hutte ne peut pas être creusée n’importe où et n’importe comment.
Sa forme ronde, comme celle des anciennes yourtes, est perçue comme une matrice, la matrice
de la Terre-Mère, tout en étant un symbole très fort du caractère complet de la Terre. Il s’agit
d’une représentation de la Féminité.


Son axe, avec l’ouverture de la hutte, est orienté de préférence vers l’Orient, plus rarement vers
l’Occident. Un petit chemin de terre part de la porte d’entrée de la hutte, d’environ 2 m de long
ou un peu plus, qui représente un cordon ombilical, 2ème composante symbolique.


Dans l’axe de la porte, au bout de ce cordon, se trouve un autre cercle, de même taille, délimité
par des pierres et renfermant en son centre un grand feu de bois, la 3ème composante.
Ce feu – être vivant et sacré, qu’il convient de respecter, en n’y jetant par exemple pas des
saletés – est constitué d’un bûcher sur lequel reposent les pierres à chauffer puis d’un autre
bûcher, entourant et recouvrant le précédent.

Au milieu de l’axe entre les cercles est érigé un autel, constitué d’une petite motte de terre ou
d’une pierre. Il est entouré de petits drapeaux, des morceaux de bois avec un ruban de couleur
qui désignent les 4 points cardinaux : un noir, un blanc, un rouge et un jaune (ou un doré ?).
[couleurs LLO – mais surtout, couleurs de base de l’alchimie, vers l’or, la Lumière]
Les participants peuvent placer sur cet autel de petits objets (bijoux, amulettes) ou des fleurs
pendant la tenue. Près de cet autel sont déposés des bois de cerf, rappelant le Csodaszarvas de
la mythologie hongroise, le Cerf Merveilleux, qu’on retrouve aussi dans nombre de légendes
occidentales.


Le feu symbolise le Soleil, la force masculine, tandis que la hutte, avec son entrée sous terre,
représente la Lune, le côté féminin, la Terre-Mère. Il est intéressant de souligner que, dans
certaines peuplades plus matriarcales, cette polarité peut être inversée…


Cette dualité renvoie ainsi à un mode de représentation des ancêtres, une façon de voir le
monde de la Création et qui fonctionne sous le principe de paires opposées, qui ponctuent notre
vie et qui doivent s’équilibrer harmonieusement.


Ces paires sont par exemple : [noir/blanc], le feu/l’eau, ciel/terre, jour/nuit, Soleil et Lune, ce
qui est en haut/le haut et ce qui est en bas/le bas, l’extérieur et l’intérieur, la lumière et l’ombre,
la santé et la maladie, la femme et l’homme, le visible et l’invisible, la force qui aide et celle qui
fait du tort, l’unité et la dualité, l’amour et la peur, etc.


Quant aux rubans de couleur, chaque couleur, associée à un des points cardinaux, se voit
attribuer des qualificatifs, rappelant les saisons, la lumière ou l’obscurité, le froid ou la chaleur,
la renaissance de la nature, les moissons, la vie et la mort, la douceur et la dureté, ...
Après la tenue, j’ai demandé au « Conducteur » de la cérémonie - c’est la signification
étymologique de son nom - de m’expliquer la symbolique des couleurs, leur signification. En
peu de temps, il m’a expliqué d’une façon incroyable et pourtant compréhensible, fascinante
même, chacune d’entre elles, la décrivant par toute une série d’adjectifs, avec des liens qui me
semblaient tellement évidents, tellement pertinents…


Bien évidemment, par la suite, plus moyen de recoucher cet « enseignement » sur papier. Trop
complexe, spontané et beaucoup moins évident à écrire... Un de ces moments de transmission
orale qui marque mais qui reste fugace et qu’on regrette de ne plus retrouver ensuite.
J’ai décidé de rechercher par moi-même la signification de ces couleurs. Et j’ai appris que les
couleurs choisies étaient bien souvent les mêmes, mais qu’elles pouvaient diverger en fonction
de l’origine géographique ou du peuple d’origine du chamane.


J’ai aussi trouvé des croquis expliquant la disposition et la signification des arceaux de la
structure et des intersections entre eux, formant toute une représentation du monde avec,
notamment nos 4 couleurs clairement et distinctement attribuées à un des points cardinaux et
donc, placées à en un endroit bien précis par rapport à l’axe Lune-Soleil, Hutte-Feu.
Malheureusement, en deux endroits différents, mais aussi au même endroit mais à des moments
différents, j’ai vu que l’ordre et la succession de ces couleurs n’étaient pas respectés…
Alors qu’en est-il exactement ? Y a-t-il un sens propre et défini à attribuer à chacun de ses
drapeaux ? Où s’agit-il d’une interprétation libre pour autant que le sens général y reste ?


Et cela m’amène à cette question,: si nous faisons, en loge, certains signes,
certains gestes, certains mouvements, ont-ils un sens bien précis, une signification claire et
fixée ? Comment est-il possible, entre nous, de ne pas faire exactement ces signes et gestes
de la même façon ? Cette autre question vient ensuite : pourquoi faisons-nous cela ?
Pourquoi fait-on cela ainsi ?


J’ai essayé de compléter mes carnets et voici la symbolique de ces rubans, comme elle est
ressentie là-bas :




 

Carnets de voyage(s) : la Hutte à suer

Concernant la cérémonie, elle débute en fait au moment où les participants sont conviés à se
réunir. Une préparation mentale leur est demandée, afin de se détacher, de se couper plus
facilement des préoccupations, disons, matérielles, avec une forme de jeûne qui est demandée.
Une tenue vestimentaire particulière et adéquate est requise, de préférence des vêtements
amples, de couleur blanche, par pureté, mais aussi pour supporter plus confortablement la
chaleur et le taux élevé d’humidité dans la hutte, tout en cachant le corps des participants de
chaque sexe pour éviter toute mauvaise pensée ou distraction durant la cérémonie.


La tenue débute avec la préparation du feu puis les participants rassemblent et placent à côté
du cercle de pierres délimitant l’espace réservé au feu, 4 rangées de chacune 7 pierres.
Le conducteur de la hutte prend alors chacune des pierres, une à une. Il les frotte avec du sel. Il
les élève ensuite vers l’Est, puis vers le Sud, vers l’Ouest et vers le Nord. Il les montre ensuite
vers le Ciel puis vers la Terre, soit vers le Haut puis vers le Bas, tout en adressant une prière
au Créateur, avant de placer les pierres, toujours une par une, sur le bûcher central. Une fois les
pierres placées, l’ensemble des participants dispose alors les morceaux de bois autour du bûcher
qui supporte les pierres, tout en le recouvrant.


28 pierres se retrouvent ainsi dans le bûcher… Ce nombre de 4 x 7 se réfère au cycle
lunaire. 4 est un chiffre symbolique, qui renvoie aux 4 points cardinaux… Tandis que 7 est
composé de 4 + 3, soit les 4 déjà cités ainsi que les 3 que sont le Ciel, la Terre et le Centre.
Ce « Centre » représente le « point de la Création », qui n’est autre que le « coeur », le
« chakra du coeur » ou la « couronne du coeur », car, si nous vivons en équilibre, c’est parce
que le « coeur », l’amour, guide notre existence. CSaKRa - CSoKoR
Il s’agit très clairement d’une rencontre entre le monde de la Terre et celui de l’Esprit. La
cérémonie, du moins, sa partie « sacrée » commence réellement avec l’allumage du feu.

Dès ce moment, un axe symbolique et énergétique est créé entre le cercle contenant le feu et
celui de la hutte. Il n’est alors plus permis de le franchir. L’espace est devenu sacré. La
circulation autour du feu et de la hutte se fait obligatoirement dans le sens horloger. Après un
certain temps, une fois que les pierres sont suffisamment chauffées, le Conducteur donne le
signal pour entrer dans la hutte et les participants sont appelés à y entrer, sous sa conduite.
La porte de la hutte est basse : on ne rentre pas en se pliant ou en se tordant, mais à 4 pattes, en
signe de respect. Le sol - la Terre - est embrassé au moment de rentrer, puis de sortir. A
l’intérieur, la circulation se fait également dans le sens horloger. Après avoir fait le tour de la
hutte, le Conducteur se place à côté de l’entrée. Il donne le rythme, ferme et ouvre la porte,
plongeant l’intérieur de la hutte dans le noir ou laissant entrer la lumière (et de l’air frais) à
chaque période de « repos » entre les différentes étapes.


Les 7 premières pierres sont alors amenées par l’assistant du Conducteur, « l’homme-feu », qui
ne participe pas à la cérémonie à l’intérieur de la hutte. Le premier cycle de la tenue à
l’intérieur est alors entamé. Le rôle de cet assistant, obligatoirement un homme, est de veiller au
feu et d’apporter les pierres, soit avec une fourche de fer, soit les bois de cerf, mais également
de veiller, de l’extérieur, à la sécurité des participants.


Le Conducteur place des herbes aromatiques et des herbes séchées sur les pierres brûlantes : de
la sauge, du genévrier, du cèdre, du thym et encore d’autres plantes. Il asperge ensuite le tout
d’eau, ce qui provoque une forte vapeur à l’intérieur de la hutte.


Le but poursuivi est de se purifier, physiquement, de nettoyer son corps par la sueur (comme
dans la pratique d’un sauna), mais également de purifier son âme ou son esprit, en rentrant en
contact avec Dieu, avec le Principe créateur unique, avec des esprits, dont ceux de ses propres
ancêtres, de formuler ses requêtes, prières ou questions.


La cérémonie comprend 4 étapes, ponctuées de chants et de prières, ainsi que de demandes,
d’intentions ou de remerciements, à des moments bien précis. A chaque apport des 7 nouvelles
pierres chauffées, la température monte encore plus et la vapeur devient plus forte dans la hutte.
Certains chants sont répétés, comme des mantras, certainement pour permettre de focaliser son
attention à « communier », soit à créer un état d’esprit commun - un égrégore.


La seule chose qui est bien fixée est l’ordre de prise de parole : d’abord le Conducteur, ensuite,
en tournant tout en suivant la course du Soleil, chacun des participants peut prendre la parole.
Chacun commence à parler en utilisant d’abord une expression bien particulière.
Il dit ensuite son intention, son remerciement, sa prière, ce qu’il veut… Puis, indiquant qu’il a
terminé de parler, il utilise la formule : « Minden a rokonom » (Tout est ma famille/mes
parents). Quand le tour de parole est fait, des chansons plus spécifiques sont adressées à
chacune des directions.


L’épreuve de la « hutte à suer » constitue un formidable voyage en soi, à la découverte de soi,
une expérience vécue bien personnellement, mais en groupe… L’aspect symbolique est
particulièrement intéressant, la quatrième et dernière étape étant celle de la mort et de la
renaissance, qui ressort ainsi clairement des intentions de ce chant :


Halálban születek, születve meghalok Je nais dans la mort, je meurs en étant né
Egyszerre kigyúlnak, kihúnynak csillagok Les étoiles s’allument et s’éteignent en même temps
Keletről jön a fény, nyugaton megpihen La lumière vient de l’Est et se repose à l’Ouest
Minden lét elmúlik, s nem múlik semmi sem Toute existence se termine et rien de rien ne se termine


Et que dire de cet autre chant :


Kődal Le Chant de la pierre (Sólyomfi Nagy Zoltán)
Kő hangján szól hozzánk az ég Le Ciel s’adresse à nous par la voix de la pierre
Víz mossa át imánk tüzét L’eau nettoie le feu de nos prières
Gőz gyermek száll dalunkkal el L’enfant de vapeur s’envole avec nos chants
Földasszony méhe átölel La matrice de la Terre-Mère nous enlace


Si quelqu’un ne peut plus supporter l’épreuve de la hutte, il peut alors la quitter lors de chacune
des pauses entre les différentes phases mais, alors, il ne pourra plus y revenir pendant la Tenue.
Il est vrai que, lors de la naissance, on ne se promène pas dehors-dedans, etc.


A la fin de la Tenue, les participants quittent la hutte, toujours suivant la marche du Soleil, et,
une fois dehors, ils se couchent dans l’herbe. Ce passage de l’obscurité à la lumière, de la
chaleur à l’air, se vit comme un moment magique et de libération, de renaissance…

Enfin, avant de terminer cette étape de notre voyage de ce Midi, je voudrais encore vous
préciser que tout ce qui est dit et fait dans la hutte à suer, durant la tenue, « reste dans la
hutte à suer » et ne peut pas être répété à l’extérieur, même si chacun est libre de parler de sa
propre expérience.


Après la cérémonie, après un certain temps pour permettre de récupérer physiquement des
épreuves de la Terre, du Feu, de l’Eau et de l’Air, les participants partagent un repas tous
ensemble. Ha, j’allais oublier. La fameuse expression utilisée par chacun, dans la hutte, au
moment de prendre la parole est : « Mes Frères »…


Durant cette initiation – c’en est une - et cette re-naissance, les nouveaux venus sont ainsi
« reconnus » par le chamane-conducteur, qui les appellent « Mes Frères / Mes Soeurs ». Et
c’est également de cette façon qu’ils s’appellent ensuite entre eux. En hongrois, le mot est testvér
pour « corps » et « sang », soit « le sang d’un même corps ».


Tiens, à propos, VM, MMFF, savez-vous comment on désigne une « hutte à suer » dans le
monde anglo-saxon ?


A « sweat… lodge »…
Il y a beaucoup, beaucoup qui nous attend encore… Je vous souhaite de
bien remplir vos Carnets de voyage, en vous.
 

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Rédigé par FR2

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Publié le 6 Février 2022

La Pierre brute

Depuis la nuit des Temps, l’Homme a utilisé la pierre, que ce soit pour faire du feu, des armes, des bijoux, ou pour établir un lien avec le divin, comme en témoignent les autels ou les sites mégalithiques. Des Tables de la Loi à la construction d’édifices comme les pyramides d’Égypte ou les cathédrales de nos villes, la pierre a toujours été présente lors des évènements majeurs, pour l’Homme et l’Humanité. Première pierre ou pierre d’autel, elle sera plus tard, objet et but de nombreuses démarches initiatiques maçonniques.

Vous l’avez compris, je vais traiter ce midi de « La Pierre Brute ». Dans un premier temps, je vais réfléchir sur ce qu’est la « Pierre » et à quoi elle est destinée dans le monde profane. J’essaierai dans un second temps de mieux appréhender la métaphore de la « Pierre Brute » dans le cadre de la FM et je terminerai plus particulièrement sur la nature de ma propre Pierre.

  1. La Pierre brute dans le monde profane, nature et place ?

Dans le village où j’habitais pendant quelques années avant de venir ici comme partout ailleurs, les bâtisseurs d’habitations ou d’édifices sacrés sont confrontés au choix de la pierre à utiliser qui s’adaptera le mieux au besoin requis. Dans tous les cas de figure, pour la base de l’édifice, on choisira des pierres très solides capables de porter le bâtiment. La base d’un édifice sera faite de blocs taillés. Ensuite suivant l’importance de l’édifice, on choisira des pierres de qualité différentes.

Pour une habitation simple, on se contentera de pierres suffisamment friables pour lui donner grossièrement sa place au milieu des autres, le ciment étant de toute façon requis pour faire le liant. Ce plâtre sera réinséré en couches successives lors des multiples travaux de réparation de cette habitation. La solidité du bâtiment sera alors limitée dans le temps.

Pour un édifice plus travaillé, les pierres seront soigneusement choisies. On prendra certes des pierres agréables à regarder (le marbre par exemple), mais surtout suffisamment solides pour résister aux pressions naturelles et suffisamment tendres pour que l’on puisse les travailler pour leur donner leur place au sein de l’édifice. Un bel ensemble sera composé de pierres aux caractéristiques différentes, certaines se prêtant plus à une place dans l’édifice que d’autres: les pierres servant de base ne seront pas forcément les mêmes que celles du toit ou des frontons. Le bâtiment ainsi fini n’aura vu que très peu l’utilisation du ciment et pourra rester des siècles durant sans nécessiter d’intervention pour le réparer ou le restaurer.

Une « société partiellement civilisée, où les vérités essentielles sont entourées d’ombres épaisses, où les préjugés et l’ignorance dominent » peut être comparée à une habitation simple. Ses membres, pierres brutes plus ou moins bien taillées, participent à un édifice qui nécessite sans cesse d’être cimenté, restauré, réparé. Des coups de ciseaux inachevés ou imprécis laissent penser que des pierres sont taillées et résisteront au temps. Elles sont de toute façon trop peu nombreuses pour éviter les constants et incessants rafistolages dus à des trous béants dans l’édifice parce qu’à certains endroits capitaux les pierres n’ont pas été choisies ou n’ont pas été taillées.

Les édifices plus durables où les pierres sont préalablement soigneusement choisies pourront être comparés à un monde idéal que nous espérons bâtir en loge. Dans une société initiatique qui cherche le parfait, les pierres brutes choisies sont étudiées et surtout travaillées avant de prendre leur place dans l’édifice.

  1. Que symbolise la Pierre brute en franc-maçonnerie ? Pourquoi faut-il dégrossir la pierre brute ? il convient de bien comprendre ici ce qu’est la pierre brute et ce qu’elle est destinée à devenir.

Après l’initiation, le premier travail de l’Apprenti consiste à frapper trois coups symboliques avec le maillet et le ciseau sur la pierre brute.

Ainsi, le travail de l’Apprenti consiste à dégrossir la pierre brute, à lui donner une forme géométrique (elle est destinée à devenir un cube), c’est-à-dire un sens et une utilité, ce qui lui permettra de s’insérer dans l’édifice, autrement dit le cosmos.

Dans l’instruction au Premier degré, on peut lire :

A quoi travaillent les Apprentis ?

A dégrossir la Pierre brute afin de la dépouiller de ses aspérités et à la rapprocher d’une forme en rapport avec sa destination.

Quelle est donc cette Pierre brute ?

C’est le Profane, produit grossier de la nature, que l’Art de la Franc-maçonnerie doit polir et transformer.

La pierre brute serait donc l’image de l’individu non-initié, non encore transformé. C’est l’idée que cet individu porte en lui la perfection, mais sous une forme pour l’instant inconnue et invisible : il lui faudra retirer une certaine quantité de matière pour trouver ce qu’il y a de « vrai » au fond de lui.

Reste à savoir de quoi est réellement faite la pierre brute, et quelle est la nature de cette « matière en trop » qui cache la perfection.

La pierre brute en franc-maçonnerie est l’état de l’individu avant qu’il ait commencé le travail sur lui-même. Le profane est assimilé à la pierre « grossière » ou « vulgaire » car :

  • il ne se connaît pas lui-même : il ignore que la plupart de ses pensées sont subies, conditionnées par une infinité de facteurs inconnus et non maîtrisés, parmi lesquels les prédispositions génétiques, l’éducation reçue, l’héritage culturel, social et familial, les habitudes, les fréquentations, le vécu, etc.
  • il vit dans l’illusion : il se croit un être séparé et autonome ; il pense avoir raison, il croit détenir la vérité et la connaissance contre les autres.

Au final, l’être grossier (« brut ») est inconscient et orgueilleux. Il ignore ce qui le détermine. Il est esclave de ses certitudes et de ses préjugés. Il se met au-dessus ou à l’écart des autres : sa personnalité ne peut s’insérer dans l’édifice humain.

Par conséquent, si la pierre brute est passive et inconsciente, la pierre taillée est au contraire active et consciente. Sa forme régulière constitue son sens et son utilité. Ainsi le franc-maçon peut trouver sa place dans le monde ainsi que le sens de sa vie.

Tailler sa pierre, c’est opérer un recentrage par rapport aux lois de l’univers. C’est faire preuve de lucidité et d’humilité en reconnaissant la part de vérité chez l’autre autant qu’en soi-même. C’est tenter de comprendre au lieu de rejeter et de juger. C’est abandonner tout ce qui peut faire obstacle à l’évidence : l’orgueil, les préjugés, les certitudes.

Le passage de la pierre brute à la pierre taillée symbolise donc l’individu qui est passé de l’état profane à celui d’initié, c’est-à-dire d’être conscient de ce qu’il est, et donc de sa véritable place dans le monde.

Tailler la pierre brute, c’est faire l’effort de mieux se connaître. Cela renvoie directement à la formule VITRIOL : Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem, autrement dit : “ Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ”.

La « pierre cachée » est la pierre cubique qui se trouve prise, invisible, dans la pierre brute. C’est celle qui s’insérera parfaitement dans l’édifice cosmique, une fois que le franc-maçon aura trouvé le chemin de la vérité.

En alchimie, cette pierre est la Pierre philosophale. La Pierre philosophale n’est pas une substance mystérieuse qui permettrait de transformer le plomb en or, mais elle est le résultat de la transformation de l’alchimiste lui-même : auparavant pierre brute, il est devenu Pierre philosophale, c’est-à-dire pierre universelle, ouverte, lucide et désillusionnée.

Il s’agit d’une pierre translucide, qui se laisse traverser par toutes les énergies du cosmos : plus rien désormais ne fait obstacle à la Lumière, puisque l’ego a été dissout.

  1. La Pierre brute… selon moi

Habitué à ne faire qu’écouter les planches de mes FF sans plancher moi-même, je ne cacherai pas les difficultés que j’ai rencontrées à écrire cette première planche symbolique, ne voyant pas bien ce que je pourrais apporter de nouveau en particulier aux plus anciens des maîtres de cette loge rompus au maniement des symboles. Les rôles sont ici inversés, c’est moi qui ai tout à apprendre, d’où un certain sentiment d’impuissance et même de désarroi face à la tâche qui m’est demandée. Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre et accepter ce qui m’apparaissait comme une contradiction, à savoir le fait de devoir présenter en public un travail qui s’adressait avant tout à moi-même. Mais il est sans doute vrai que les errements et tâtonnements de tout novice peuvent être aussi instructifs pour tous ceux qui ne désespèrent pas de peaufiner encore le travail sur eux-mêmes entrepris il y a si longtemps de cela. Je vous livre donc à l’état brut l’avancée de ma réflexion, un point de vue le plus sincère possible et sans doute bien naïf après deux ans passés parmi vous.

Le choix de la pierre brute à dégrossir s’est très tôt imposé à moi, sans doute, motivé par l’aspect naturel de ce matériau auquel j’ai été confronté dès mon adolescence quand il s’agissait de débarrasser les champs fraîchement labourés par mes grands-pères de tous ces cailloux stériles pour les placer ensuite sur les chemins afin d’accéder plus aisément aux cultures. Ce qui montrait déjà que même à l’état brut, le moindre caillou d’apparence modeste peut se révéler utile à condition de trouver la place qui lui convient. Et bizarrement, j’ai toujours éprouvé un certain plaisir à passer mes journées à déplacer toutes ces pierres qui finissaient par m’écorcher les mains.

Malgré sa dureté et ses aspérités, la pierre a en effet un aspect charnel qui se révèle au contact de la main de celui qui s’en saisit. Ce n’est pas un hasard si les vêtements sont le plus souvent absents des sculptures, alors qu’en peinture, le nu n’est apparu que tardivement. Outre sa connotation sensuelle, c’est la beauté de la pierre qui m’a séduit, préférant l’aspect esthétique - tailler pour embellir - au côté fonctionnel du travail sur la pierre - tailler pour bâtir. La pierre s’offre au regard, et ses différentes facettes sont mises en valeur par l’éclat du soleil. Taillée avec soin, la pierre finira par prendre sous l’éclairage qui lui convient des airs reposants et rassurants. Si je devais trouver un modèle précis pour diriger mon ciseau, je le prendrais dans ces personnes rencontrées au fil des ans et dont l’assurance tranquille reflète une sérénité, une clairvoyance, un équilibre intérieur, une sorte de solide sagesse toujours prête à se mettre au service des autres. Ayant su s’affranchir des vicissitudes de la vie quotidienne, ces hommes que j’admire semblent opposer une immense sérénité aux flammes des passions : par leur persévérance et leur travail, ils semblent avoir refait avec succès le troisième voyage et cette purification par le feu que j’ai découvert lors de mon initiation.

Ces « maîtres à penser » ont compris que leur force n’avait de sens que mise au service des autres dont l’avis leur semble étonnamment nécessaire. Et il est vrai qu’un certain recul est indispensable au maçon qui taille sa pierre pour apprécier le travail accompli et distinguer les imperfections, les irrégularités restantes. D’où la nécessité d’un regard différent sur l’œuvre en construction. Ce regard est celui de l’apprenti qui sans cesse rappelle au maître combien son art est difficile, mais surtout combien il est difficile de faire preuve de pédagogie pour transmettre les règles et les connaissances acquises. Le métier de tailleur de pierres a quasiment disparu et celui qui veut l’apprendre se retrouve aujourd’hui bien démuni. Et celui qui sait, mais se montre incapable de transmettre son savoir, risque de voir disparaître avec lui tous les fruits du travail d’une vie. A quoi sert de savoir si l’on garde ses connaissances pour soi ? J’en ai connu plus d’un, de ces profs brillants dans leur matière, mais incapables d’éveiller la moindre lueur d’intérêt chez leurs élèves.

Méfions-nous de l’éclat trop vif d’une pierre trop bien polie. Car tailler la pierre est un art subtil. En la débarrassant de ce qu’il considère comme des défauts, le tailleur maladroit peut la priver de tout ce qui faisait son originalité et lui ôter tout son sens. Dans la tradition hébraïque, le passage de la pierre brute requise pour les autels à la pierre taillée, dans la construction du Temple de Salomon, marque une sédentarisation du peuple élu, sédentarisation ressentie non pas comme un progrès, mais comme une stagnation, un immobilisme dangereux. Dans la Bible, la taille désacralise l’œuvre de Dieu et symbolise l’action humaine substituée à l’énergie créatrice. Le terme « dégrossir » plutôt que « tailler » me convient parfaitement. Devenue trop lisse, trop « parfaite », la pierre perd de son authenticité. Aujourd’hui, la pierre se découpe à la machine. Il n’est plus possible de distinguer un bloc d’un autre, elle se trouve « dépersonnalisée », vidée de son sens, à l’image du monde actuel où l’individu a tendance à être dégradé au rang de numéro, ravalé au niveau de simple outil sans existence propre, sans autre raison d’être que de servir un système qui finira par l’étouffer.

Certes, une pierre isolée n’est rien. Elle n’a d’utilité que comprise dans un ensemble. Dans les cols des Andes péruviennes comme dans le Cantal sur le flanc Est du Puy Griou, la coutume veut que les voyageurs ajoutent une pierre à des tas qui, avec le temps, prennent des dimensions pyramidales. Sans doute faut-il voir dans cette tradition une illustration de la conscience collective. Pour un apprenti, il est réconfortant de se sentir comme faisant partie d’un tout. Solidement encadré, il sait que les autres sont prêts à corriger ses erreurs qui pourraient mettre en péril la solidité de l’édifice. Le mur ainsi constitué trouve son assise en terre - vers la fameuse pierre cachée des sages -, mais il s’élève vers le soleil en quête de lumière, dans la lignée des pierres dressées de nos ancêtres de Carnac, Stonehenge ou autres.

Mais l’emploi de la pierre trouve son couronnement quand il dépasse le simple empilement d’éléments semblables disposés selon une même orientation. Ce qui parachève la beauté de l’édifice, c’est quand il s’agit d’une construction résultant de forces orientées différemment comme c’est le cas dans les voûtes de nos caves ou les ogives de nos cathédrales. La solidité de l’ensemble naît de la convergence de ces deux groupes de forces opposées en un seul point : la clef de voûte dont le rôle stabilisateur n’est pas sans rappeler la chaleureuse assurance de certain vénérable. Notre diversité fait notre richesse. Nous ne devons pas apprendre à devenir comme les autres, mais bien à accepter cette différence. Dégrossir sa propre pierre ne devrait avoir pour but que de nous permettre de vivre ensemble dans une tolérance mutuelle qui, peut-être, nous éviterait de revivre les ébranlements tragiques qu’a connus le monde au cours du siècle passé.

Car pourquoi s’acharner à dégrossir notre pierre ? Quel but poursuivons-nous au juste ? Nous faut-il tous devenir des « Mère Teresa » dont le courage et le don de soi n’ont certes pas d’égal chez nous, mais dont le dévouement n’a pourtant peut-être pas fait autant pour le genre humain que tel ou tel homme d’état dont l’action politique a souvent été rendue possible par des compromis plus ou moins louches ? Parmi tous nos découvreurs de vaccins ayant sauvé la vie à des millions de gens, parmi tous ceux qui ont lutté contre l’esclavagisme, qui luttent encore contre le travail des enfants ou pour tant d’autres nobles causes, on ne devait pas trouver que des modèles de vertu ! Et certains soirs d’agapes un peu trop conviviales, je ne pense pas être un modèle d’exemplarité, sans pour cela être obsédé par les remords. Se connaître soi-même. Pourtant j’ai l’impression de ne me connaître que trop bien. Je ne crois guère me leurrer sur mes défauts, mes points faibles ; je vois bien les endroits où pointer le ciseau en priorité. « Dégrossissement de la pierre brute, autrement dit formation de l’individu en vue de l’exact accomplissement de sa fonction humanitaire et sociale ». Que voilà une belle définition ! Mais que ma pierre à moi me semble très dure. On m’a bien mis un maillet et un ciseau en main, mais le maniement de ces instruments me semble bien délicat. Encore englué dans mes certitudes de profane et surtout dans mes habitudes professionnelles, façonné par le long apprentissage de mon métier de commerçant, il ne m’a pas été facile d’accepter sans broncher une remise en question radicale de mes méthodes de travail, et que d’efforts sont nécessaires pour tenter de sortir de mon enveloppe afin de déchiffrer le monde et trouver un sens plus profond à ma propre existence. A mes débuts parmi vous, je cherchais un mode d’emploi, j’avais besoin de recettes, de ficelles, je souhaitais un moule tout fait, oubliant que la taille de la pierre exclut la technique du moulage. Tailler, c’est enlever, alléger, sans possibilité d’ajouter. Chez le sculpteur, pas de place pour le repentir. D’où la nécessité d’avancer avec une extrême prudence, en faisant preuve de patience sans laquelle le moindre coup précipité pourrait être synonyme de mutilation irréparable.

Sans doute ne faut-il pas pousser trop loin la comparaison, le travail sur soi laisse en effet place à l’erreur, aux remises en question des acquis, et la rémission est toujours possible. A la différence de l’artiste qui doit bien à un moment donné s’arrêter de travailler sur son œuvre lorsqu’il décide, moment sans doute au combien difficile, qu’il la considère comme achevée, la pierre, des éternels apprentis que nous sommes, n’est jamais totalement dégrossie. L’action de l’air et de l’eau sur elle peut certes la purifier en la débarrassant de certains résidus, mais elle signifie aussi une érosion lente, insidieuse, qui peut, entraîner une irrémédiable désagrégation si l’on n’y prend garde. Et cette nécessaire vigilance à l’égard de soi-même est évidemment d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle s’inscrit dans la durée. Pauvre Sisyphe roulant éternellement sa pierre qui ne cesse de redégringoler sitôt atteint le sommet de la colline, je vois bien combien il est long et rude, ce chemin parsemé de tous les grains que mes efforts ont arrachés à la pierre un à un, au fil du temps qui s’écoule comme les grains dans le sablier. Et que de persévérance me sera encore nécessaire pour que ma pierre finisse par trouver sa place dans l’œuvre commune avant de redevenir poussière.

J’ai dit.

 

La Pierre brute

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Publié le 29 Décembre 2020

CO² mon amour !!!

Oui, je l’affirme, je le confirme, en deux mots, je le con-fesse : j’aime le gaz carbonique ! Je l’aime d’amour raison autant que d’amour passion. Pourquoi ??

Que serait la vie sans CO² ?? Et bien, c’est très simple, mes FF :.. sans CO², pas de mousse sur la bière, pas de bulles dans le champagne, même l’eau gazeuse deviendrait plate…… Est-il seulement possible d’imaginer un monde pareil ??? Ça c’est l’amour passion. Vient ensuite l’amour raison.  Sans CO², non seulement la bière n’aurait pas de mousse, mais il n’y aurait personne pour la boire, car sans gaz carbonique, pas de vie sur terre. C’est aussi simple que cela : le CO² est LA nourriture de base des plantes qui, grâce au miracle de la photosynthèse peuvent fabriquer leur substance. Sans CO², pas de plantes, et sans plantes, pas de nourriture pour nous autres mammifères, puisque nous sommes incapables de fabriquer cette fameuse substance vivante, et obligés de la piquer aux plantes…. ou aux autres animaux. Alors plutôt que de vilipender en continu ce cher CO², voyons comment se présente le problème.

Mais avant cela, je voudrais avoir une pensée émue pour l’effet de serre, lui aussi accusé à tort de menacer nos vies. Sans l’effet de serre, la température de notre chère planète bleue serait inférieure de 30°C à celle que nous connaissons. Je vous laisse imaginer ce que cela donnerait : 5°C sur la promenade des anglais au mois d’aout. On retrouve là le même problème que pour le CO² : un élément au départ bénéfique devient nocif par son augmentation.

 

Mais revenons au problème du CO².

 

Il est aussi vaste que compliqué, ce problème, alors pour essayer de le cerner, il convient tout d’abord de poser quelques éléments de base, car dans l’assourdissante cacophonie qui règne à ce sujet, il est difficile de se livrer à une réflexion logique.

 

Voyons dans un premier temps ce qu’est l’énergie et combien les hommes sont capables d’en fournir par leur force musculaire.

 

L’énergie n’est pas ce qui nous vient immédiatement à l’esprit. Ce n’est pas un coût, genre facture de gaz, ou le prix d’un plein d’essence. L’énergie, à la base, est un principe physique. En physique, l’énergie correspond à un travail, mais pas dans le sens de celui qui mérite salaire. Lorsque par exemple, vous allez voir l’élue de votre cœur, la Dame de vos pensées, comme dit le poète, et que celle-ci habite au 5ième sans ascenseur, avant de titiller le 7ième ciel entre ses petits bras potelés, vous devrez d’abord monter les 5 étages. Vous effectuerez par là un travail, au sens physique du terme, car vous aurez exercé sur votre corps une force égale à son poids, et que vous déplacez cette force. On retrouve là la définition du travail en physique : une force multipliée par un déplacement. Quel travail aurez-vous fourni, quelle quantité d’énergie aurez-vous dépensé dans cette élévation ?  Si vous pesez 75 Kg et que les 5 étages correspondent à une montée de 15 mètres, vous aurez fourni 11031 Joules.  Si vous avez monté ces 5 étages en 1 minute, vous aurez fourni 183 Watts pendant le temps de votre ascension. Cela signifie que votre effort physique, relativement intense, suffirait tout juste à alimenter deux ampoules de 100 Watts. En supposant que vous montiez un escalier pendant 8H en continu, vous ne pourrez développer qu’un seul petit kWh. Autrement dit, un humain peut fournir par sa force musculaire, un maximum de 1 kWh par jour. Bien sûr, nous ne sommes pas tous si faibles que cela. Un coureur du tour de France peut, dans les derniers hectomètres de l’étape dégager une puissance d’un kW, mais il ne tiendra jamais 1 h. Malgré tous les fortifiants naturels que lui prescrit son entraîneur, il s’écroule sur la ligne d’arrivée après 20 secondes de sprint.

 

Comparons maintenant cette énergie humaine à ces affreuses énergies fossiles.

1 L d’essence fourni 10 kWh. Il faut donc 10 jours de travail humain pour produire l’équivalent ! S’il ne devait y avoir qu’un chiffre à retenir de tous ceux que vous allez entendre ce midi, c’est bien celui-ci : 10 jours de travail humain sont nécessaires pour remplacer 1 L d’essence. Un petit plein de 35 L, c’est donc un an de travail !!!!  En plus, divine surprise, ce petit plein, malgré les taxes qui l’accablent, coûte 40 € !!!! Même un esclave couterait plus cher, puisque s’il travaille « gratuitement », il faut au moins le nourrir. Imaginez juste un instant ce que coûterait ce plein d’essence s’il correspondait à l’entretien d’un esclave pendant un an.   

Ce miracle de l’énergie fait que l’européen moyen a à sa disposition 500 esclaves invisibles, quasi gratuits, qui lui produisent tout ce dont il a aujourd’hui besoin. Cela nous fait, en Europe 250 milliards d’esclaves. S’ils sont invisibles, ces 250 milliards d’esclaves dégagent … beaucoup de CO², et il est temps de corriger cet emballement. Mais au fait, pourquoi nous sommes nous emballés, pourquoi avons-nous quitté ce monde ancien, ce monde renouvelable, ce monde merveilleux où les machines disponibles n’émettaient pas de CO² puisque fonctionnant à l’eau et au vent (les moulins). Les tracteurs de cette époque, comme les voitures, fonctionnaient alors à l’herbe, en passant par l’intermédiaire des bœufs et des chevaux, lesquels produisaient en même temps des engrais totalement naturels. Même le chauffage, uniquement au bois, avait une empreinte carbone neutre, rendant ainsi à l’atmosphère le CO² absorbé par les arbres quelques décennies auparavant.

Dans ce monde renouvelable, tout le monde vivait à l’air pur, à la campagne, même les villes habitaient à la campagne. Deux habitants passant leur vie à cultiver et ramasser des patates suffisaient à en nourrir un troisième qui lui, pouvait se livrer à des activités plus ludiques par exemple, se cultiver, au lieu de cultiver des patates, construire des églises etc. mais généralement et majoritairement, aller trucider les peuples voisins ou se faire trucider par eux, autrement dit, faire la guerre.

Dans ce monde renouvelable, pas de problème de démographie galopante, puisque 1 enfant sur 4 meurt à la naissance (parfois en même temps que sa mère), et que moins de 2 sur 4 arrivent à dépasser l’âge de 10 ans. Et même, y aurait-il eu un début de commencement de surpopulation, il arrivait toujours une petite famine qui réglait le Pb. Et je ne parle pas des épidémies qui arrivaient à éliminer 40% de la population en quelques années, comme la peste noire du 14ième siècle. Remarquons au passage qu’à cette époque les produits asiatiques avaient encore de la gueule.

Pas de problème d’éducation des enfants avec les conséquences que nous connaissons. Au contraire, ils sont une source de revenu puisqu’ils travaillent dès leur plus jeune âge.

Pas de problème de financement des retraites non plus. En ces temps bénits, ceux que l’on appelait encore « les vieux » avaient l’élégance de mourir jeunes…. ce qui réglait en même temps le problème du coût actuel de nos maisons de retraites.

Un petit bémol, cependant : les riches de l’époque bien que très peu nombreux étaient très très riches, mais bien qu’extrêmement réticents à partager leurs richesses, ils n’en étaient pas moins bienveillants et compatissants avec le peuple. Lorsque pour se distraire, ils s’en allaient chasser dans la compagne, ils prenaient un soin particulier à ne pas trop abimer les champs et surtout ne pas détruire trop de récoltes afin de permettre à leurs serfs de payer la taille et la gabelle due au seigneur.

 

Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes

 

Mais l’histoire avance. Alors, en 1582, un hollandais, au nom imprononçable, a inventé un truc que tout le monde connait maintenant, et qui s’appelle le vilebrequin. Avec cet engin, il devint possible de transformer le mouvement rotatif des ailes des moulins à vent en mouvement alternatif, et donc d’actionner une scie. A partir de là, scier les troncs d’arbres pour en faire des planches est devenu beaucoup plus facile. Un moulin muni de ce fameux vilebrequin et de sa scie pouvait effectuer le travail de 30 hommes. La construction des navires devint donc beaucoup plus rapide et surtout beaucoup moins chère. Ceci permit aux hollandais de damer le pion à leurs concurrents dans le commerce naissant avec l’extrême orient. Amsterdam a pu ainsi devenir la grande puissance que l’on connait.

Ceci est un premier exemple de la relation entre énergie et production de richesse, j’y reviendrai.

 

Deuxième exemple, plus connu celui-là, la machine à vapeur, au début du 19ième siècle. Là s’ouvre un autre monde. On ne transforme plus le travail mécanique du vent ou de l’eau, en une autre forme de travail mécanique, un mouvement rotatif en mouvement alternatif. Avec cette machine, la première digne de porter ce nom à mon sens, on transforme de la chaleur en énergie, en travail mécanique. Ce n’est pas une amélioration, un pas en avant, c’est une révolution, le début de l’ère industrielle, qui a fait exploser notre consommation d’énergie. Je vous épargne les chiffres. Cette source quasi miraculeuse d’énergie, plus exactement de travail mécanique, a propulsé l’humanité dans un autre monde, lui a donné les moyens de le façonner, de créer une fantastique quantité de choses auxquelles sa force physique ne lui aurait jamais permis d’accéder. Créer de la richesse, au moyen la chaleur contenue dans les énergies fossiles, est véritablement une révolution.

 

Malgré ces faits, certains pensent encore que le lien énergie/production de richesse (ou PIB) n’existe pas, ou que l’on peut maintenir le PIB en consommant moins d’énergie. Les statistiques sont là, mais bien sûr, ces personnes se rappellent la fameuse phrase de Churchill : « Je ne crois que les statistiques que j’ai moi-même arrangées ». Il y en a même qui parlent d’un statisticien qui a un jour publié des courbes montrant la relation entre la densité des populations de cigognes et le nombre de naissances. A t’il truandé ses chiffres ? Non, les chiffres sont vrais. Comment est-ce possible, puisque la science moderne, après d’intenses recherches, a maintenant clairement démontré que les bébés ne sont pas apportés par les cigognes ? Ces statisticos sceptiques ignorent, ou veulent ignorer, que cette courbe était une farce. Il suffit de chercher les zones géographiques et les périodes, où les circonstances font que deux facteurs absolument indépendants paraissent corrélés.

Pour ce qui est de la consommation d’énergie et du PIB, la corrélation est établie, puisque la variation d’un facteur entraîne celle de l’autre, alors que vous aurez beau introduire des cigognes sur un territoire, la natalité n’augmentera pas. Par contre, toutes les courbes montrent que la baisse du PIB due à une crise financière est immédiatement suivie d’une diminution de la consommation d’énergie, de même que toute diminution de la consommation d’énergie due peut-être à l’augmentation du prix de celle-ci entraîne une diminution du PIB. Nous en avons malheureusement un exemple sous les yeux, puisque le PIB mondial est en train de baisser en raison de la crise sanitaire, et que nos émissions de CO² diminuent également.

 

Cela veut dire que si nous voulons réduire nos émissions de CO², il est impératif de réduire notre PIB.  Nous pourrions également nous tourner vers les énergies renouvelables. Vaste sujet, et surtout très technique. Personnellement je n’y crois pas, parce que malgré tous les efforts déployés dans ce sens, les chiffres, toujours eux, montrent que le remplacement de l’énergie fossile par les ENR se fait de manière très lente, et que cela n’empêche pas l’augmentation, toujours aussi régulière, de l’emploi du charbon, gaz, pétrole. Bien sûr, les médias nous parlent à foison des panneaux solaires, des éoliennes, du bio gaz etc, mais je continue à penser que ce sera inefficace, ou du moins que ce remplacement prendra trop de temps.

Arrêtons-nous un instant sur les éoliennes. Lorsque vous passez devant un champ d’éoliennes, vous constatez que plus de 9 fois sur 10, elles tournent, même quand le vent est faible. Vous vous dites alors, fort logiquement qu’elles produisent, donc, en gros que l’éolien, je vais dire un gros mot : c’est bon pour la planète Et bien non ! Dans ce cas, le bon sens de l’honnête homme est inopérant. Il se trouve malheureusement que les lois de la physique font que la production d’une éolienne est proportionnelle non à la vitesse du vent, même pas au carré, mais au cube de celle-ci. Ce qui veut dire qu’une installation construite pour produire au maximum 100 kW, avec un fort vent de 80 Km/h n’en produira pas le quart avec un vent de 20Km/h. Elle ne produira pas 25 kW, mais 1,6. C’est pour cela que les éoliennes, même si elles tournent beaucoup et souvent, produisent seulement 5 à 6% de la puissance installée.  

 

Mais sortons du domaine technique et prenons un peu de distance.

 

Depuis la nuit des temps, l’Homme a mobilisé ses facultés intellectuelles pour avoir et être demain plus et mieux qu’aujourd’hui. C’est ce qui nous a fait descendre de l’arbre, marcher sur deux pattes pour aller conquérir la savane, puis le monde entier. Nous pouvons nous en réjouir et même nous en féliciter. Mais le revers de la médaille est que nous ne savons pas nous arrêter, nous voulons toujours plus et toujours mieux, en oubliant trop souvent d’apprécier ce que nous avons. L’exemple le plus récent, je l’ai vécu : pendant les trente glorieuses, nous sommes devenus riches sans même nous en rendre compte, et donc, sans l’apprécier. Il eût été bon de commencer à …. freiner à ce moment là, et nous ne l’avons pas fait. L’évidence nous éclate maintenant au visage : un développement infini dans un monde fini n’est pas possible. Ça, même homo habilis le savait déjà !!!

Un ralentissement est possible, mais au-delà des contraintes techniques et financières se trouve une caractéristique humaine : nous agissons d’abord par « essai/erreur », par notre cerveau reptilien. Si une action n’est pas immédiatement suivie d’un résultat positif, nous avons appris, et ce depuis la nuit des temps, à ne pas la continuer ou la répéter. J’ajoute que cette caractéristique est maintenant devenue envahissante, dictatoriale. Dans le monde actuel, ou plutôt celui des entreprises, les profits, objectif premier autant que légitime, ne doivent pas arriver dans un an ou deux, mais demain matin, ou mieux, le soir même. Et cela a changé complètement le monde du travail et peut-être le monde tout court.

 

Petite incidente : cette soif d’immédiateté est une maladie qui a gangréné toute notre société, jusqu’au plan de la Politique, avec un « p » majuscule, puisqu’aucun plan à long terme, aucun objectif ambitieux, aucune vision n’est envisageable. Fin de la parenthèse.

 

Tout cela pour dire que les actions de réduction d’émissions de CO² doivent rapidement produire des résultats palpables, pour qu’elles puissent perdurer.

Malheureusement, en matière de taux de CO² et de climat, les résultats sont extraordinairement lents à apparaitre. Deux exemples :

 

- les changements climatiques des 10 (beaucoup disent des 20) prochaines années sont fixées, en fonction des seules données d’aujourd’hui. Rien ni personne ne pourra y changer quelque chose.

- si nous arrêtons aujourd’hui toutes nos émissions de CO², son taux dans l’atmosphère ne diminuera que de 10% en un siècle.

 

Malgré cela, il faut agir rapidement et fortement, mais comment sera-ce possible avec la demande, par ailleurs légitime, d’augmentation du pouvoir d’achat des moins favorisés ? Meilleure répartition des richesses ??? C’est à mon sens non pas la meilleure, mais la seule façon d’en réduire la production globale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’en prenons pas le chemin. Donc, pour dire les choses familièrement : « nous sommes mal barrés ». Le mur est devant nous, nous appuyons sur le frein, mais le frein répondra…… plus tard.

 

Mon optimisme congénital me pousse à ne pas croire en ce scénario catastrophe, et je souhaite entendre dans les débats qui suivront, des raisons d’espérer, des arguments me démontrant que je me trompe lourdement.

 

Quoiqu’il en soit, je pense que pour l’instant, les dés sont jetés, la fin est en marche. Seuls les dieux sont immortels. Toutefois, il faut lutter car la grandeur de l’Homme réside dans la capacité qu’il a de mener des combats perdus d’avance.

Cela peut sembler stupide, mais en fait, c’est une façon de décider de « mourir vivant ».

 

 

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Publié le 23 Novembre 2020

Pour une éthique de la responsabilité

Proposition : être responsable c’est mettre en œuvre une éthique de la responsabilité qui permet de vivre une vie meilleure pour soi et pour les autres autour de soi.

INTRODUCTION :

En janvier dernier, j’ai planché sur ce que signifiait à mes yeux donner du sens à sa vie. J’avais indiqué dans ma planche précédente, qu’il n’y a qu’une seule question à se poser : suis-je satisfait. De la réponse à cette question découle une cascade d’actions à engager pour prendre le bon chemin. Cependant, entre le moment où je me pose cette question et celui où j’entreprends, il y a celui de la prise en main de soi même pour avancer dans la direction qui nous semble la bonne. Cette aptitude à se prendre en main, c’est l’exercice même de notre responsabilité. Sans elle, nous subissons ce qui nous arrive, victime de ce que les autres font de nous, coupable de nos choix, condamnés pour nos échecs. Je dis aptitude parce qu’il faut se rendre capable de responsabilité. Mais en vérité, c’est plus que ça : la responsabilité est une vertu. Une vertu dans le sens que Socrate et Platon lui donnaient, cad la capacité de vivre un certain nombre de principes et de valeurs dans la vie quotidienne dont la pratique permet de mener une vie morale. En bref, être responsable, c’est agir en conformité avec ce qu'on pense. Et si être responsable est une vertu qui permet de vivre un certain nombre de principes et de valeurs, quels sont ces principes et ces valeurs ?

C’est ma proposition pour vous. Je vous propose d’aller vers une éthique de la responsabilité. Cette éthique est une des lumières susceptible d’éclairer notre chemin, pour une vie qui a du sens et qui vaut la peine d’être vécue.

  1. Qu’est-ce qu’être responsable ?
    1. Quelle responsabilité : la responsabilité morale

Il existe la responsabilité civile, pénale, politique, administrative, et d’autres encore. Elles engagent les individus devant une autorité qui leur demande de rendre compte de leurs actions, leurs paroles, leurs attitudes.

Mais la responsabilité dont je vous parle aujourd’hui, c’est la responsabilité morale. Celle qui nous engage auprès des personnes qui nous entourent dans un cercle plus ou moins large, mais surtout qui nous engage vis-à-vis de nous-mêmes.

 

->  écoute de jacques Salomé

Jacques Salomé nous explique, pour ce qui est de la responsabilité morale, que c’est assumer ses actes dans les moyens employés et aux conséquences qui en découlent

Je suis partie prenante de ce qui m’arrive, de ce que je vis

Salomé utilise le verbe « SE responsabiliser », c’est plus qu’être responsable », c’est, comme il le dit « être conscient par soi-même en prise directe avec un système de valeur de l’impact d’un acte, d’une parole, d’une conduite ». Être responsable, c’est devoir répondre de nos actes et de leurs conséquences, avoir, le cas échéant, à rendre des comptes. Se responsabiliser, c’est se mettre face à soi-même et se rendre compte à soi- même.

Le Larousse nous donne un faisceau de signification au terme responsabilité avec d’une part un sens disons positif et un sens disons négatif.

  • Fait d'être responsable d'une fonction
    • Fonction qui donne des pouvoirs de décision, mais implique que l'on en rende compte (surtout pluriel) : Avoir des responsabilités dans un syndicat.
    • Obligation ou nécessité morale de se porter garant de ses actions ou de celles des autres
    • Fait    pour    quelque   chose    d'être    la    cause,    l'origine   d'un   dommage : La responsabilité de l'alcool dans beaucoup d'accidents.

 

C’est sous l’auspice de la morale que je parle de responsabilité. Il ne s’agit ni ne faute ni d’erreur qui pointent un échec, mais bien d’une valeur positive qui vise la grandeur morale de l’homme.

Sur le plan étymologique, l’adjectif « responsable » vient du latin « respondere», qui signifie répondre. D’ailleurs, ne dit-on pas « répondre de ses actes ». Or, une réponse procède d’une question. Cette question pourrait être : en quoi ce que vous avez fait est juste ?

Mais alors au sens moral, deux questions se posent : de quoi  sommes-nous  responsables ? Et envers qui sommes-nous responsables ?

De quoi sommes-nous responsables ? : Nous sommes responsables de nos décisions, de nos actes, de nos paroles et de notre conduite. Cela veut dire que tout que nous sommes amenés à faire dans notre vie tombe sous le coup de notre responsabilité personnelle. Être responsable, c’est assumer tout cela, mais c’est aussi assumer les conséquences de nos actes, de nos paroles et de notre conduite.

Envers qui sommes-nous responsables ? : Je dirais que nous sommes responsables face à tout ce ou tous ceux qu’on prend en charge d’une façon ou d’une autre. « Tu m’as apprivoisé, dit le renard au Petit Prince, tu es donc responsable de moi. » Sont donc concernés les gens qui vivent autour de nous, dans le monde privé ou dans la sphère professionnelle. Au travail, nous prenons en charge des dossiers, des projets, qui impliquent des personnes ou des équipes. Nous sommes aussi responsables de nos actions, de nos décisions, de notre comportement dans la collectivité ou dans le monde. C’est Gandhi qui disait « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ! » Si on veut dire que nous sommes maitres de nos décisions et que celles-ci ont un impact sur notre monde, on peut difficilement être plus clair. De notre façon d’éduquer nos enfants, nous sommes responsables, de la qualité de nos relations amicales, nous sommes responsables. En Loge, nous sommes avons des responsabilités. On dit souvent de la franc-maçonnerie que c’est une auberge espagnole, qu’on y trouve ce qu’on y apporte. Nous sommes donc responsables de ce que nous apportons à la Loge. En réalité, pas un seul aspect de notre vie sociale, professionnelle, civique ou philosophique n’échappe à ce principe de responsabilité.

Mais au final, le premier à qui on doit rendre des comptes, ne serait-ce pas soi-même ? Ne sommes-nous pas la première autorité à qui nous devons rendre compte ? Le dictionnaire de l’Académie rappelle que le responsable est celui qui est réfléchi, sérieux, qui prend en considération ses actes. Réfléchie, telle est l’image de celui qui s’interroge devant son miroir en voulant savoir si ce qu’il fait, a fait ou va faire est bon. Bon pour lui et bon pour les autres.

Et quand on en vient à se demander ce qui est bon, ce qui est mauvais, juste ou injuste alors on se pose la question du cadre dans lequel une éthique de la responsabilité peut se construire.

  1. Une éthique de la responsabilité

Une éthique un système de valeurs liées entre elles et qui sont autant d’objectifs à atteindre. Quelles valeurs pourraient constituer une éthique de la responsabilité ?

Voici celles qui me semblent incontournables. Je compte sur vous pour la compléter ou la commenter. Vous serez responsables de vos propositions, mais jamais coupables de les avoir faites !

En trichant un peu et en regroupant certaines valeurs, mais j’assume, je suis arrivé à 7 points essentiels.

  1. La Liberté : La principale condition de la responsabilité morale est la liberté, c'est-à- dire le fait de pouvoir agir librement, d'être soi-même la cause de ses actions, sans quoi ce serait à cette cause qu'incomberait la responsabilité. Cette question de la liberté   d'action   de   l'individu   et   de   la    responsabilité    morale    fait    l'objet d'un débat philosophique pour savoir si elle est compatible avec le déterminisme dans les actions humaines. Toujours est-il, je lisais quelqu’un qui disait que la vie est un enchainement de carrefours. Que le fait de prendre telle ou telle direction est peut-être un déterminisme humain, il n’empêche que le choix s’offre à nous et que nous choisissons une option parmi plusieurs. Sans choix (ou illusion de choix) initial, il n’y a pas de responsabilité à prendre ni de décision à assumer. http://www.toupie.org/Dictionnaire/Responsabilite_morale.htm Je crois qu’on ne pense pas suffisamment à articuler la liberté avec la notion de responsabilité. J’y vois un problème fondamental de notre société occidentale actuelle qui est l’éloignement de la notion de droits et de devoirs. Notre société actuelle a tendance à dissocier nos droits de nos devoirs. Or c’est bien les deux qui constituent le pacte social, ou le contrat social, comme dirait Rousseau. Liberté sans responsabilité, c’est les droits sans les devoirs.
  1. La conscience : c’est le deuxième maillon de mon éthique de la responsabilité. Pour assumer un choix, il faut qu’il soit conscient, réfléchi, pensé. Car nous sommes responsables d’actes, paroles et comportements, mais aussi de leurs conséquences. Nous devons donc considérer nos décisions à prendre sous l’angle des moyens à mettre en œuvre mais aussi des conséquences prévisibles à attendre. Chérie Scott- Carter explique que le ressentiment [exemple Tante François] et la colère [violences éducatives] sont deux freins importants à la responsabilité car ils provoquent des blocages inconscients qui posent un voile translucide dans notre processus de réflexion et qui nous empêche donc d’avoir des idées lucides. La résignation, ou la résilience comme dirait le fameux Boris Cyrulnik, est le moyen de dépasser ce ressentiment et cette colère en les conscientisant avant de les prendre à bras le corps pour les assumer et les dépasser. C’est reconnaître le mal qui nous a été fait et se responsabiliser pour s’en dépatouiller.
  2. Engagement : l’engagement est une façon d’être proactif dans la mise en œuvre de nos décisions. Si nous sommes responsables de nos choix, nous sommes aussi responsables des moyens que nous mettons en œuvre. Je vous renvoie à la très bonne planche de notre Frère Jérôme pour avoir une vision plus complète de ce  qu’est l’engagement, mais pour faire court, c’est une sorte de contrat qui nous lie à ce pour quoi et pour qui nous nous lançons dans un projet, une action, une activité ou encore un groupe. C’est cet engagement qui fait que nous prenons les choses en main activement pour entreprendre les décisions engagées.
  3. Courage et volonté : Nelson Mandela a déclaré « J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à la vaincre. ». C’est pas faux, comme dirait l’autre. Le courage est donc la force morale qui nous fait dépasser la peur du jugement et de la critique que peut provoquer la prise de responsabilité. Le courage, c’est aussi de résister à la lâcheté. Je dirais de la lâcheté que c’est un manque de force morale. C’est la couardise qui nous fait rejeter notre responsabilité sur  les autres, qui nous fait trouver des prétextes et des excuses pour ne pas faire. Prendre ses responsabilités est difficile et demande du courage en particulier quand on doit faire face à la mauvaise foi ou la mauvaise volonté. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, le courage de nous positionner face à notre propre miroir pour faire face à nos vérités, sans complaisance. Onfray propose d’ailleurs d’avoir l’examen de conscience quotidien, avant le coucher. Pas à la mode du confessionnal, mais dans l’optique d’examiner sa conscience, de reconnaitre nos actions bonnes mais aussi nos difficultés pour les assumer et s’engager vers une amélioration de soi.
  1. La dignité : la dignité, en tant que sentiment qu’on peut avoir de notre propre valeur est une conséquence positive de la prise de responsabilité dans la mesure où on se sent plus grand, fier d’accomplir et d’assumer nos actions. C’est cette dignité qu’on peut s’accorder nous donne une meilleure image de nous-mêmes et ça peut fortement contribuer à nous donner l’appétence de continuer sur la voix de cette éthique.
  2. Empathie, bienveillance : nos actions, nos comportements et nos attitudes ont des conséquences sur les personnes qui nous entourent. Nous avons donc le devoir de réfléchir avant de parler, de peser nos décisions, d’anticiper les conséquences de nos actes et donc. C’est pourquoi faire preuve d’empathie en adoptant les perspectives des personnes concernées est un moyen qui renforce notre responsabilité en tant que pouvoir d’action. Faire preuve de bienveillance, c’est-à-dire avoir une attitude exigeante et encourageante, renforce également notre prise de responsabilité en ce sens qu’elle justifie la mesure des actions entreprises auprès des personnes impliquées par les prises de décisions.
  3. Exemplarité et cohérence : la définition d’une certaine liberté pourrait être « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’il te fut fait ». On pourrait y ajouter :

« Mais aussi fais aux autres ce que tu voudrais qu’il te fut fait. » Être exemplaire, oui, mais pour qui ? Être un exemple pour vous tous ? Pour mes enfants ? Pour mes élèves ? Ce serait faire preuve de vanité mal placée. Pour pouvoir me regarder dans le miroir sans devoir en détourner les yeux de honte, je dois me demander si je suis  un exemple à suivre par moi-même. Dans un raisonnement, on utilise un exemple pour illustrer une idée. Dans la vie, l’exemple est la traduction en acte de ce qui motive mes actions. L’exemple est donc le reflet visible de mes valeurs, la partie visible de l’iceberg. Et vivre en accord avec nos principes, c’est agir pour que nos actions, nos paroles et nos comportements aillent dans le même sens. La cohérence, c’est le lien qui permet d’accorder, de lier les actions, les paroles et les attitudes sans contradiction, ou le moins possible en tout cas. Nous avons une obligation de moyens à mettre en œuvre pour réussir à se rapprocher de ce but, mais les résultats ne sont pas immédiats. On peut faire preuve d’incohérence parfois, agir en contradiction avec nos valeurs. Mais ce qui compte le plus, c’est avant tout de le reconnaitre, de prendre notre responsabilité et de persévérer. Rappelons-nous de ce sigle cinglant qui nous interroge : VITRIOL : « Visite l’intérieur de la Terre, en rectifiant tu découvriras la Pierre Cachée. »

  1. Comment exercer une éthique de la responsabilité en tant qu’homme et FM?

Donc, liberté, conscience, engagement, courage et volonté, dignité, empathie et bienveillance, exemplarité et cohérence constituent, à mes yeux, cette constellation de valeurs qui rend la responsabilité possible. Voici donc pour le cadre de cette éthique de la responsabilité. Maintenant, c’est bien beau tout ça, mais comment on fait ?

Nous ne naissons pas responsables, nous le devenons. Nous sommes formés à la responsabilité, par nos parents, l’école, le monde du travail. Mais pourtant, mon sentiment est que cette responsabilité à laquelle on nous forme ne vise qu’à être capable de vivre ensemble. Ce n’est pas rien, vous me direz. Pour autant, je pense qu’il faut aller plus loin.

Dans les jeux vidéo ou les jeux de rôle, les épreuves qu’on vit n’ont au final qu’un seul objectif : nous rendre plus fort et plus habile pour vaincre le boss final. C’est quand on a vaincu ce boss final qu’on devient maître du jeu, et pour le sujet qui nous intéresse ce midi, il s’agit de devenir maitre de son propre jeu, de notre propre vie et donc ce boss final à combattre, il n’est rien d’autre que nous-mêmes.

Devenir un maitre maçon est-ce que ce n’est pas ça, finalement ? Maitriser les outils, les symboles, autant de valeurs en quelque sorte qui nous font devenir maitre d’œuvre de notre édifice, de notre temple intérieur, de notre vie, quoi. Cette éthique de la responsabilité est un ensemble d’outils qui m’aident à maitriser ma construction. Ce n’est un seul des rayons du magasin de bricolage mes FF, je n’ai pas la panoplie complète de chez OBI, mais petit à petit, l’ouvrier s’équipe. Alors comment exercer ces valeurs pour les faire grandir, au quotidien, en tant qu’homme et franc-maçon ?

    1. Humilité : “Humilité, fichue vertu ! Tu dis que tu l'as, tu ne l'as plus !” disait cette personne inconnue qui a eu l’humilité de ne pas se faire connaître. L’humilité est à la fois le contrepoison de l’orgueil comme le disait Voltaire, mais elle est délicate tellement elle disparait dès qu’on y fait appel. Le seul moyen de rester humble, est de ne pas dire qu’on l’est et de ne pas montrer qu’on ne l’est pas. L’humilité, c’est d’abord face à soi et de reconnaitre nos succès et nos difficultés pour ce qu’ils sont réellement. Être péremptoire et présomptueux nous éloigne ne nos objectifs. Il en va de même pour la pratique de la responsabilité.
    2. La méthode des petits pas : nos amis coréens disent que la perfection est un chemin, pas une fin. Et Paul Valéry disait aussi que perfectionner s’oppose à parfaire. N’ayons donc pas comme but cette perfection inatteignable qui ne cause que frustration et abattement. Autorisons-nous à n’être que moyens (au moins dans un premier temps !), mais ayons le souci de nous perfectionner. Nous avons le droit de ne pas réussir, et même le droit de rater. Ne pas chercher à être parfait nous aide à nous libérer du poids de l’exigence et à nous délivrer. Jean-Pierre serait d’accord avec moi pour dire que la pression, vaut mieux la boire que la subir. N’est-ce pas Stéphane ?
    3. L’exemplarité : je ne m’attarde pas sur ce point puisqu’il a été abordé plus haut. J’ajouterais seulement que, si nous ne devons pas chercher à être un exemple pour les autres, nous devons garder en tête que l’exemple que nous montrons, bon ou mauvais, peut influencer les autres.
    4. L’éducation : Je vous disais il y a quelques instants qu’on ne nait pas responsable mais qu’on est éduqué à la responsabilité. L’éducation, c’est d’abord celle qu’on donne et qu’on reçoit à la maison. En tant que parents responsables, c’est notre responsabilité de transmettre cette notion et cela commence par l’apprentissage des gestes simples quotidiens. Etre responsable de soi commence par être capable de se brosser les dents, s’habiller seul, traverser la rue, etc. Puis vient l’idée de se sentir responsable des autres, du mal qu’on peut leur causer et aussi du bien qu’on peut leur causer. On leur apprend donc à servir et desservir la table, à participer aux courses, à aider le petit frère ou la petite sœur. Tout cela revient à prendre de conscience de soi et de la place qu’on peut occuper dans notre premier cercle social, à savoir la famille. Puis on grandit, l’école élargit les horizons, et quand l’école remplit bien sa mission, elle participe aussi à l’éducation à la citoyenneté pour que le petit d’homme devienne un citoyen et qu’il soit conscient à la fois de sa valeur, de ses valeurs et qu’il puisse faire sa place dans la société. Le monde professionnel continuera de lui faire prendre son envol parce que l’école terminée, c’est sans béquille et sans filet. Parce que dans le cercle familial et scolaire, on apprend la responsabilité, mais dans notre vie d’adulte, on apprend à les prendre, nos responsabilités.

CONCLUSION

Par le biais de cette éthique de la responsabilité, il s’agit d’abord de mettre de la conscience dans notre vie. Mettre de la conscience dans notre vie, c’est commencer à en devenir le maître. Et quand nous devenons le capitaine de notre vaisseau, nous lui donnons forme et direction. Ce faisant, nous donnons du sens à notre vie. Et si vous permettez ce calembour : SENS sans CONSCIENCE n’est que ruine de l’âme.

C’est un projet de vie ambitieux que je vous présente ce midi. Cette éthique nous aidera peut-être à nous sentir co-responsables de nos vies. Avec le mérite de nous faire mutuellement entrer dans une spirale vertueuse dans laquelle nous pourrons développer la conscience et construire la confiance. La confiance est le pur métal qui unit les FF dans la chaine d’union et qui rend possible la fraternité. Et c’est de la confiance que procède la coopération. Être responsable, c’est essentiellement l’être face à soi-même. Mais tout ce que nous faisons a une conséquence sur les autres également. Ce midi, j’ai essayé de vous montrer, que prendre authentiquement ses responsabilités, c’est donner du sens à sa vie parce que c’est ce qui rend possible la confiance, c’est ce qui rend possible la coopération, et au final, c’est ce qui rend possible un monde où il fait meilleur vivre.

J’ai dit.

Pour une éthique de la responsabilité

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Rédigé par FR2

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Publié le 18 Juin 2020

Les désirs - L’Ami Raoul ( t )

L'idée de pouvoir être terrassé par un virus, ou voir un de mes proches y rester ne me ravit  pas. Quand on ne connaît pas les atrocités de  la guerre, qu'on n'exerce pas un métier a risque, et qu’on n’habite pas dans la rue, il est plus facile d’aspirer a une vie heureuse. Libres de faire des projets, de réaliser de  grandes choses, ou des petites, en tous cas libres d’en rêver. Ça tombe bien, car tout est fait pour nous y inciter, et comme le monde est bien conçu, constamment vouloir quelque chose de nouveau permet de s’endetter, de se détourner des questions fondamentales, ou d'aider des voisins dans le besoin. Heureux celui qui n’a rien, il est libre, regardez en Inde, ils se satisfont de ce qu’ils ont, car c’est dans leur culture. L’exemple de l’Inde dépanne toujours en pareille situation.  Parfait parfait donc, tout le monde s’y retrouve.

 

Sauf  que chaque désir assouvi est remplacé par un autre, et que la frustration est au rendez-vous. Koh Vid étant là, c’est l’occasion  de se demander quelle est la valeur ce que nous vivons, et puis avec le dé-confinement nous pourrons reprendre une Vie normale nous remettre à désirer multitude de Metaux, ou pas…

 

Je souhaite donc vous parler des désirs, définir les désirs comme un élément clé du déroulement de notre vie, ensuite vous parler de la difficulté pour l’homme a distinguer les désirs des besoins, de la mécanique des désirs en 3 temps, enfin de notre libération possible de nos Désirs par Raoult.

 

 Le désir, la clé:

 

On désire une femme ou un Homme, un bon steak avec des frites, accompagné d’un bon vin, une belle œuvre d’Art, des vacances au soleil, Une voiture puissante ou tape a l’œil, la gloire, la reconnaissance, et cætera… Désirer n’est pas jouir, désirer serait même plutôt frustrant, alors pourquoi faut-il toujours désirer ce que l’on n’a pas, et ce dont on n’a pas besoin… pourquoi cette addiction irrationnelle?

 

L'étymologie du mot Désir est limpide: Du latin desiderare : regretter l’absence de quelqu’un ou de quelque chose, un effort que nous fournissons pour obtenir  un objectif.

Si le désir est un rêve ou un fantasme, le plus souvent il n’y a pas de mise en œuvre pour accomplir ses désirs. Parfois le Désir génère de longues années de travail acharné, de patience, parfois le non-respect de la légalité, parfois de faire du mal aux autres. Dans tous les cas le Désir s’il n’est pas assouvi peut  être mis en sommeil.

Platon dans Le Banquet dit:   « on ne désire que ce dont on manque », et comme il nous manque toujours quelque chose, ou quelqu’un, on a toujours quelque chose á désirer… Désirer, c’est prendre le risque de souffrir tôt ou tard.

 

Le Désir et le Besoin: Distinguer les deux, pour nous aider a faire la part des choses:

 

On pourrait considérer le besoin comme réduit á ce qui est vital, et le Désir tout le reste. Mais aussi distinguer les besoins innés et naturels  et les besoins culturels ou acquis (qui sont d’ordre social ou psychologique). On remarque que les seconds varient en fonction des individus et des cultures. Nous voyons bien que la distinction besoins/désirs n’est pas suffisante pour que chacun d’entre nous puisse rationnellement décider quel chemin donner à sa vie, quelle importance accorder a son travail, les risques a prendre, le bien-être de la famille, de soi-même, etc… Les choix ne sont pas si simples, et la passion dicte, plus que la raison. En effet  les désirs  se déguisent en besoin. Ais-je besoin de désirer? Si je commande une limonade au lieu d’un verre d’eau je satisfais un besoin et un désir en même temps.  bingo, ou encore, je désire une bouteille d’eau minérale et non de l’eau du robinet… car quand je bois un verre d’eau minérale, je me purifie grâce au:

 

 Calcium Ca++

Le magnésium Mg++

Le sodium Na+

Le potassium K+

Le Bicarbonate HCO3-

Le sulfate SO4

Le Chlorure CL

Le Nitrate NO3

 

Voilà le secret, voilà pourquoi l’eau minérale est mise en bouteille plastique, transportée en camion sur des centaines de Km:

 

Evian----Budapest: 1215 km

San Pellegrino----Budapest: 935 Km

 

L’eau minérale bénite ( San Benedeto ) nous offre la santé, nous purifie, nous rend heureux, l’orgasme garanti, rien que d’en parler je sens la dopamine… Alléluia, car une bouteille d’Evian en Hongrie coute 400 forint.

 

Nos sociétés capitalistes sont fortes pour nous persuader que nous devons désirer pour être heureux. Le décalage entre nos désirs et la réalité  génère bien évidemment la frustration.

Les envies sont plutôt  passagères, alors que les désirs ont plus de constance en nous. L’envie semble davantage suscitée par une tentation extérieure, qui me « fait envie », comme un stimulus, alors que le désir, relevant davantage d’une élaboration personnelle, d’une construction mentale, me suit partout, dans mon intimité.

On ne dira pas tellement « je désire ce steak frites » mais « je veux ce steak frites », ou « j’ai envie de ce steak frites ». Pas « je désire » avoir le bac mais « je veux » ou « j’aimerais bien »…

Alors, qui dit « désir »?

En fait on n’emploie guère peu mot désir pour les objets de consommation (parlant plutôt d’envie), mais on l’emploie (encore) pour le désir sexuel. On dira qu’on désire quelqu’un, on pourra encore dire « je te désire » – même si on entend aussi un « j’ai envie de toi », ce qui ne semble pas relever de  la même approche. Partant du désir sexuel, on voit qu’à la différence du « j’ai envie de toi » qui laisse entendre une pulsion de « consommation » du corps de l’autre,  il semble que l’objet du désir ne soit pas le corps réel de l’autre. Mais ça n’est pas non plus son esprit… Le corps de l’autre n’est pas l’objet réel du désir, mais on pourrait dire qu’il le figure, l’objet réel du désir, c’est le fantasme. Et on espère pouvoir accomplir ce fantasme avec ce partenaire qu’on dit désirer. Un fantasme, on pourrait dire que c’est  une histoire, un scénario. Dans la réalité, on n’assouvit  pas ses désirs (parce que nos désirs ne se situent pas dans la réalité, où il n’y a que des besoins et des envies) mais on les joue.

Nous sommes donc des êtres désirants parce que nous avons des fantasmes. Par opposition celui qui est déprimé  n’a « pas de désirs » (on peut dire aussi « il n’a envie de rien », cela veut dire que notre vie n’est plus menée par un idéal qui nous porterait de l’avant.

Ainsi dit Voltaire dans son poème Le Mondain

 

J’aime le luxe, et même la mollesse,

Tous les plaisirs, les arts de toute espèce,

La propreté, le goût, les ornements :

Tout honnête homme a de tels sentiments.

Il est bien doux pour mon cœur très immonde

De voir ici l’abondance à la ronde,

Mère des arts et des heureux travaux,

Nous apporter, de sa source féconde,

Et des besoins et des plaisirs nouveaux.

L’or de la terre et les trésors de l’onde,

Leurs habitants et les peuples de l’air,

Tout sert au luxe, aux plaisirs de ce monde.

O le bon temps que ce siècle de fer !

Le superflu, chose très nécessaire, Etc...

 

Poème écrit en 1736, alors que le 18ème siècle voit un développement intensif du commerce et de l’industrie, et la société  française subit de grands changements. Le luxe, l'abondance s'associent au superflu pour conférer un sentiment de grande aisance matérielle et de raffinement du goût.

Le luxe, l’Art, la gastronomie, la luxure, ont été  inventé par l’homme  comme passe-temps entre la naissance et la mort, à supposer que nos besoins vitaux soient couverts.

 

Les 3 phases:

 Le processus de Désir comprend  3 phases: Introduction, développement, conclusion...Le Désir,  fait place á la jouissance, qui fait place au vide, qui se remplit par de nouveaux désirs,  considérées comme des besoins. 3 étapes…. comme dans  le livre de Frédéric Beigbeder et son film du même nom: L’amour dure 3 ans: Ce livre léger et prétentieux connait un succès planétaire depuis 1997. Il  n’a rien fait d'autre que de conter dans un langage affûte ce que nous constatons tous: L’amour est un produit de marketing et suit donc un cycle de vie consumériste: Les divorces se banalisent, car le monde montre une vision de consommation de la Vie, d'avidité. L’amour dure 3 ans: La croissance, la maturité, et le déclin, tout comme le cycle de vie d’un produit. Comment voulons-nous connaître le bonheur dans un couple ou une famille alors que les cycles de vie de nos désirs s'accélèrent? Impossible, on nous explique qu’il faut relancer l'économie par la consommation, alors hop, revivons un cycle d’amour, quitte a détruire autour de nous, banalisons les dégâts collatéraux, les tribus recomposées sont les héros des temps modernes. Mais il y a un hic…. La souffrance est au rendez-vous. Effet immédiat: Nous ne pouvons générer indéfiniment des cercles de 3 ans, donc nous sommes frustrés, donc nous désirons encore plus ce qui est a notre portée que nous ne pouvons générer de cycle amoureux de consommation, CQFD.

 

 

Se Libérer du désir:

Nous sommes tous plus ou moins victimes de nos désirs. Il y a en chacun de nous un tempérament, et des désirs plus ou moins prononcés, plus ou moins d’impatience. Chacun gère ses désirs comme il peut, l'irrationalité se heurte aux contraintes de la réalité sociale, physique, matérielle.

Devant tant d'inconvénients, ne faut-il pas mieux Se libérer du désir?

La plupart du temps nous ne le voulons pas. en effet que vaudrait la vie sans le désir ? Nietzsche ne voulait pas renoncer à ses désirs. Il nous proposait  de les embellir, de les magnifier, ou encore de les « sublimer ».

A l'opposé, Bouddhisme, stoïcisme, morale chrétienne,  les cours de yoga, retraites spirituelles,... beaucoup suggèrent de se défaire du désir, source de péché ou de malaise. Le pessimisme de Schopenhauer, réduit à la la mort et l'art la capacité de nous libérer de la torture du désir. Cependant une castration du  désir est-elle source de libération? De cohésion sociale?

A l’autre extrême le Désir permet de mordre la vie a pleines dents en épicurien, coute que coute, donc quitte à faire souffrir les autres. La hiérarchisation épicurienne désigne les désirs « naturels et nécessaires » comme source du bonheur. La théorie d’Aristote du « juste milieu » préconise elle, de se prémunir des extrêmes.

La théorie  stoïcienne préconise la soumission a la Raison, afin de fuir toute passion déraisonnable. Il ne faut désirer que ce qui dépend de nous, car cela revient à se faire l'esclave de ses passions. Descartes parle  de « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde afin de s’accorder au possible. Mais cette conciliation suppose une toute-puissance de la raison et de la volonté, alors que  le Désir parle à la Passion plus qu’a la raison. L’Homme est un être de désir parce qu’il est un être inachevé : Il doit  assumer son propre inachèvement et  s’accepter comme être de désir, accepter la part obscure et irrationnelle qui le définit aussi comme sujet.

 

Ainsi, chez nous les maçons, nous  laissons nos  Métaux a la porte du temple, mais il est vrai, le temps de nos travaux… Afin de nous libérer...

Je pense que pour accepter notre statut et tendre vers une approche positive, voire humaniste:

 

La solution:

 

J’ai trouvé La solution miracle,  la potion du professeur Raoult….Qui ne connaît pas l’Ami Raoult? Raoult est celui qui cristallise l’envie d’une solution miracle afin de se rassurer, le Winston Wolff du 21eme siècle..

La  Recette Magique donc: Des Désirs apprivoisés.

 

Je vais  tenter d’apprivoiser mes désirs, comme un cheval sauvage, de capitaliser sur ce que je suis et ce que j’ai construit, et puiser tout le bonheur possible, en conservant la foi, la passion. Pas de yoga pour moi, pas de détachement hautain au monde, mais une cohabitation avec mes désirs, et une relative acceptation du monde tel qu’il est.  Ce sont des efforts de gymnastique mentale, un naturel  a contrarier , des pères Noël a assassiner, de soldes à bouder, de tentations  a laisser couler, bref de désirs à apprivoiser, peut-être a sélectionner aussi, celui qui est passionné  de façon sélective est-il aussi prisonnier que cela? Pas de castration, mais pas d’esclavage non plus, ce serait un peu ma démarche, en tous cas le chemin que je cherche à tracer.

C’est l’attitude qu’adopte Guillaume Apollinaire lorsqu’il  souhaite dans sa Maison

Une femme ayant sa raison,

Un chat passant parmi les livres, Des amis en toutes saisons

Sans lesquels il ne peut pas vivre.

et vous, qu’en pensez-vous  ?

Les désirs - L’Ami Raoul ( t )
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Publié le 15 Février 2020

Les épées dans le Temple – minute symbolique

Les épées, c’est la première image qu’un récipiendaire découvre dans le Temple au moment où on lui enlève le bandeau : des épées tendues vers lui, menaçantes, prêtes à venger le parjure et la trahison. Cette phrase-choc résonne alors à ses oreilles : «  Monsieur, cette épée que vous sentez sur votre poitrine, elle est le symbole du remords qui déchirerait votre cœur si vous deveniez traite à la fraternité dans laquelle vous avez demandé à être admis. »

La deuxième vision qui frappe, c’est celle de l’épée flamboyante du V.M. qui fait du récipiendaire un chevalier, un fidèle serviteur de l’Ordre maçonnique. Une épée qui sacre et initie. Impossible de se tromper : la Franc-maçonnerie est un ordre chevaleresque et les épées nous rappellent que nous devons défendre la veuve et l’orphelin, que nous sommes liés par notre serment, que nous devons protéger notre Temple contre les intrusions malveillantes et que nous nous soutenons les uns les autres. L’épée du Couvreur défend l’entrée du Temple, elle oblige le profane à se courber quand il se présente pour la première fois devant nous. L’épée du Frère Expert nous rappelle le respect des lois qui nous unissent, le respect du rite et des symboles quand il déroule le tapis de loge.

Plusieurs mots-clés sont liés à ces épées : la force et la loi, la violence et le crime, le combat spirituel ou la guerre. L’épée est par définition à double tranchant : tout dépend de l’usage qu’on en fait. A l’image d’Excalibur, l’épée du roi Arthur, elle permet d’assurer l’ordre dans le royaume, elle est la force qui rassure, qui pénètre et qui fertilise la terre. Symbole de la virilité, elle est cet élément masculin, disons le phalus, à la conquête de terres vierges, disons l’antre féminin. Sans épée, pas de transmission !

D’un autre côté, l’épée tranche, l’épée divise, l’épée fait couler le sang. L’épée de MacBeth tue son propre frère pour lui dérober la couronne. Elle renverse les équilibres, impose par la terreur et le sang un ordre tyrannique. Elle est l’image même de nos cauchemars et de nos remords, la peur du coup de poignard dans le dos, l’épée du bourreau qui exécute la sentence qu’elle soit juste ou injuste. Encore une fois, tout dépend de celui qui tient l’épée.

Il y a l’épée de Salomon qui rend la justice : deux mères se présentent à lui pour réclamer le même enfant. L’une des deux ment. Salomon décide de trancher l’enfant en deux pour départager les deux mères ; seule la vraie mère est prête à se sacrifier pour que son enfant reste en vie !

Ma propre mère a été marquée par la violence d’une épée qui se plante sur la table de la cuisine. Un jour, son père l’a menacée de son couteau, il lui a fait ce chantage ; si sa femme (la mère de ma mère) le quittait, alors il n’hésiterait pas de la tuer avec ce couteau elle et ses trois sœurs. Toute sa vie, ma mère a été traumatisée par cette image de ce couteau plantée sur la table de la cuisine. Du jour au lendemain, elle n’a plus partagé un seul repas avec sa famille, elle mangeait seulement à midi, dans la cantine de l’école et se débrouillait pour grignoter le week-end. Encore aujourd’hui, elle ne peut absolument rien avaler ni le matin, ni le soir, elle ne se restaure qu’à midi.

Vous l’avez compris : l’usage de l’épée nous rappelle à notre responsabilité, à notre maîtrise. Si nous nous laissons gouverner par nos passions, le monde qui nous entoure bascule alors dans la folie, la fraternité disparait et le chaos s’installe. Tournons plutôt nos regards vers l’épée flamboyante, image de la flamme intérieure et de la purification, image du feu sacré de la véritable connaissance. Forgeons à l’intérieur de nous-même cette lame qui ondule à la recherche de la paix et de l’harmonie. Aiguisons nos esprits pour gagner en sagesse et éloignons-nous de la tentation de l’orgueil et de la violence ; c’est le grand combat de nos vies, c’est pour cette raison que je suis entré en Franc-maçonnerie. Il est toujours tentant de prendre les armes, de frapper ou de blesser avec les mots. La fréquentation du temple m’a appris la droiture et la rigueur, l’engagement dans la Fraternité, épée en main, au service d’un Idéal que je partage avec vous.

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Publié le 14 Janvier 2020

Le sens de la vie

C’est vrai que la vie est remplie de projets. La mienne, c’est une chose, mais la vôtre,
c’est encore pire. On a toujours une vie pire que celle des autres? Pas vous? Moi non
plus. En fait, ma vie n’est ni meilleure, ni pire que la vôtre. Elle est celle que j’essaie
de choisir et je la remplis les projets dans lesquels je m’engage sont ceux qui donnent
du sens à ma vie. Éduquer mes enfants, mener une vie familiale équilibrée, enseigner, construire des amitiés, participer activement à une
fraternité, développer des capacités intellectuelles et physiques personnelles. Tout
ça, c’est des projets qui me donnent une raison d’être, de vivre, c’est ce qui donne du
sens à ma vie. Alors pourquoi ces projets-là et pas d’autres? Pourquoi en avons-nous
certains en commun, et en même temps vous en avez d’autres?


En répondant à mon questionnaire, vous m’avez fourni beaucoup de réponses. 3
mots pour la plus courte, 12 lignes pour la plus longue. A dire vrai, avec ce
questionnaire, ce n’est pas tellement le contenu de vos réponses qui m’a intéressé,
mais le profil de vos réponses. Et vous ne m’avez pas déçu ! Car vos réponses me
sont apparues comme un reflet de votre personnalité. Rassurez-vous, les réponses
étaient anonymes et je ne vais pas dresser un portrait psychologique de chacun de
vous!
Cette planche ne va pas vous expliquer le sens la vie, encore moins celui de la vôtre.
En revanche, ce qui m’intéresse ce midi, c’est de réfléchir avec vous à comment on
fait pour donner du sens non pas à la vie, mais à sa vie. Pour aborder cette question,
il y a plusieurs approches. J’ai choisi un axe qui tente d’établir comment notre
personnalité influence le sens qu’on donne à notre vie.


Premièrement, dans leurs réponses, plusieurs d’entre vous se sont arrêtés sur ces
deux termes. Sens et vie. Dans la question du sens de la vie, on parle donc du sens
de notre vie, pas de la vie en générale à l’échelle métaphysique. Je crois qu’en tant
que telle LA vie n’a pas de sens en soi. Nous sommes le fruit d’un hasard. La vie est
cet état temporaire qui nous sépare de la mort par une série d'événements
successifs. Parfois ces événements sont le fruit du hasard, ils n’ont pas de sens.
Parfois, on leur donne du sens même s’ils n’en ont pas, c’est le propre de l’esprit
humain. Et parfois nous essayons de maîtriser ce qui nous arrive pour construire
notre vie selon les objectifs qu’on se fixe. Cela implique de se poser la question du
sens de notre vie. Que disent nos amis hongrois: “az élet értelme”, cad l’intérêt de la
vie, plus littéralement même la com-préhension de la vie. Le sens de notre vie serait
donc la mesure de l’intérêt qu’on lui porte. Une vie qui a du sens est une vie qu’on
rend intéressante. Les objectifs qui nous intéressent nous donnent une direction à
prendre et le chemin à tracer pour y arriver. Le sens, c’est aussi la direction qu’on
emprunte. Qu’on le veuille ou non, on avance. On règle des problèmes, on fait des
choix, sans cesse. On peut avoir une vision à court ou à long terme, explicite ou non,
philosophique ou non, notre vie à toujours un sens. Je ne me positionne pas en terme
de qualité de vie ou de bonheur. On vit dans un sens, c’est tout. Le suicide est la fin
du sens de la vie, c’est quand le chemin mène à l’impasse. (Onfray: pouvoir, devoir,
vouloir vivre)


MON HYPOTHÈSE: Notre personnalité influence le sens qu’on donne à notre vie
Quand on parle de personnalité, de quoi s’agit-il? Hans Eynseck , psychologue
chercheur britannique, comme son nom ne l’indique pas, définit la personnalité
comme la somme totale des schémas de conduite d’un organisme, actuels ou
potentiels, déterminés par l’héritage et l’environnement. Notre personnalité est
composée de deux éléments essentiels: notre tempérament qui regroupe les traits
innés, et notre caractère, qui est du domaine de l’acquis. Notre tempérament est
assez stable. Notre caractère se forge tout au long de notre vie. Judith Rich Harris,
psychologue américaine, considère que 50% de notre personnalité vient de notre
héritage génétique, 10% vient du modèle parental et les 40% restant sont modulés et
influencés par l’environnement, social, notamment. Cela laisse tout de même une
belle marge d’évolution. La part non génétique de notre personnalité, 50% donc, est
justement celle qui va nous faire évoluer dans le temps, jusqu’à la fin de l’hiver de
notre existence. Dans l’enfance, on choisira d’abord des amis qui nous ressemblent,
à l’adolescence aussi mais on commencera aussi à se confronter aux oppositions,
puis la vie adulte qui représentera probablement entre 40 et 60 ans d’existence nous
fera connaître des phases très différentes qui continueront de forger notre
personnalité. Les jeunes naïfs feront peut-être les vieux rabougris, mais rien n’est
écrit d’avance.


Au contraire, les combinaisons sont infinies, et les dosages délicats. Selon les
psychologues, notre personnalité est une subtile alchimie entre cinq dimensions:
l’extraversion (fonceur, bavard, enthousiaste), l’ouverture (curieux, imaginatif),
l’agréabilité (compatissant, attentionné), le névrosisme (colérique, anxieux) et la «
conscienciosité » (organisé, rigoureux). Tout le monde possède tous ces traits mais à
doses variables, et c’est leur combinaison qui nous rend uniques. Les curseurs vont
de 0 à l’infini. De là à dire que nous sommes les DJ de notre vie, il n’y a qu’un pas,
que je ne franchirai pas aujourd’hui !


Sur la table de mixage, il y a préréglages assez généraux. On peut obtenir 3 grande
catégories de personnes: les optimistes, les pessimistes et les réalistes (bonus: les
réalistes tendance tragiques). Le pessimiste voit le mal partout, l’optimiste voit le bien
partout et le réaliste est celui qui voit le réel au plus proche de ce qu’il est vraiment,
dans un équilibre aléatoire entre le bien et le mal. Ajoutons tout de même une
branche à la vision réaliste du monde, c’est l’homme tragique. C’est celui qui voit le
bien et le mal qui existent mais il pense que la somme des maux est supérieure à
celle des biens. Je suis certain mes Frères, que dans ces courtes définitions de
l’optimisme, du pessimisme, du réalisme et du tragique vous vous reconnaissez au
moins en partie et vous arrivez à mettre votre entourage dans l’une de ces cases.
3
Or notre personnalité donne une couleur au monde qu’on observe et dans lequel on
vit. Or, ce monde, nous l’appréhendons grâce à nos idées, notre philosophie, nos
valeurs, grâce à des principes existentiels qui donnent du sens à notre existence, à
notre vie. Notre personnalité participe fortement à l’orientation des choix de vie, des
choix de visions, elle est donc en grande partie responsable des choix intellectuels
que nous opérons. Ces choix sont les directions que nous prenons, ils sont donc le
sens que nous donnons à notre vie.


Michel Onfray reprend une des idées maîtresses de Nietzsche qui est que toute
philosophie est l’expression du moi du philosophe. En clair cela veut dire qu’on ne
découvre pas de vérités tombées du ciel, mais qu’on n’agence nos idées et notre
vision philosophique que grâce à la façon dont notre moi est capable de le faire.
Notre moi est buriné par notre personnalité. Dans cette optique, on voit bien à quel
point l’agencement de nos idées est dépendant de qui nous sommes et à quel point
cet agencement extrêmement complexe est personnel et individuel. Onfray n’a eu de
cesse de chercher tous les éléments biographiques qui ont contribué à former la
pensée des philosophes depuis que nous sommes capables d’en garder des traces
écrites en quantité suffisante. Freud ne peut avoir eu cette pensée freudienne que
parce qu’il a vécu sa vie de cette façon précise, idem pour Emmanuel Kant,
Descartes, Marx ou Finkelkraut.


Mais la façon dont notre vécu forge notre personnalité et notre pensée est souvent
inconscient. C’est un élément important que je voudrais préciser et qu’on ne trouve
pas de façon concrète dans la description de ce qu’est la personnalité. On connaît les
éléments qui la compose, mais à mon avis, on ne parle pas assez du rôle de
l'inconscient dans le processus de formation de la personnalité. Cette notion ajoute, à
mes yeux, une sorte d’entre-monde entre la part acquise et la part innée de la
personnalité. Mais le fait est que notre vision du monde est le fruit de notre mode de
pensée personnel qui est lui-même, en grande partie, modulé par notre personnalité.

Comme le dirait notre Frère X, on ne peut jamais changer le fond, mais on peut agir
par petites touches. Notre personnalité évolue au fil du temps, c’est très net quand on
voit les changements de la petite enfance au jeune adulte de 20 ans. Bien que 50%
soient héréditaires et génétiques et 10% viennent directement de l’éducation
parentale, les 40% restants venant de l’environnement, les experts sont bien en mal
de les identifier plus spécifiquement. Le cerveau atteint une certaine maturité aux
alentours des 20 ans. Mais on continue d’évoluer. Pour en avoir parlé de nombreuses
fois depuis longtemps avec lui, je ne trahirais pas notre F X en disant qu’il pense
qu’on ne change plus quand on est adulte. Je mettrais un peu d’eau dans son vin
(sans qu’il le voit bien sur, et qui plus est si c’est sa production personnelle) en disant
que si on ne change pas, on évolue tout de même. Les tendances peuvent être
inhibées ou renforcées, on peut arrondir les coins, tant qu’on en a la volonté
profonde. Il faut pour cela que la vie nous remue sacrément pour avoir une influence
mesurable sur les 40% encore modulables. On connait un peu les événements récent
de la vie de notre F XY et il nous a expliqué à quel point sa vision du monde avait
été bouleversée et avec elle c’est une partie de sa personnalité qui évolue pour être
mieux en adéquation avec sa vie et les sens qu’il lui donne. Un partenaire de vie
aussi peut nous faire évoluer, dans le bon sens ou le mauvais, mais sur les années
un bon partenaire peut nous rendre meilleur et augmenter la qualité de notre vie et du
sens qu’on lui donne.


Je m’aperçois avec mes enfants qu’ils ont déjà une façon d’être au monde qui n’est
pas la mienne et qu’il n’est pas possible de les en détourner. Mais le devoir de parent
ou d’éducateur, c’est de pouvoir faire en sorte d’arrondir les angles pour que les
futurs adultes puissent mener leur vie les uns à côté des autres, ou les uns avec les
autres, sans se heurter violemment. Si c’est notre devoir d’adulte envers les enfants,
pourquoi ne pas agir sur soi-même de la même manière? Je suis persuadé que nous
avons le devoir d’agir sur nous-mêmes pour avoir une vie qui a du sens et le meilleur
sens possible. Or quand on se pose la question du meilleur, on se pose aussi celle du
moins bon ou du pire. On se positionne donc sur une échelle de valeur. Ce sont les
valeurs que nous voulons, que nous choisissons pour guide qui vont donner du sens
à notre vie en se transformant en action. Ces valeurs naissent de la réflexion. Ces
valeurs peuvent être de faire le bien autour de soi, donner de l’amour, partager, se
réaliser. Ces exemples-là sont directement tirés de vos réponses au questionnaire.
Ces valeurs vont ensuite se transformer en actions qu’on va mener pour concrétiser
notre pensée. Notre personnalité nous encourage à être sensible à certains courants
de pensée plus qu’à d’autres. Ces idées vont peu à peu se cristalliser en valeurs et
ces valeurs vont donner du sens à notre vie en nous faisant agir pour mener une vie
qui a du sens. C’est ce phénomène que j’observe humblement mais certainement
depuis que je suis entré en maçonnerie.


J’entends déjà les esprits chafouins me dire “oui, mais les pessimistes alors? Ils
voient le mal partout, tout est noir et leur vie n’a pas de sens”. Eux aussi ont des
pensées et de fait, des valeurs. Généralement, les pessimistes considèrent que tout
va mal et qu’ils n’ont de possibilité d’action sur rien, ils doivent subir tout ce qui leur
arrive. Cela va créer un ordre de pensée et de valeurs sur le même ton. On va les
retrouver facilement partisans de politique extrémiste, peut-être racistes, cyniques,
ronchons en tout cas, et probablement jaloux aussi de voir chez les autres tout ce
qu’ils n’ont pas mais qui devrait leur être dû.. Les pessimistes disent que leur vie n’a
pas de sens, c’est à mon avis un excès de langage. Ils veulent surtout dire qu’ils ne
sont pas satisfaits du sens de la vie qu’ils mènent. Ils auront un mode de pensée et
d’action dans lequel, nous, franc-maçons, ne nous reconnaissons généralement pas.
Mais le principe selon lequel des idées se concentrent en valeurs qui elles-mêmes se
traduisent en actions reste le même. Et leur pessimisme ainsi que leur attitude face
au monde rend le changement difficile, ils s’installent souvent dans un mode de
fonctionnement qui les ancrent dans un mode de pensée. Le non changement, c’est
souvent ce qui caractérise les pessimistes. Le changement, c’est s’ouvrir à
l’évolution, c’est se donner une chance de s’adapter à de nouveaux paradigmes. Les
optimistes au contraire pensent que ça ira forcément mieux, ils attendent le
changement, ils sont dans une dynamique différente. Les réalistes, balances
ascendant balance sur l’échelle astrologique de Mme Soleil, voient la possibilité du
changement sans pour autant être dupes. C’est dans ce réalisme que je me
reconnais le mieux.


Et la question du changement est centrale. Notre personnalité est ainsi faite, que
nous n’avons pas la possibilité d’agir sur tout, mais il existe cette fenêtre d’action
possible. Nous avons la possibilité, et peut-être même le devoir, de faire le bilan de
ce que nous avons dans notre vie. Faire un état des lieux et se demander si nous
sommes satisfaits de notre vie, c’est quelque chose que les pessimistes, les
optimistes et les réalistes sont capables de faire. La capacité que nous avons de
répondre à cette question est la clé pour prétendre à agir sur la qualité du sens que
nous donnons à notre vie. C’est ce que Jean-Claude et Nicolas disaient si bien: la
voie de la conscientisation de notre vie est la clé pour une véritable authenticité
personnelle, qui nous engage à mettre en adéquation nos principes et nos actions.
Chacun est à même de trouver son chemin, personnel et unique, vers cette
conscientisation. Maintenant, il s’agit de trouver la question de départ, celle qui
enclenchera la mise en route du mécanisme complexe des roues à créneau. Si cette
question est trop philosophique, on ne trouvera pas le début de la réponse. Trop
vague? Je ne saurai pas par où commencer? Trop belle? Comment y toucher? Alors
je commence par appliquer ce principe essentiel et pourtant parfois trop ignoré: les
grands chemins commencent toujours par le premier pas. Quand je me pose pour
faire un bilan provisoire d’une situation, d’un projet, d’une période, d’une relation, bref,
tout ce qui peut donner du sens à ma vie, je me pose une seule et même question:
Suis-je satisfait? Si la réponse est oui, tant mieux. Mais je ne m’en contente pas. Je
cherche à savoir pourquoi. Comprendre pourquoi on est satisfait nous aide à
maintenir la situation où mieux encore, nous aide à la recréer à l’avenir. Si la réponse
est non, là encore je me demande pourquoi et j’ajoute l’interrogation suivante:
comment faire pour améliorer la situation. Il n’y aura jamais deux réponses
identiques, mais comprendre et savoir pourquoi ça va ou ça ne va pas est, pour moi,
le meilleur moyen d’optimaliser le sens de ce que je fais, des événements de la vie
qui s’enchaînent, la réussite des projets de vie qui me tiennent à cœur. Et puisqu’on
est maître de bien peu de choses, c’est un moyen de garder la main sur ce qui peut
être géré par nous.


Il y a quelques instants j'évoquais l’influence que peut avoir sur nous un partenaire de
vie. La franc-maçonnerie est pour moi un partenaire de vie. Je la côtoie, elle est dans
mon ciel, elle m’éclaire. Je l’aime parce qu’elle me fait du bien. Les valeurs qu’elle
porte sont vertueuses. La particularité du travail maçonnique est l’élaboration d’une
réflexion philosophique maçonnique à partir de l’interprétation de signes, de symboles
et de mythes. Le caractère initiatique de la méthode maçonnique conduit le FM à
devenir un homme de principe, tenant sa vie entre ses mains et n’obéissant qu’à son
devoir pour mettre en action les valeurs maçonniques, dont la principale est la
fraternité. Si on part du principe qu’on est responsable de notre vie, pas toujours de
ce qui nous arrive, mais de la façon dont on considère ce qui nous arrive, alors
n’a-t-on pas la responsabilité de donner un sens honorable à notre vie? Honorable,
donc qui a de l’honneur. Pour définir l’honneur, je dirai que c’est le sens du devoir
envers soi-même. L’honneur, c’est aussi de choisir les bonnes vertus et les bonnes
valeurs. Or qui dit valeur, dit jugement de valeur. Au jeu de la vie, avec ses risques
d’échecs et des chances de succès, si tout se valait, rien ne vaudrait la peine d’être
fait. Sans valeur, pas de sens, donc. Et pourquoi faire des efforts si ça ne permet
aucune amélioration? Pour que les choses aient un sens, il faut qu’on puisse faire la
différence entre ce qui est mieux et moins bien. Chacun façonne son univers avec les
outils qu’il a à sa disposition. De mauvais outils donnent de mauvais résultats. Et un
usage répété des mauvais outils produit inlassablement les même mauvais résultats.
C’est ainsi que ceux qui sont incapables d’apprendre de leurs erreurs se condamnent
à les répéter. Selon le psychanalyste Carl Rogers, impossible d’entamer une relation
thérapeutique si la personne qui cherche de l’aide refuse de s’améliorer. On ne peut
pas convaincre quelqu’un de faire des progrès.

La méthode maçonnique habitue le maçon à équilibrer son comportement, à associer
raison et éthique, l’intuition de l’humain et l’empathie qui lui permet de se mettre à la
place de l’autre et de ressentir pour lui la solidarité et l’affection qui sont les
fondements de la fraternité. La franc-maçonnerie est exigeante avec ses membres.
La charité bien ordonnée commençant par soi-même, voilà plus de 10 années que je
me suis engagé sur la voie que mes Frères ont entamée bien avant moi. Cette
discipline exigée par la FM a déteint sur moi, sur ma personnalité. La FM m’a fait
adopter ses principes. Ses principes à elle sont devenus les miens. Et je m’efforce,
non sans échecs parfois, à les renforcer et à les traduire en actions. C’est certain, j’ai
changé, ma personnalité a évolué. Certes la FM n’en est pas la seule responsable,
mais par la force des principe qu’elle érige, je sens que c’est bien l’influence de la FM
qui déborde sur ma vision des choses aux niveaux professionnels et humains. La
pierre brute est moins brute que par le passé, mais j’ai la tête dure et le travail est loin
d’être achevé. Le sera-t-il jamais?


La vraie question quand on parle du sens de notre vie, c’est de savoir à quoi on veut
que le chemin de notre existence ressemble. Nous avons le devoir envers
nous-mêmes et envers les gens qui dépendent de nous engager dans une vie
vertueuse, remplie de bonnes intentions, mais aussi de bons mots, de belles
couleurs, de belles vertus pour que nous et ceux qui nous accompagneront un bout
de chemin ayons la satisfaction de se dire qu’on aurait pas vraiment pu faire mieux.
Avoir foi en la vie pour la rendre la meilleure possible. On n’a rien de mieux à faire de
notre vie.
 

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