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Publié le 3 Mai 2017

La quadrature du cercle pose un problème très simple car vous le savez tous, il est impossible à résoudre. Même moi qui suis fâché depuis longtemps avec les mathématiques, je sais qu’il est impossible de construire un carré qui détient la même surface qu’un cercle. Il ne faut pas être un génie pour comprendre que la quadrature du cercle est le symbole même d’une impossibilité. Autrement dit, la quadrature du cercle réfère à un problème classique de mathématique qui appelle à construire un carré de même aire qu’un cercle à l’aide d’une règle et d’un compas, ce qui oblige à résoudre la racine carrée de «pi» (3,1415…, résumée en 3,1416) : je vous mets au défi de trouver cette racine carrée.  C’est en tout cas l’énigme présumée sans solution qui a donné naissance à l’expression «chercher la quadrature du cercle» qui signifie dans le langage coutumier, «s’attaquer à un problème insoluble».

En apparence, il est bien vain de s’attaquer à tel casse-tête. Dans le même genre, on peut aussi essayer de prouver l’existence de Dieu. Mais un certain nombre d’entre vous diront : autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Pourquoi perdre son temps avec des question pareilles. Oui, franchement, à quoi bon se casser la tête ? Pour autant, un franç-maçon n’a-t-il pas des outils qui lui permettent de prendre un peu de hauteur ? Le compas et l’équerre ne sont-ils pas nos outils priviligiés ? L’équerre est un instrument dont la propriété est de rendre les corps carrés. L’équerre se dit « norma » en latin classique, ce qui a donné en français norme, normal, et lorsqu’un maçon place ses pieds et sa main droite en forme d’équerre, il se réfère à une norme.  Le Compas provient de compasser (mesurer avec exactitude) issu du latin passus (le pas) et compassare (mesurer avec le pas), il désigne un instrument de tracé ou de mesure qui sert à mesurer des angles, transporter des longueurs ou tracer des circonférences ou des cercles. L’équerre associé au carré et le compas associé au cercle se retrouvent dans tous nos symboles et puis un génie Léonard de Vinci n’a-t-il pas dessiné un homme au centre d’un carré et d’un cercle ? Il y a donc là un symbole à creuser puisque cet homme au centre d’un carré et d’un cercle est le symbole même de l’Humanisme et du même coup de la Franç-maçonnerie. C’est ce que je vais essayer de vous démontrer à travers l’étude de ce fameux dessin que Léonard de Vinci a nommé L’homme de Vitruve. Bon, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, il y a une référence incontournable, c’est le logo de la société d’intérim Manpower, vous vous rappelez sûrement de la pub avec tous ces travailleurs qui font une chaîne pour construire une espèce de puzzle et cette voix grave, virile qui dit à la fin du clip : „Rejoignez-nous, Manpower”. Vous voyez bien tous de quoi je parle. Bon, en tout cas, cette image m’a aidé à trouver la clé maçonnique de la quadrature du cercle.

Au-delà de la question des proportions anatomiques idéales, on trouve dans l’homme de Vitruve un enseignement ésotérique, mobilisant certains archétypes universels fondamentaux. Livrons nous donc à une analyse plus approfondie du symbole afin comme disait le métaphysicien Ibn Arabî «de dissocier l’écorce du noyau et l’apparent du caché».

Examinons donc le premier archétype qui est symbolisé par le carré. Cette figure géométrique illustre la stabilité et la matière. Les quatre côtés représentent l’Homme limité dans une réalité finie, l’Homme basant son raisonnement sur les données sensibles ou rationnelles, en somme l’homme contemporain dont l’esprit est dominé par la raison, le calcul, la prévision et l’évaluation.

Tackh USHTE chef amérindien définissait d’ailleurs le cadre comme le symbole fondamental de l’homme blanc: «Le cadre de sa maison, des buildings où sont ses bureaux, avec des murs de séparation. Partout des angles et des rectangles : la porte qui interdit l’entrée aux étrangers, le dollar en billet de banque, la prison. Les rectangles, ses angles, un cadre. De même pour les gadgets de l’homme blanc – boîtes, boîtes et encore boîtes – téléviseurs, radios, machines à laver, ordinateurs, automobiles. Toutes ces boites ont des coins, des angles abrupts – des arêtes dans le temps, le temps de l’homme blanc, ses rendez-vous, le temps de ses pendules, ses heures de pointe – c’est ce que les coins signifient à mes yeux. Vous êtes devenus les prisonniers de toutes ces boîtes.» Affirmait-il.

Au carré on oppose traditionnellement le cercle, symbole reflétant l’infini, l’idéal, l’unité et la perfection. Car l’homme contenu dans le cercle est celui qui tente de transcender la matière par la réalisation spirituelle. Le cercle est la figure géométrique des corps stellaires qui composent l’Univers, il est aussi le symbole de la chaîne d’union qui de façon symbolique réunit toutes les formes de vie et d’intelligence dans l’univers. Tous, nous nous abritons dans le cercle, cercle tellurique de la terre d’abord puis cercle physiologique de l’utérus qui imprime au fœtus sa position arrondie. L’homme humaniste au coeur du cercle et du carré serait d’une certaine façon capable d’échapper aux limitations de temps et d’espace lorsqu’il s’élève au-dessus de sa conscience individuelle pour rejoindre une conscience cosmique. En fait, la quadrature du cercle représente une allégorie qui nous rappelle que le ciel est rond alors que la Terre est carrée. En faisant tourner l’équerre qui mesure le carré dans son plus grand diamètre, on obtient un cercle. Puisque la Terre est composée sous sa forme première de poussières d’étoiles, elle est en quelque sorte une transformation du ciel, le cercle se fait carré. Mais le carré doit redevenir rond : au terme de son évolution, la Terre doit fusionner avec le Ciel. Dans ce contexte, on peut observer que lorsque le carré tourne sur lui-même, autour d’un point central, il produit un cercle égal à lui-même, par ses quatre angles égaux. Ainsi, l’Essence peut animer la Matière puis la réintégrer dans une sphère. De la même manière, l’Homme de Vitruve est cet homme universel qui revient à l’androgynat primordial puisqu’il transcende la dualité des couples corps/esprit, terre/ciel, féminin/masculin et passif/actif, à l’image du symbole de la dualité du ying et du yang toujours en mouvement. Dans la philosophie chinoise, le yin et le yang sont deux catégories complémentaires, que l'on peut retrouver dans tous les aspects de la vie et de l'univers. Le Yin, représenté en noir, évoque entre autres, le principe féminin, la lune, l'obscurité, la fraîcheur, la réceptivité. Le Yang quant à lui (laissant apparaître le fond blanc), représente entre autres le principe masculin, le soleil, la luminosité, la chaleur, l'élan...  Vous l’avez compris, le carré devient cercle «grâce au mouvement ». Et le symbole du carré en mouvement est le swastika qui est un carré en rotation autour d’un centre immobile. Le swastika est un symbole que l'on retrouve en Europe (y compris dans l'art chrétien), en Afrique, en Océanie, aux Amériques (Amérique précolombienne chez les Mayas et amérindiens) et en Asie jusqu'en Extrême-Orient. Il apparaît à l'époque néolithique pour la première fois dans la préécriture. L’ubiquité temporelle et spatiale de ce signe lui a parfois valu le nom de « symbole universel ». On peut le décrire comme une croix composée de quatre potences prenant la forme d'un gamma grec en capitale (Γ), d'où le nom de croix gammée qui lui est parfois donné. La vue de ce symbole peut donner envie de vomir mais il faut savoir qu’il traverse pratiquement toutes les civilisations, antique, mésopotamienne, chrétienne, byzantine, celte, hindouiste et bouddhiste. Il représente le feu central, la lumière primordiale, les quatre éléments, les quatre forces primordiales et les quatre points cardinaux. Ce symbole renvoie également à la roue solaire dont le mouvement génère la lumière originelle, il est le symbole cosmique de la transcendance.

Revenons à notre homme de Vitruve : il est très important de noter que Léonard de Vinci le place au centre de ces deux figures géométriques le carré et le cercle comme si l’homme était au centre de l’Univers ou en tout cas totalement connecté avec lui. Il ne faut pas oublier que Vitruve est un architecte romain du 1er siècle avant Jésus-Christ qui a beaucoup influencé les architectes de la Renaissance. Vitruve écrit : "...L’ordonnance d’un édifice consiste dans la proportion qui doit être soigneusement observée par les architectes. Or, la proportion dépend du rapport que les Grecs appellent analogie ; et, par rapport, il faut entendre la subordination des mesures au module, dans tout l’ensemble de l’ouvrage, ce par quoi toutes les proportions sont réglées ; car jamais un bâtiment ne pourra être bien ordonné s’il n’a cette proportion et ce rapport, et si toutes les parties ne sont, les unes par rapport aux autres, comme le sont celles du corps d’un homme bien formé... " Vitruve propose donc comme modèle de proportion, le corps de l’homme. Car l’homme, partie intégrante de l’univers ordonné, est un élément en réduction de ce cosmos, un microcosme. Les proportions de son corps sont une des manifestations de cette mise en symétrie de l’ordre cosmique, de son harmonie. Il reprend ainsi à son compte les idées de Platon dans le Timée où il conçoit la cité parfaite (Le dialogue du Timée débute par un résumé de la constitution idéale, puis se poursuit par la guerre victorieuse de l’Athènes d’avant contre l’ennemi atlante et la chute de l’Atlantide. Platon cherche ainsi à fonder la constitution idéale décrite dans La République en montrant que dans l’Athènes d’avant, les choses étaient conformes à ce modèle d’excellence, qui lui-même répondait aux fins d’un être humain qui trouvait sa place dans cette cité, cet univers organisé).

Léonard de Vinci est par définition l’homme architecte de la Renaissance, il dessinera cette cité idéale et il écrit à ce propos: « L’étude de la philosophie sert aussi à rendre parfait l’architecte qui doit avoir l’âme grande et hardie... » Pour bâtir cette citée de perfection il faut d´abord être soi-même parfait, bâtir sa propre maison comme un simple maçon, c´est à dire son corps et son esprit.  Quand chaque individu complètera son évolution,  ce n´est qu´alors que les hommes pourront construire ensemble une ville en harmonie avec le Cosmos. Ce qui revient à l´adage de la Table d´Emeraude construite par Hermès Trismégiste, le fondateur de l'alchimie : „Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux”. Vous reconnaissez là le symbole du VITRIOL du cabinet de réflexion. Le Franç-maçon doit être capable de renaitre de ses cendres pour avoir accès à une vérité supérieure et pour comprendre que notre Temple est l´intermédiaire entre le ciel, la voute étoilée et la terre, le pavé mosaïque, entre le haut et le Bas. Seulement à travers le Temple on obtient la quadrature du cercle, l'union indissoluble de l'esprit et de la matière. Léonard l’architecte ou l’homme humaniste placé dans le Temple atteint la quadrature du cercle. Voilà, le problème est résolu. Vinci a peint son autoportrait dans ce cercle, Léonard est dans le Temple, il a atteint la quadrature du cercle : il est le temple de la création ! Et chaque Franç-maçon fort de ses propres outils peut résoudre sa propre quadrature du cercle. Tout est une question d’équilibre et de réglage, de recherche constante en mouvement.

Pour conclure en beauté, on peut également relever que roue mais aussi cercle se dit ‘chakra’ en sanscrit. C’est le nom des sept centres énergétiques du corps ; le coccyx, le sexe, le nombril, le cœur, la gorge, le front et la fontanelle. Mises en mouvement, ces sept roues ouvrent la porte des sept cieux qui conduisent à l’autoréalisation. Voilà ce qu’il vous reste à faire : notre cabinet de réflexion doit se transformer en cabinet de méditation. Méditez, exercez votre souffle et votre esprit, libérez vos chakras et vous atteindrez la plénitude de l’âme. Bon, je sais que dans cette assemblée, certains sont sceptiques, ils me diront que l’autoréalisation, c’est de la foutaise. Je leur dirai alors d’utiliser seulement leur outil de maître le compas. Cet instrument est par excellence un symbole d’ouverture. L’apprenti ayant son compas contre sa chair rentre en fait dans un espace temps qui permet d’échapper au bruit du monde profane. De surcroît, la pointe du compas tournée vers le haut peut être interprété comme le désir d’aller dans les étoiles et d’accéder à la connaissance. L’homme de Vitruve est bien l’image du franç-maçon explorateur des espaces infinis, découvreur d’espaces plus intimes, le symbole de l’homme complet : un esprit sain dans un corps sain, un esprit connecté aux autres et à l’univers. L'inscription de l'homme de Vitruve dans la double géométrie du carré et du cercle fait de celui-ci un être double : l'homme terrestre, réalité finie, relative, disposant certes de la raison mais pas de celle qui lui permettrait d'accéder à l'au-delà de celle-ci ; et l'homme pouvant entrer en contact avec l'infini, avec la transcendance, avec l'universel et le ciel. Le passage de l'un à l'autre s'effectue par la mise en mouvement du carré à partir de sa représentation sous l'antique forme du svastika qui se mue en cercle.

J’ai dit V.M.

 

La quadrature du cercle
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Publié le 26 Avril 2017

La première loge maçonnique considérée comme hongroise est la Loge des Trois Canons, non originellement en français. Elle est fondée en 1742 à Vienne en pleine guerre de Succession d'Autriche (pour rappel les Constitutions d'Anderson datent de 1723). De nombreux jeunes hongrois qui étudient à l’école d’officiers de l’académie militaire participent à sa création. Ils sont issus de milieux favorisés. Les travaux sont effectués en français, langue de la culture au XVIIIème.

 

Très rapidement, les premières loges sont constituées dans différentes villes de Hongrie. La première d’entre-elles est créée en 1749 à Brasso, ville au coeur de la Transylvanie, par Seuler G. Marton. Celui, initié à la Loge des Trois Continents de Berlin, a l’autorisation de créer cette loge nommée Loge des Trois Colonnes. Une loge travaillant sous le rite de la Saint Jean. En 1750, Seuler G Marton crée une autre loge, celle-ci travaillant sous le rite écossais. Ces deux loges fonctionnent plusieurs années et leurs activités sont, d’une part caritatives et, d’autre part spéculatives. C’est en 1769 que la loge d’Eperjes (Haute Hongrie, aujourd’hui Slovaquie) Erényes Utazohoz, Voyageur vertueux, et en 1770 que la loge de Pest A Nagyszivüséghez, La Grande générosité, est créée, en 1774 à Selmecbanya Az Erényes Emberbarathoz, Le philantropique vertueux, en 1781 à Miskolc sont créées. Il est intéressant de mentionner que ces villes sont riches. Az Erényes Vilagpolgarhoz, le citoyen du monde vertueux. Inutile de dire qu’à cette époque, il n’y a pas de femmes.

 

Le développement de la franc maçonnerie inquiète l’Église. C’est ainsi que la Bulle Providas romanorum du Pape Benoît XIV, qui suit une Bulle de Clément XII, frapper excommunication les FM. La pourtant très catholique impératrice Marie-Thérèse refuse de l’appliquer. Il faut dire que son propre mari, le Duc de Lorraine, est l’un des fondateurs de la Loge des Trois Canons de Vienne dont les tenues se déroulent au château impérial.

L’empereur Joseph II, qui succède à sa mère Marie Thérèse, décide d’encadrer légalement la franc maçonnerie, afin de freiner et de contrôler l’expansion des loges dans l’empire austro-hongrois. Mais cette disposition ne s’applique pas à la Hongrie. Rappelons que Joseph II ne fut pas couronné roi de Hongrie.

 

En cette période, les membres provenaient de l’aristocratie, des cercles intellectuels et de la bourgeoisie éclairée. Les uns suivaient le rite de la Saint-Jean, les autres le rite écossais. La devise de la nouvelle République française « Liberté, Égalité, Fraternité » inspira beaucoup de francs maçons hongrois et certains d’entre-eux considérèrent qu’il était temps de mettre fin à la monarchie des Habsbourg.

1848, c’est l’année du Printemps des peuples en Europe. Les républicains hongrois sous la conduite du futur franc maçon Lajos Kossuth se soulèvent contre l’Autriche laquelle, avec l’appui du tsar russe, réprime dans le sang la révolution hongroise en 1849. Vienne, considérant que la franc maçonnerie a collaboré avec les révolutionnaires, interdit donc la franc maçonnerie.

Ce n’est qu’en 1867, année du compromis austro-hongrois, marquant la création de l'empire Austro-hongrois, que les flambeaux de la franc maçonnerie sont rallumés. La première loge qui est créée est la loge Mathias Corvin suivant le rite écossais. En 1871 elle reçoit la patente du Grand Orient de France (GODF) et, avec son soutien, créé le Grand Orient de Hongrie. En 1881, les loges travaillant sous le rite écossais et sous le rite de la Saint-Jean décident de s’unir et de fonder la Grande Loge Symbolique de Hongrie qui est reconnue et par le GODF et par les Anglais. A cette époque fonctionnent des centaines de loges en Hongrie fréquentées par des milliers de membres.

Les conséquence de la première guerre mondiale marqueront les choix politiques hongrois au 20e siècle. Certes, la Hongrie retrouve enfin son indépendance mais elle perd environ deux tiers de son territoire. Une autre conséquence de la guerre, c'est qu'il y a une révolution en 1919 au cours de laquelle les communistes prennent le pouvoir quelques mois. Lors de cette période, la franc-maçonnerie est déclarée illégale à cause du « caractère bourgeois » qui s’y attache. Bien que les communistes soient battus par leurs adversaires, l'interdiction reste en vigueur, cette fois à cause du « caractère pro-socialiste » des idées de la franc-maçonnerie.

Ce n’est seulement qu’en 1945, avant que les communistes ne prennent le pouvoir, que la franc-maçonnerie renaît pour être, cinq ans après, de nouveau interdite par les communistes. Il faut attendre 39 ans pour que la franc maçonnerie hongroise se réorganise enfin librement.

Si en 1881, l'union des loges suivant le rite écossais et celles suivant le rite de Saint Jean a été reconnue par le GODF et les Anglais, en 1989 ces derniers déclarent être prêts à reconnaître la Grande Loge Symbolique de Hongrie qu’à la condition que les relations avec les loges latines, comme la Loge Martinovics de Paris créée et fréquentée par des immigrés hongrois travaillant sous le rite écossais, soient rompues. Sept des loges de la Grande Loge Symbolique reconstituée rejettent cette exigence et fondent la Loge Universelle laquelle crée la Loge du Grand Orient de Hongrie (MNOP) reconnue entre autre ( ?) par la Grande Loge de France (GLDF) et le Grand Orient de France.

 

Aujourd’hui, il y a huit loges travaillant sous le protectorat du Grand Orient de Hongrie, l'une d'elles, la Loge Ferenc Rákóczi II, travaillent en français deux fois par mois. D'autres branches de la franc-maçonnerie travaillent également en Hongrie, la loge de femmes Napraforgó constituée sous le protectorat de la Grand Orient Féminin de France. Il existe par ailleurs une loge mixte, constituée sous le protectorat du Droit Humain de Belgique. Outre Budapest, on compte une loge à Pécs et une à Szeged. Le nombre total des membres est d’environ 150, en augmentation lente mais constantes.

Les francs maçons hongrois participèrent durant l'histoire à la fondation de corporations comme par exemple le corps des pompiers, le service des ambulances, des orphelinats, des institutions pour aveugles et les chambres économiques.

Outre Lajos Kossuth, père de la Révolution de 1848-1849, de nombreux francs maçons hongrois jouèrent un rôle important en Hongrie ou ailleurs. Ils sont si célèbres que bien des rues, avenues et ponts voire écoles et autres institutions publiques portent leur nom.

Parmi les plus connus l’écrivain Kazinczy Ferenc, qui fut membre de la première loge de Miskolc, le Comte Eszterhazy Ferenc, le Comte Bethlen Gabor, le Général Reviczky Janos, le Comte Draskovich Kazmér.

Quelques exemples des réalisations de Frères hongrois. Le Comte Széchényi Ferenc créa le Musée National. Le Comte Festetics György quant à lui créa la première école supérieure européenne d’economie. Tous deux étaient francs maçons. Türr Istvan, général qui avait quitté la Hongrie après l’échec de la Révolution de 1848-1849, fut le bras droit de Giusseppe Garibaldi dans le cadre de l’unification de l’Italie. Le plus connu des francs maçons hongrois est certainement Martinovics Ignac qui, en 1795, soit 6 ans après la Révolution française, fut décapité en public accusé d’avoir voulu instaurer la République lors de la conjuration des Jacobins.

 

La plupart des francs maçons hongrois entretenaient des liens étroits avec des francs maçons étrangers notamment français. Ceci peut s’illustrer par deux événements : lorsqu’en 1879, la ville de Szeged fut presque entièrement détruite par une inondation, son maire qui était le Vénérable de la Loge Arpad, envoya à toutes les loges hongroises et étrangères un appel à une aide fraternelle. C’est ainsi que de nombreuses loges françaises en France, Belgique, une en Tunisie et même une en Nouvelle Calédonie envoyèrent de l’argent à Szeged. Le quotidien Le Figaro organisa un bal de charité au profit des sinistrés de Szeged. Quelques années plus tard, c’est l’inverse qui se produisit. Suite à l’éruption du volcan de la montagne Pelée en Martinique, des francs maçons hongrois organisèrent un bal au profit des sinistrés de l’île antillaise.

 

La loge francophone Rakoczi Ferenc II de Budapest, créée en 1997 par des anciens émigrés hongrois et des expatriés francophones, a signé en 2011 un accord de jumelage avec une loge francophone de Vienne et de Bucarest. Le principe de cet accord est une rencontre annuelle dans l’atelier de l’une des trois loges et un travail en commun. Un autre jumelage a été mis en place en 2017 avec la Loge parisienne Action Socialiste.

 

Brève histoire de la Franc-Maçonnerie en Hongrie
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Publié le 23 Novembre 2016

Larousse nous décrit La rhétorique comme « l'ensemble des procédés et techniques réglant l'art de s'exprimer ».

 

Une définition plus étoffée et engagée serait: La rhétorique est la négociation de la distance entre les individus sur une question donnée, une question plus ou moins problématique et conflictuelle, le socle où viennent s’articuler la raison, le langage et la persuasion.

 

Cet art existe depuis environ 2500 ans et est méconnu parce qu'il a disparu dans sa forme originelle de l'enseignement secondaire et supérieur en 1902. Cependant, cette pratique n'en demeure pas moins un formidable outil pour quiconque désire mieux s'exprimer, écouter et lire, analyser et comprendre, construire et déconstruire des discours.

 

Pour le Compagnon que je suis, la Rhétorique pose la question de la liberté de convaincre, d'être convaincu, pour le Meilleur et pour le Pire... L'Être Humain est malléable, souhaite etre rassuré, ne comprends pas les mêmes mots de la même façon. C'est cette question fondamentale étroitement liée a notre situation Humaine qui m'a motivé à vous présenter cette planche.

 

Un peu d'histoire et d'étymologie:

 

Du latin rhetorica, emprunté lui même au grec ancien rhêtorikê tekhnê , littéralement technique, art oratoire, art de l'éloquence, ou art de la persuasion, la première des deux nuances revêt un caractère flatteur, la deuxième contient un aspect péjoratif: Je suis persuadé par mes dons d'orateur, donc je peux manipuler l'autre.

 

Les premières traces de rhétorique se trouvent dans l'antiquité, á Athènes et à Rome. Se trouve alors une forme de démocratie, donc une liberté d expression, certains droits politiques, et une justice autorisant les accusés a se défendre. Le débat d'idée engagé est possible, et la rhétorique prend forme comme une discipline tant sur le plan pratique que théorique essentiellement dans la sphère politique et judiciaire.

 

Ainsi on trouve les premières traces de cette discipline vers 465 AV JC à Syracuse lors d'un soulèvement populaire suite aux expropriations des natifs de leurs terres par des mercenaires á la solde des tyrans siciliens Gelon et Hiéron. Les natifs suite à un soulèvement démocratique réclament leurs terres. De grand jurys sont créés, et chacun doit faire valoir son bon droit. Le droit ne peut á lui seul déterminer le juste et le bon dans cette affaire complexe.

 

Le Juste et le Bon...

 

L art de présenter la situation selon différents angles influence les décisions des juges, qui, même avec la meilleur volonté du monde, un réel souhait d impartialité ne peuvent rester insensibles a certains arguments, particulièrement si l orateur est éloquent, sur le fond comme sur la forme. Ainsi notre histoire est marquée par de grands orateurs, dont les discours ont contribué a nos évolutions les plus marquantes:

 

John Fitzgerald Kennedy se rend à Berlin-Ouest en juin 1963, où il prononce ce qui restera dans les annales comme son meilleur discours, et lance à la foule la désormais célèbre phrase "Ich bin ein Berliner". But: montrer, en pleine guerre froide, le soutien américain aux habitants de l'Allemagne de l'Ouest.

 

" Il y a 2000 ans la fierté des vantardises était " Civis Romanus aujourd'hui dans le Monde de la Liberté, la préférée des vantardises est " Ich Bin ein berliner" ... ( en Allemand ), Je ...Je... J'apprécie que mon interprète traduise mon allemand «  ( se tournant avec un sourire vers son traducteur. La sympathie qui est véhiculée dans ce passage lui vaut une acclamation triomphante: Ça sonne juste, çà sonne sincère, ça respire l'amitié au delà de la distance d'un Océan.

 

Ou encore dans son discours juste avant son assassinat

de 1.29 a 1.39.

Kennedy évoque des pouvoirs occultes a l'échelle mondiale

 

«  Je sollicite votre aide dans l immense tache qui est d informer et d alerter le peuple américain avec la certitude qu avec votre aide il deviendra ce pourquoi il est né: Libre et indépendant. « 

 

La rhétorique de Kennedy est très forte dans ses élans d humanisme: Il décrit un phénomène, et cloture par une interpellation au genre humain.

 

Martin Luther King prononce en août 1963, à Washington, un discours en faveur de la fin de la ségrégation raciale. "I have a dream" deviendra l'un des discours les plus marquants du XXe siècle: " L'heure est venue de sortir des sables mouvants de l'injustice raciale": est une invitation a rentrer dans l'histoire, ou tout le monde a un rôle a jouer.

 

 

Simone Veil est ministre de la Santé en 1974 quand elle prononce devant l'Assemblée nationale à Paris son célèbre discours en faveur de l'avortement, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse en France: " Je le dit avec toute ma conviction, l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue". Elle terrasse les arguments de ses opposants.

 

Enfin:

 

Fidel Castro, 1992 conférence des nations unis sur le développement Rio de Janeiro

C'est la faim qui doit disparaître et pas l'homme. Puisque les dites menaces du communisme ont disparu, qu'empêche t-il donc d allouer dans l immédiat des ressources pour promouvoir le développement du Tiers Monde.

 

Fidel lors de ce discours casse la logique de la conférence et place le capitalisme face a ses contradictions. Chez FC c'est un subtil emploi des mots, la conviction, la sincérité du discours qui font la rhétorique. Même a 90 ans, calme et fatigué il déclare: Bientôt je serai comme tout le monde, le tour de tout le  monde vient. Pas de tabous, le ton est juste, la sincérité, les mots, le bon sens tonnent. C'est la rhétorique de FC.

 

 

Mais aussi les plus grands tyrans, monstres de l'histoire ont été des meneurs d'hommes grâce a leur rhétorique, les gurus des secte aussi...

 

Parfois la rhétorique par soucis de faire son "petit" effet est un comique de ridicule, ou de grossièreté, mais encore les succès de certain animateurs de radio, de télévision, le jeux de certains acteurs de cinéma, les humoristes qui singent nos comportements...

Bref, comique, préoccupant, dangereux, le charisme d'un orateur associé à la maîtrise des outils de la rhétorique est un pouvoir puissant qui entre des mains peu scrupuleuses peut faire du mal. L'homme a besoin de rêve, de revanche, de réponses… alors comment rester impartial? Et le faut-il?

 

Comment ça fonctionne?

 

On distingue 3 catégories principales de rhétorique:

 

·1 Le judiciaire, qui défend ou accuse, univers du juste et de l'injuste, souvent au passé

 

·2. Le délibératif, qui conseille ou déconseille, univers de l'utile ou du nuisible, souvent au futur

 

·3. L'épidictique, qui loue ou qui blâme, univers du noble ou du vil, souvent au présent


 

Les écoles de rhétorique enseignent l'art d'optimiser l'effet d'un discours sur les " Clients": Assemblée, spectateurs, électeurs, jurés,... La rhétorique est orale, mais aussi écrite. Elle se loge au sein d'un discours, d'un poème, d'une plaidoirie, d'une réunion de travail...

Car la Rhétorique n'est pas qu'un don naturel, c'est un ensemble de techniques bien rodées qui peuvent obtenir un effet a notre insu: quelques exemples usuels:

L'euphémisme:. Un peu forte, pour très grosse. Demandeur d'emploi, pour un chômeur, etc etc.

La gradation: Figure consistant en une succession d expressions allant par progression croissante ou décroissante. Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, / Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! (Cyrano de Bergerac, E. Rostand).

Antiphrase: Figure de style consistant a employer un mot, une phrase, dans un sens contraire a sa véritable signification. Utilisée a dire le contraire de ce qu'on pense, tout en montrant qu'on pense le contraire de ce qu'on dit. C est par antiphrase que les Grecs donnaient aux Furies le nom d'Euménides (Bienveillantes). Quelle belle journée ! (alors qu'il pleut et qu'il fait froid).

 

La préparation a la rhétorique procède donc par une recherche d'optimisation de son objectif: Un crime a-il- été prémédité? Il y a '-il- des circonstances atténuantes. etc etc: On n'invente pas de preuves en rhétorique, on organise ses arguments.


 

Organiser ses arguments pour faire mouche... cela pose quoi qu'on en dise quelques questions...

La rhétorique est une expression de la créativité humaine, de sa liberté d'expression. L'humanité vit de débats et de réflexions publiques. L'art de persuader et de convaincre, l'art de la délibération et de la discussion, ainsi que le concevait Aristote, et non sous sa forme péjorative parait indissociable de cette construction sociale.


 

OUI:

La rhétorique est un art sain, une expression de la liberté des Hommes:

  1. Les règles de la rhétorique si elles sont respectées ne manipulent pas: L'école des universitaires tels Chaim Perelman vers 1960, après les dérives des régimes nazis et du stalinisme redonnent ses lettres de noblesses a la rhétorique.

  2. Le monde ne se compose pas de certitudes, de vérités absolues, mais de compromis que les hommes doivent accepter. Un corps social est soudé autour de solutions proposées ou imposées. Les solutions sont l'application de recettes a une situation. Cette situation doit être expliquée, argumentée, et une solution proposée au vote, ou appliquée. Il y a autant de solutions que de façons de traiter les questions.

  3. La rhétorique traite de la distance qui nous sépare des autres sur un sujet déterminé. Cette distance peut être simplement négociée, ses effets négatifs gommés, sans être abolie pour autant. Les valeurs qui sont les nôtres contiennent une part de subjectif (on pourrait appeler cela des principes). De même, les émotions et les passions sont les valeurs traduites dans le langage de la subjectivité. Jouer sur les valeurs, c’est réduire l’émotionnel. Si la distance est faible, l’émotionnel prend une part plus large dans le débat, car les protagonistes sont proches, donc leurs différents éventuels, plus passionnels. En revanche, si la distance est grande, le recours aux valeurs va être préféré par l’orateur, plus soucieux de garder une certaine objectivité.


 

NON:

La Rhétorique est une technique de brigands:

A. La rhétorique permet a une élite de prendre la main, et ne va pas dans le sens de l'égalité des chances. ( Quid du suffrage universel?)


 

B. La rhétorique est très puissante chez les plus grands destructeurs que l Humanité ai connue, indissociable de l'action du mal.

La propagande, la gestuelle et la rhétorique sont devenues des piliers du culte de la personnalité. En quoi la gestuelle et la rhétorique du dictateur lui permettent-elles de mettre en scène son pouvoir, notamment pour le culte de la personnalité ?


 

En Franc Maçonnerie:

La rhétorique est un des 7 arts libéraux, un des piliers de la sagesse. Ce que l'on nomme le Trivium comprends la Grammaire, la Rhétorique, et la Logique.


 

La rhétorique organise notre expression orale grâce a des règles définies par Aristote le premier:

J'invente: Je recherche mes idées, leur développement, mes arguments

Je dispose: Je construit mon discours

Je m'exprime. Mon style oral, le rythme de mes phrases, etc

·J'agis: Ma gestuelle, ma prononciation

·Je mémorise


 

En Franc Maçonnerie, nous nous engageons à utiliser la Rhétorique a bon escient. Lorsque nous préparons une planche, nous le faisons en sachant que nous allons la présenter. Le travail de préparation est réalisé en connaissance de cause. Notre Rituel laisse une large place à la Rhétorique, car nous savons qu'entre frère la liberté de convaincre est honnête. C'est un engagement que nous avons pris. Il n'empêche que nous nous défendons chacun nos convictions, l'un n'empêche pas l'autre,


 

Conclusion


 

Entre des mains mal intentionnées la Rhétorique peut faire du mal, car l'Homme ayant besoin de se rassurer est parfois malléable et enclin à être manipulé.

Il convient donc a chacun d'entre nous de discerner dans le discours de l'autre le fond de sa pensée en toute connaissance de cause. C'est une démarche personnelle mais aussi collective, ou un engagement d’honnêteté serait le bienvenu, même si aucun gardien peut en juger.

La Rhétorique mise au service du Bien, pratiquée avec discernement et morale est un outil inséparable de notre statut d'Hommes Libres. Il permet l'organisation de notre société, la cohésion autour des idées fondamentales, et jouera un rôle dans le salut de l'Humanité.


 

J'ai dit VM.

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Publié le 4 Mai 2016

La notion d’identité nationale est elle compatible avec nos valeurs maçonniques...

Dans un premier temps, nous avons tenter de cerner le vocable de l’identité nationale. Des contradictions et différentes interprétations sont apparues. Pour certains, l’identité nationale est contraire à l’idée de fraternité et aux valeurs maçonniques elle serait responsable de la xénophobie et du patriotisme, se posent aussi la question de savoir s’il faut résonner France ou Europe. Dans ce cas nous ne parlons plus d’universalisme, nous restreignons ce concept à un territoire géographique, intégrant ainsi diverses sources « culturo-nationales » et la notion de nation universelle devient un mythe, les groupes de pensées étant formés et structurés par l’origine physique des individus qui les composent. Ces groupes doivent ils être des émanations d’individus se reconnaissant d’une même origine ? Alors dans ce cas, oui il y a exclusion notamment dans les moments de crises sociales, financières ou autre ; nous pouvons le cerner par la création d’institutions telle qu’un ministère de l’intégration et de l’immigration. Pour d’autres l’identité nationale c’est le sentiment d’appartenance à des concepts, à des valeurs défendus sur un territoire donné, par exemple l’émigration importante vers les États-unis et dans des proportions moindres vers la France. Ou sont mes pieds, mes ancrages anciens ou nouveaux sont ou seront mes racines physiques et mes bases. Aucun Homme ne peut vivre sans elles, sans cet enracinement l’Homme est rien . La richesse de cette identité là est celle de l’universalisme de l’apport des cultures et des différences, ce n’est pas parce qu’on adhère à une nation que le culturalisme de chacun doit être nié ; au contraire en restant fier des apports multiples, en sachant les reconnaître et les valoriser.


Partout les peuples ont des sentiments d’appartenance,c’est la valeur refuge de chacun, l’individu s’y réfère mais veut aussi s’en démarquer, trouver et affirmer sa différence. L’identité nationale c’est aussi le rassemblement volontaire d’Hommes autour de valeurs qui pourraient être universelles, mais auront elles le même sens, la même interprétation partout dans le monde. La Démocratie , la liberté individuelle et collective, le libre choix de ses croyances, la laïcité, ses choix vie, l’égalité , la fraternité la solidarité etc …, ces valeurs auxquels nous attachons tant d’importance et que nous défendons en FM sont justement celles pour lesquelles nombre d’hommes et de femmes sont venus en France , pour cette nation pays des droits de l’Homme et défenseurs des diversités dans l’union.


L’identité qui doit intéresser un Maçon, un profane ou un homme politique c’est la citoyenneté. Ce qui est contraire à la notion d’identité nationale, c’est la patrie référence à une exclusive territoriale et culturelle. Celle-ci est par essence contradictoire avec la pensée universelle. Cette dernière est par nature une ouverture aux valeurs communes .


Les valeurs Maçonniques s’encrent dans des racines grecques, judéo-chrétiennes, dans l’humanisme diffusé fortement depuis le siècle des Lumières. Elles énoncent la liberté absolue de consciences et nous propose une méthode qui pourrait être universelle, l’union dans la diversité et non l’unité dans la conformité.


Si les valeurs Maçonniques sont héritées et choisies ont elles réellement une notion d’universalité. Les constitutions d’Anderson , texte considéré comme la loi fondamentale de la Franc Maçonnerie universelle ne sont pas regardées et appliquées de la même manière par tous les FM . " Ces valeurs, que sont la liberté absolue de conscience, de pensée, la tolérance et la compréhension mutuelle, l¹étude de la morale et l¹honneurfait au travail tant intellectuel que manuel ; sont inaliénables atemporelles et partagées par tous.Par contre des approches différentes sont apparues pour certaines de ces valeurs, la croyance en Dieu et en l¹immortalité de l¹âme par exemple, c¹estce qui différencie, entre autres, les obédiences les unes des autres.La question se pose donc de savoir si les valeurs Maçonnique sont évolutives, sous quelles limites et sous combien de temps.Les valeurs inaliénables évoquées plus haut, doivent être encore plus encrées, elles sont les repaires qui nous permettent justement de nous poser les bonnes questions, les réelles réflexions de fonds sur nous, sur notre identité et sur nos futures évolutions.La pratique de l¹écoute, la volonté de ne pas juger l¹autre et sa pensée, la défense de la laïcité, la conservation des langues, des différences culturelles nous permettent de faire évoluer positivement la notiond¹identité nationale et dans un avenir, la création aussi d¹une identité européenne ; étage supérieur pour la réalisation réelle d¹une identité Humaine, notamment au sens de l¹article 1 de notre constitution : travailler à l¹amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et moral de l¹humanité.

J¹ai dit

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Publié le 10 Décembre 2015

La corde à nœuds

La corde à nœuds est présente dans le temple à 2 endroits, le premier sur nos murs et le deuxième sur le tableau de loge.

Commençons par décrire la corde à nœuds placée sur nos murs, il s’agit d’une corde tressée ouverte sur l’occident ayant des nœuds appelés lacs d’amour. Ses deux extrémités se terminent par les houppes dentelées.

Afin de pouvoir comprendre quelle est la symbolique de la corde à nœuds, nous partirons dans un premier temps de la corde à nœuds comme outil de la maçonnerie opérative puis en deuxième temps, nous essaierons de comprendre pourquoi cette corde se termine par deux houppes et enfin nous verrons comment de simples nœuds nous sommes passés à des lacs d’amour.

Dans l’Égypte ancienne, l’arpenteur utilise la corde à nœuds pour mesurer et tracer les plans des bâtiments importants, de nombreux temples sont élevés grâce à cet outil qui est aussi appelé Cordeau de Toth, Toth étant l’ibis sacré dont la longueur du pas détermine celle de la coudée qui se retrouve ainsi être une coudée divine. Dans les temples des pharaons, ce qui est en bas est comme ce qui est en haut afin de ne pas dissocier le ciel et la terre. Ainsi les mesures du temple sont les mesures de Toth, celui qui établit l’ordonnance, l’expert, l’exact et le juste.

Dans le livre de Job, Dieu demande à Job : “Où étais-tu quand je fondais la terre ? Parle, si ton savoir est éclairé. Qui en fixa les mesures et qui tendit sur elle le cordeau ? »

Ce n’est ni la première ni la dernière fois que le grand architecte de l’univers se prévaut d’utiliser le cordeau.

En effet dans l’Égypte ancienne et chez les grecs, le ciel est constitué de constellations c.-à-d. d’étoiles reliées entre elles par une corde et seuls les dieux sont capables de bouger les cordes.

Ainsi c’est par l’origine céleste du cordeau qu’il est possible de justifier du caractère sacré de l’édifice que l’on construit grâce à l’acte fondateur de tendre le cordeau. C’est par cet acte que l’on se situe véritablement dans la tradition des bâtisseurs qui est celle de poursuivre l’œuvre du principe créateur, le grand architecte de l’univers.

Suivant la tradition des bâtisseurs du moyen Age, c’est par une intervention miraculeuse de saint Pierre, saint Paul et saint Étienne auprès d‘un vieux moine sur le point de mourir, l’abbé Gunzo qu’ont été indiquées les dimensions de la basilique de Cluny. En effet les trois saints lui dévoilèrent le plan de l’édifice et lui promirent une survie de 7 années s’il accomplissait la délicate mission de transmission de la volonté céleste à l’abbé Hugues de Semur.

Enfin au monastère de Santa Maria de Alcobaça au Portugal, nous observons le parallélisme sur le même tableau de 2 scènes, la première, 3 hommes tendent un cordeau devant le roi Alphonse Henri et la deuxième scène en arrière plan plusieurs anges qui tirent le cordeau. La concomitance de ces deux scènes illustre la volonté de faire de l’édifice en question le modelé terrestre d’une construction céleste.

Ainsi la corde permet de créer sur terre un espace sacré.

Mais comment est fabriquée une corde ? La matière de la corde est végétale, pour l’obtenir ; elle doit être pure c.-à-d. débarrassée du putrescible pour ne laisser que l’élément offrant une grande résistance à la dégradation. Le cordier commet la corde, le verbe commettre vient du latin commitere : mettre plusieurs choses ensemble, unir, rassembler.

Quant à son utilisation, la corde a permis la construction des pyramides et des cathédrales par l’acheminement des pierres nécessaires, cependant l’élément indispensable pour ce travail était l’esprit de groupe pour accorder les efforts en intensité et en rythme.

Ainsi la corde établit les limites d’un espace sacré, rassemble, unit et met à l’ordre ses membres dans le travail.

La corde à nœuds est ouverte et se termine par deux houppes dentelées.

Dans l’ancien testament, Dieu dit « Parle aux fils d’Israël, tu leur diras de se faire une houppe aux pans de leurs habits. Ce sera votre houppe et quand vous les verrez, vous vous souviendrez de tous les commandements de Yahvé et les pratiquerez » Ainsi les tsitsits qui se situent aux 4 coins du châle de prière correspondent aux 613 commandements qui règlent la vie quotidienne.

Pour nous ces houppes nous rappellent nos engagements contractés par chacun à l’intérieur et poursuivis à l’extérieur.

L’ouverture de la corde sur l’occident nous rappelle aussi l’accueil des récipiendaires venant du monde profane et intégrant la maçonnerie. Chaque nouvel entrant serait alors un des fils de la houppe se retrouvant lié à ces frères comme les fils se retrouvent liés entre eux dans la corde.

Ainsi les houppes sont un symbole de nos promesses à respecter dans le monde profane et de l’individualisme régnant dans celui-ci par rapport à la fraternité de notre monde.

La corde à nœuds de l’arpenteur a de simples nœuds alors que dans notre temple ces nœuds sont des lacs d’amour.

Ils sont faits par un cordon entrelacé en forme de huit dont les extrémités traversent le centre et ressortent par la base à dextre et à senestre.

La forme de ce nœud sert de modèle de déplacement aux abeilles pour indiquer le lieu de la récolte. Il a servi aussi pour la formation du symbole de l’infini. Enfin, il représente un problème mathématique majeur le lemniscate de Bernoulli.

En Franc Maçonnerie, ces nœuds s’appellent lacs d’amour, ce mot provient du mot latin « laqueus » qui signifie lacet, nœud coulant et l’entrelacs est un art qui pour un profane n’est qu’un amas de motifs entrelacés alors que pour l’initié, il est un savant mélange d’organisation et d’interdépendance.

Au moyen âge, lors des mariages, on faisait autour des mains des mariés un nœud qui est ainsi en forme de huit, ainsi le lacs d’amour symbolise l’amour éternel.

Les veuves aussi portaient cette corde pour signifier de l’éternelle fidélité à leur défunt époux.

Aussi, en héraldique, ce nœud représente le symbole de l’amitié indissoluble et de la foi jurée des chevaliers.

Le nœud de huit reproduit le croisement des deux sens de rotation mais aussi la capacité de passage de l’un dans l’autre et la possibilité de l’éternel retour vers l’origine.

Ainsi ces lacs d’amour peuvent aussi nous faire penser aux étapes de la vie qui pendant un moment nous font revenir sur nous mêmes pour mieux nous laisser repartir lors de leur dénouement, qui nous semblent complexes et compliqués dans un premier temps mais qui nous permettent ensuite de voir le sens des choses.

Il existe 12 lacs d’amour dans un temple, ce nombre nous rappelle plusieurs choses :

-les 12 signes du zodiaque qui forment la sphère céleste

-Les 12 heures de la durée de nos travaux

-Les 3 chiffres du triangle de Pythagore, pour rappel quand un triangle a une hauteur de 3, une longueur de 4 et que son 3eme coté a une longueur de 5 alors c’est un triangle rectangle symbole de droiture 3+4+5=12 et un rappel pour chacun de nos frères de se tenir à l’ordre.

Ainsi les lacs d’amour symbolisent non seulement les étapes de la vie de tout homme mais c’est l’association des mots lacs et amour qui lui donnent son plus beau sens. Ainsi ces nœuds, liés par cette corde, elle-même constituée par mille et un filaments nous représentent, arrivant comme individus et nous retrouvant intimement lié, nous rendant encore plus proches et ainsi encore plus forts pour surmonter les épreuves de la vie. Et cette magie est due à cet amour fraternel qui anime chaque franc maçon.

En conclusion, je dirai que la corde à nœuds est un formidable symbole de la sacralité de notre temple, de notre engagement envers nous mêmes, nos frères et le monde profane et de la fraternité nous unissant tout au long de notre existence.

La corde à nœuds

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Publié le 10 Octobre 2015

Le scarabée appartient à la famille des coléoptères.

20.000 espèces ont été dénombrées dans le monde, il y en aurait jusqu'à 30 000 espèces.

Le Scarabée à connu son apogée en Égypte où il était vénéré. Son hiéroglyphe est un trilitère phonétique qui sert à écrire les verbes apparaître, devenir, se transformer.

Il inspira les anciens à ces titres : apparaître, devenir, se transformer. Voyons sans plus attendre en quoi.

La boule tout d'abord que pousse le scarabée, est comparée à la course du Soleil et associé à la divinité auquel le scarabée sera consacré, le dieu du soleil levant. Khépri, le soleil en devenir, celui qui est apparu, fait en effet renaître le le Soleil chaque matin, le roulant devant lui au-dessus de l’horizon à la manière du scarabée avant de l’emporter dans l’autre monde, la nuit, et le ramener au matin suivant.

 

Le dieu Khépri est à tête de scarabée. Cela nous indique que la représentation de ce dieu égyptien est la conséquence de l'observation des mœurs du scarabée ; les événements naturels conditionnent donc en Égypte le divin, en donnant une forme connue à ce que l'on ne pouvait expliquer. Cela vaut bien notre science empirique qui s'appuie sur des théories, réputées vraies jusqu'à ce qu'on puisse prouver le contraire. Chez les égyptiens, des phénomènes observables et reproductibles, que l'on retrouve à la base de la science contemporaine, fournissent semble t-il la base si ce n'est de l'argumentation, du moins de la représentation, donc de la compréhension du monde. Nous qui sommes partisans des symboles, avons me semble t-il une démarche similaire. Poursuivons pour en savoir plus.

 

Si le scarabée incarne le dieu solaire qui renaît tous les matins à l'aube, symbole de renaissance pour les morts et emblème protecteur pour les vivants, Khepri peut aussi signifier « celui qui devient », « celui qui vient de lui-même à l’existence » : cette apparition est manifestée pour les égyptiens par le jeune coléoptère qui naît de la boule dont il est issu et qui l'a nourri pendant sa gestation.

 

Arrêtons nous un instant sur l'objet principal de cette amas de bouse que le scarabée pousse sans relâche : c'est en effet de nourriture dont il s'agit. Lorsque le scarabée mâle a roulé sa boule dans le trou qui lui sert de refuge, il devient alors pendant un temps un véritable pacha entouré de mille délices, un peu à la manière d'un Borat dans l’ascenseur qu'on lui indique et qu'il prend pour sa chambre déclare ravi « king of the castle, king of the castle ».

 

La femelle scarabée utilise quant à elle l'amas de bouse également pour sa progéniture en y pondant son œuf. C'est de là véritablement que naîtra la larve, et non d'une auto-fécondation comme le pensait les anciens de «  celui qui vient de lui-même à l’existence ».

 

Plutarque écrit à ce sujet dans Isis et Osiris: « La race des scarabées n’a pas de femelles, tous les mâles projettent leur semence dans une pelote sphérique de débris qu’ils font rouler en la poussant d’un côté, exactement comme le Soleil semble pousser les cieux dans sa course».

 

Les égyptiens pensaient que tous les scarabées étaient des mâles et se reproduisaient en déposant leur semence dans une pelote d’excréments. L’auto-genèse du scarabée faisait donc écho à celle de Khépri, lui-même semblant naître du néant.

 

Les Égyptiens avaient sûrement cerné le rôle des scarabées dans la fertilisation des sols en dégradant et enfouissant les bouses et ne pouvaient qu'y voir une puissance divine à l’œuvre qui concourait à la perfection du monde. Le scarabée était donc aussi le réceptacle de la puissance divine car les ruminants transféraient leur puissance sacrée (fécondité de la vache, pouvoir créateur du bélier, force du taureau) aux bousiers qui se chargeaient de leurs excréments, devenant par la même le produit de leur puissance en en recevant leurs attributs divins.

 

On verra dans le scarabée bien d'autres symbole : la persévérance par exemple, tant il ne se laissera pas décourager par les obstacles qu'il rencontre et recommencera avec opiniâtreté à monter une pente avec sa bouse, à la manière d'un Sisyphe avec son rocher, quitte à en la redescendre pêle-mêle à de multitudes reprises dans un belle dégringolade. Cela tourne parfois même à l'obstination, tant notre bousier reprendra son escalade ou tentera un passage d'obstacles sans se lasser, jusqu'à ce qu'après moult tentatives, devenu avisé et reconnaissant l'inutilité de ses efforts, il adopte un autre chemin. Quelle belle métaphore pour nous autres animaux-hommes, qui avons aussi parfois du mal - malgré les signes ou les obstacles, somme toutes normaux et inhérents à l'existence – à avoir la sagesse de reconnaître leur caractère et emprunter en conséquence une autre voie plus adaptée.

 

Mais les similitudes ne s'arrêtent pas là.

 

Si le scarabée peut être un exemple de courage et d'humilité, il sait aussi se montrer opportuniste. En effet, le Scarabée ne travaille pas toujours seul et se voit parfois prêter main forte par un congénère, de façon apparemment bénévole et désintéressé.

 

Mais l'altruisme n'est-il le propre de l'animal-homme, ou en tous cas de ceux qui aspirent à dépasser son stade archaïque ? Car ne nous y trompons pas mes frères, le présumé camarade, sous le fallacieux prétexte de donner un coup de main, nourrit en réalité le projet de détourner la boule de son confrère à la première occasion. Si la vigilance du propriétaire fait défaut, il s'emparera vite du butin et prendra la fuite ; mais s'il se sent surveillé de trop près, il s'attablera alors en alléguant des services rendus.

 

Le travail demande patience, persévérance et efforts ; récupérer celui d'un autre, s'y associer ou dans le cas présent s'imposer comme convive, est bien plus commode. Mais gare à l'arroseur arrosé, car un troisième larron survient parfois pour voler le voleur et s'emparer ainsi du trésor à la barbe des coléoptères.

 

Tiens donc : nous les hommes sommes vraiment bien différents des animaux, n'est-ce pas ?

 

Faisons pour finir par une dernière analogie. Le Scarabée femelle est d'une scrupuleuse rigueur quand il s'agit de confectionner la boule maternelle. Tout brin fibreux est soigneusement rejeté - à la façon dont un franc-maçon taillant sa pierre brute pour en défaire les aspérités - seuls les meilleurs éléments sont utilisés pour bâtir la couche interne de la cellule, afin que la jeune larve trouve dans la paroi même de sa loge, un aliment raffiné qui lui fortifie l'estomac et lui permet d'attaquer plus tard les couches externes et grossières.

 

Quelle belle image nous avons là : pour attaquer les couches grossières et la superficialité du monde, il convient de se renforcer d'abord intérieurement et se nourrir de finesse et de quintessence, qui seules permettent de fortifier suffisamment l'esprit pour pouvoir attaquer efficacement les couches superficielles. Tout comme le scarabée femelle met les éléments les plus fins à disposition de sa progéniture, les parents, éducateurs et la société en général doivent permettre aux nouveaux arrivants de se nourrir spirituellement de connaissances subtiles et dénuées de leurs impuretés, afin de pouvoir appréhender facilement le grossier et le vulgaire. Le petit scarabée à bien des choses à refléter donc à nous apprendre. J'ai dit.

Le scarabée
Le scarabée
Le scarabée

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Publié le 17 Septembre 2015

Emma ou la quête difficile du bonheur

Madame Bovary, le roman de Gustave Flaubert, qui s’en souvient ? Qui l’a lu jusqu’au bout sans mourir d’ennui ? Vous vous dites sûrement avec raison que ce roman n’a rien à nous dire. Eh bien, détrompez-vous car je l’ai relu l’an passé pour des raisons professionnelles et j’ai découvert que nous avons tous en nous une Emma Bovary. Nous rêvons de caresser les objets que nous n'avons pas. Nous désirons ce qui nous échappe et nous courons vers le bonheur en nous laissant leurrer. Avoir des choses, c'est la passion de l'homme moderne. Flaubert a très bien décrit dans son roman cette fuite en avant, cette maladie du désir qui réclame toujours plus de consommation, toujours plus de croissance et toujours plus de dette. Nous ne sortons pas de ce cercle infernal. Emma veut plaire à ses amants, elle veut les plus belles robes et c’est le personnage de Monsieur Lheureux qui lui procure les choses dont elle rêve. Monsieur Lheureux est malin comme un diable, il incarne la nouvelle société de consommation. Usurier ou tailleur comme il vous plaît, il promet le bonheur avec un large sourire, il tisse patiemment la toile dans laquelle Emma va lamentablement s’empêtrer. Au fond, Lheureux, c’est un paradoxe vivant, c’est l’oiseau de malheur qui guette sa proie. En voulant trop et en confondant l'être et l'avoir, Emma court à la catastrophe. Criblée de dettes, elle préfère se suicider plutôt que d'affronter la dure réalité. Nous aussi, nous risquons de nous écraser dans un mur si nous n'ouvrons pas les yeux.

Nos sociétés démocratiques se sont pourtant construites sur cette promesse d’une croissance indéfinie. Tout le monde veut acquérir sa voiture, sa télé, sa machine à laver... Le miracle de la société industrielle a été de donner à tous ce rêve – ou cette illusion ! – de pouvoir s’élever au-dessus de sa situation. Les promesses ne manquent pas. Depuis le temps de Flaubert, nous avons multiplié les possibilités de bonheur. Les progrès sont fantastiques. La ruée vers le plaisir est sans fin. Le mirage est devant nous et nous courons toujours.

Flaubert est un visionnaire : il observe dans ses prémices l’emballement de la société de consommation alors que les églises se vident. Le veau d'or s'est installé sur l'autel. Plus personne ne veut parier sur le jugement dernier. Plus question d'attendre en se croisant les pouces. Le désir est une mécanique qui nous propulse dans une vie intense semée de pièges et d'embûches. Emma l'a bien compris mais elle est une femme. Elle devra attendre encore une centaine d'années avant d'avoir les mêmes droits que les hommes : faire des études, disposer de son corps et surtout d'une carte de crédit à plafond limité.

Le roman de Flaubert publié en 1857 nous raconte les débuts du monde moderne et nous sommes aujourd'hui tous comme Emma, nous cherchons le bonheur désespérément. Comment se fait-il qu’il nous échappe alors qu’il s’affiche à tous les coins de rue ?

Cette question intéresse bien sûr les économistes qui ont crée une discipline appelée l’économie du bonheur. Cette discipline tente de mesurer la manière dont les gens perçoivent leurs expériences et la satisfaction qu’ils retirent de leur participation à la vie économique et sociale. Cette démarche complète la méthode classique qui mesure les transactions sur le marché afin de nous renseigner sur ce que les gens ont voulu faire et ce qui leur plaît : le diplôme, l’emploi, la taille du foyer, le logement, le niveau des revenus sont pour la méthode classique des critères objectifs de réussite sociale.

L'économie du bonheur essaye d'aller plus loin en allant glaner des informations supplémentaires qui sont de nature non pas objectives mais subjectives. Elle permet de saisir des choses qui n’ont pas de prix sur le marché mais qui sont importantes pour la vie collective.

Cette économie du bonheur s'appuie sur de grandes enquêtes qui ont permis de mettre en évidence certaines structures du bonheur. On sait aujourd’hui qu’il décroît à la fin de l’adolescence, qu’il atteint un minimum vers 45 ans – un âge qui correspond au pic des suicides – et remonte ensuite. On sait aussi que dans les pays développés, les femmes sont plus heureuses que les hommes. Et que la vie en couple, la religion et les relations sociales augmentent le bonheur.

Cette discipline s’est considérablement développée avec les travaux d’un démographe et économiste américain, Richard Easterlin : il est le premier à avoir posé la question de savoir, selon son expression, si « l’augmentation du revenu de tous permettrait d’augmenter le bonheur de tous », c’est-à-dire si la forte croissance de l’après-guerre a rendu les gens plus heureux. Ses études ont montré que non : entre 1947 et 1970, la croissance n’a pas augmenté le bonheur moyen des Américains. Ce paradoxe a ouvert un large débat : si les agents économiques sont rationnels, pourquoi dépensent-ils tant d’énergie à nourrir une croissance qui ne les rend pas plus heureux ?

Richard Easterlin fournit deux explications. La première, c’est que tout est relatif. Ce qui compte, pour la plupart des gens, c’est de faire mieux que leur groupe de référence – leur famille, leurs collègues, leurs voisins. Cette passion de la rivalité, qui est le moteur de l’économie de marché, conduit à une impasse : les gens ont beau atteindre un niveau de confort et de consommation plus élevé, ils n’en retirent pas de satisfaction car ce qui compte, pour eux, c’est l’écart qu’ils constatent avec leurs proches. La deuxième explication avancée par Easterlin, c’est l’adaptation. Les aspirations évoluent avec le niveau de vie : dès que les gens ont atteint un objectif, ils en formulent un nouveau qu’ils ne sont pas sûrs d’atteindre. Du coup, l’écart entre ce qu’ils ont et ce à quoi ils aspirent n’est jamais comblé, ce qui amoindrit leur bonheur. Selon Easterlin, ce sont les interactions sociales qui détruisent les bénéfices de la croissance.

Les travaux d’Easterlin ont ouvert un vaste champ de recherche : la liberté, la sécurité, le confort matériel et la croissance entraînent une augmentation du bonheur individuel. Elles ont également révélé que pendant les périodes de croissance, le bonheur s’homogénéisait – le niveau de satisfaction est de plus en plus resserré autour de la moyenne – alors que pendant les périodes de récession, les écarts entre les individus se creusent. La croissance ne suffit peut-être pas à rendre les gens heureux, mais elle crée de la cohésion et rapproche le destin des citoyens dans le domaine du bien-être. Cela est sans doute lié au fait que la croissance moderne développe les biens publics matériels (le système de santé, l’école, les routes) mais aussi les infrastructures immatérielles (les libertés civiles, l’égalité hommes-femmes ou la liberté d’expression).

Ces études nous donnent des pistes mais elles ne délivrent pas les secrets du bonheur. La notion est en effet toute relative. Le bonheur aime qu’on lui court après mais personne ne réussit à l’attraper. Le phénomène est par nature éphémère. Plus globalement, deux constats s’imposent : la croissance ne rend pas plus heureux, plus paradoxal, le développement de la société de consommation s’accompagne du recul de la religion alors que les enquêtes montrent que celle-ci rend heureux. Emma ne va plus à l'église, elle a perdu la foi et un vide s'installe en elle. La possession d'objets, les progrès techniques, le confort de la vie moderne ne comblent pas ce vide. Houellebecq dans ses romans raconte la même histoire désenchantée. Je le cite : «La logique du supermarché induit nécessairement un éparpillement des désirs: l’homme du supermarché ne peut organiquement être l’homme d’une seule volonté, d’un seul désir. D’où une certaine dépression du vouloir chez l’homme contemporain; non que les individus désirent moins, ils désirent au contraire de plus en plus; mais leurs désirs ont acquis quelque chose d’un peu criard et piaillant.»

Comme lorsqu’il s’agit de choisir une destination, le personnage houellebecquien gère mal l’approfondissement des gammes. Ce malaise est renforcé par le fait qu'il mette tout sur le même plan: le choix d’une marque de surgelés, une retraite dans un monastère ou un stage religieux new age, une virée en Irlande ou dans une boîte échangiste. Cette logique est poussée jusqu’au bout dans son dernier roman Soumission où la conversion simplifie la vie du personnage principal, un universitaire qui préfère se soumettre à l’islam par intérêt plutôt que de poursuivre l’exercice douloureux de la liberté. Le phénomène religieux fascine cet auteur et il observe avec un certain désespoir sa disparition programmée en Occident.

Pourquoi cette nostalgie ? Il est clair que la religion offre des réponses et qu’elle relie les hommes autour de croyances et de rituels. Emma, elle, a perdu le lien avec les autres. Elle a pourtant gagné en pouvoir d’achat. Elle a fait des études, elle serait aujourd’hui cadre commerciale dans une banque ou dans une grande surface. Comme elle ne supportait plus la balourdise de son mari Charles, elle a divorcé. Elle a un enfant, elle vit sa vie à cent à l’heure mais rien ne la comble vraiment. La société de marché la fragmente et nous sommes comme elle, isolés et fragmentés, criards et piallants. Rien ne soude les moments forts de nos existences. Je pense à ma naissance : personnellement, je n’ai pas été baptisé, cela ne m’empêche pas de dormir mais aucune cérémonie n’a accompagné ma venue dans ce bas-monde. C’est une secrétaire grincheuse qui m’a remis le bulletin qui accréditait ma réussite au bac : j’étais en retard car j’avais travaillé toute la journée pour me payer un voyage en Espagne. Le jour où j’ai été reçu au CAPES, ma mère qui avait sa tête des mauvais jours, m’a lancé : « T’as eu de la chance... ». Je pourrais allonger la liste et parler des enterrements qui sont devenus très discrets comme si dans nos sociétés policées la mort n’existait pas.

Au fond, ce qui préoccupent les écrivains comme Flaubert ou Houellebecq, c’est de comprendre le moteur de la civilisation quand la religion s’efface. Les spécialistes répondent que c’est la passion de la rivalité, le poète dira que c’est le désir, d’autres parleront d’épicurisme qui est une façon intelligente de le gérer et de le modérer. Flaubert comme Houellebecq nous disent au fond que sans religion, une civilisation est condamnée à une mort lente car le désir ne suffit pas, il offre des îlots de bonheur mais pas de communion, pas de force. Houellebecq avoue avoir raté sa conversion au catholicisme. Et quand il étudie le mouvement des galaxies, le fonctionnement des trous noirs, il ne peut pas s’empêcher de penser qu’une intelligence supérieure préside à ce merveilleux agencement. Je suis également tenté de faire des liens entre la beauté d’un corps en mouvement, la majesté des étoiles et des galaxies et la fulgurance d’un mot qui touche en plein cœur. Dans une société laïque, comment réaffirmer nos valeurs de solidarité ? Comment réintroduire du sacré dans les grands moments de la vie sociale ? Pendant l’Antiquité, les Grecs organisaient des concours de tragédies et de comédies qui impliquaient toute la cité. Ces concours pourraient être à nouveau institués dans toutes les écoles de la République. Il faudrait réintroduire des cérémonies ou des serments républicains par exemple à 18 ans quand on devient citoyen de plein droit ou à la fin des études pour marquer le passage à l’âge adulte. Il faudrait réapprendre à enterrer nos morts comme le fait Michel Rostain dans son récit Le Fils. L’écrivain, sidéré par la laideur et la froideur des obsèques qu’on lui propose, réinvente et sacralise de façon touchante et personnelle l’enterrement de son propre fils fauché à 20 ans par un virus.

Il ne s’agit pas d’imposer le sacré mais de lui donner plus de place en le réinventant. Il ne s’agit pas non plus de condamner la croissance et la consommation. Nous en avons besoin pour créer des emplois et préserver notre cohésion mais cela ne suffit pas pour nous réunir. Il faut peut-être se faire à l’idée qu’il n’y aura plus de croissance fabuleuse. Un développement plus lent, moins spectaculaire, plus respectueux de l’environnement et de la dignité humaine est possible et il s’impose dans le monde d’aujourd’hui comme l’affirme l’économiste Daniel Cohen dans son essai Le monde est clos et le désir infini. Dans un monde plus incertain mais plus solidaire, Emma trouvera plus d’apaisement si elle se ménage des temps de recueillement et de partage avec les autres, si elle prend le temps de lever la tête vers les étoiles, si elle va de temps en temps au théâtre et qu’elle en sort émue et transformée, si elle peut librement s’exprimer et s’épanouir dans sa relation avec les autres, si elle se sent appartenir à une communauté nationale, européenne et mondiale, si elle s’engage en fraternité avec et pour les autres.

Emma ou la quête difficile du bonheur
Emma ou la quête difficile du bonheur

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Publié le 6 Septembre 2015

Matière et Esprit. Une entité ?

Je commencerai, comme il convient, par une définition des termes.

Matière : est-ce vraiment utile de définir ? Pas sûr, mais je vais le faire quand même. La matière est ce qui paraît palpable et visible, ce qui est directement accessible à nos sens. Elle est inerte, sans vie, immobile, stable, et pourquoi pas éternelle, à l’image de cette pierre brute posée sur le sol, près de l’Orient . J’ai trouvé dans un dictionnaire : « Chose physique, corporelle, par opposition à l’esprit ». Voilà qui va directement dans le sens de ma réflexion.

Esprit !! Là, j’avoue avoir du mal. Que disent les dictionnaires ? « Être immatériel, revenant, fantôme, qui est supposé se manifester sur terre ». « Siège de la pensée ». « Partie incorporelle de l’être humain, par opposition au corps, à la matière ».

On retombe donc sur le même leitmotiv : l’esprit se définit par l’opposition à la matière. Il est tout ce que la matière n’est pas. Vous aurez compris que le but de mon propos de ce midi est de montrer que cette opposition est sinon inexistante, du moins beaucoup moins grande qu’il n’y paraît.

Je pense en effet que la matière possède la plupart des propriétés attribuées à l’esprit, mais pour appréhender cela, il faut écarter à 90°, les branches de notre compas. Il faut pénétrer au plus profond de la matière, et descendre à l’échelle atomique, voire subatomique. Mais avant cela, il convient de prendre en compte l’énorme différence d’échelle entre notre monde et celui des atomes.

Vous avez entendu parler du nombre d’Avogadro : 6.022*10 puissance 23. Cela signifie, par exemple que dans 18 g d’eau, il y a 6.022*10 puissance 23 molécules. Le problème est que la représentation de ce chiffre nous empêche d’en saisir la réalité. Pour tenter de nous en approcher, prenons une image. Remplissons d’eau un petit verre à palinka, la taille fillette de 2 cl. Pas de panique, mes Frères, il ne s’agit pas d’avaler ce liquide incolore, inodore et sans saveur ! C’est juste pour l’exemple. Dans ce verre, il y a, à quelques milliers de milliards près, 7*10 puissance 23 molécules, soit 700 mille milliards de milliards ! Là encore, nous ne voyons rien d’autre que l’énormité du chiffre, mais de compréhension aucune trace.

Remplaçons maintenant chacune de ces molécules d’eau par une goutte du même composé ; une goutte normale, d’un vingtième de cm3. Quel volume d’eau allons-nous obtenir ? Le résultat est ahurissant et même, comme l’on dit en Colombie, stupéfiant. J’ai refait le calcul plusieurs fois, à deux jours d’intervalle, (et ce matin encore) tellement cela me paraissait incroyable. On obtient 35 millions de Km3 !! Là encore, le chiffre est tellement énorme, qu’il faut une image. Cette quantité d’eau couvrirait la France entière sur une hauteur de……… 70 Km !!!!

Qu’est ce que je veux dire par là ? Que la réalité de la matière ne se cantonne pas à ce qui est directement accessible à nos sens, que seuls, notre cerveau, notre réflexion, sont capables de s’en approcher et que la profondeur abyssale de cette différence d’échelle doit rendre acceptable des caractéristiques qui semblent surnaturelles.

Quelques exemples de ces caractéristiques.

Vous assistez à un match de rugby… et oui, je sais que ça vous arrive !! Vous n’êtes pas devant un écran, mais dans le stade. Votre taux d’alcoolémie se trouve dans la zone normale, entre 0.5 et 1 g. Vous êtes donc en pleine possession de toutes vos facultés, et n’avez aucune raison objective de mettre en doute ce que vous allez voir. Le match commence. Première mêlée. Le ballon est introduit. Les deux blocs de muscles se battent pour se l’approprier. Quelque chose sort de la mêlée……….. mais au lieu du ballon, c’est un piano mâle ! Pardon, un piano à queue. Stupeur dans le stade, le match est interrompu. La nouvelle fait sensation dans le monde entier, mais il faut se rendre à l’évidence, la chose est bien arrivée : le ballon s’est transformé en piano sous les yeux de 20 000 spectateurs.

Ce genre d’évènement est tout à fait normal, et même d’une affligeante banalité, dans le monde des atomes.

Prenez un noyau atomique. Bombardez-le avec un neutron, bien sûr, à la bonne vitesse. Le neutron est absorbé par le noyau, qui va émettre un photon. D’où vient ce photon, ce minuscule grain de lumière ? Il n’était pas plus dans le noyau que le piano à queue n’était dissimulé dans la mêlée. Il résulte de l’équation d’Einstein, que même les moins scientifiques d’entre nous connaissent : E= m c2. L’énergie est égale à la masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière.(« masse » signifie « quantité de matière »)Dans le cas que je viens d’évoquer, cela veut dire que l’énergie cinétique du neutron entrant a été convertie en matière, sous la forme du photon.

Mais là, personne ne dit rien, personne ne crie au miracle, pour la simple raison que ce phénomène n’est pas accessible à nos yeux, fussent-ils munis du plus puissant des microscopes connus. Ceci n’est « visible »que par notre cerveau, ou plutôt par ce que nous a transmis la foule des cerveaux de ces doux dingues que sont les scientifiques.

Autre exemple.

La matière est quasiment vide, au point que nous sommes en droit de nous demander si elle a une existence, une réalité palpable. Bon, je force un peu le trait ……… quoi que !!

Comment sont constitués les atomes ?

Le modèle de Niels Bohr, élaboré en 1913 décrit les atomes à l’image du système solaire. Le noyau occupe le centre, comme le soleil, et les électrons tournent autour, pas tout à fait comme les planètes, car sur une sphère et non un cercle. Bohr n’a jamais prétendu que ceci était la réalité, ce n’était à l’époque qu’une théorie, fumeuse pour certains. Mais l’avantage de cette représentation était la simplicité. La réalité, établie depuis avec certitude, est toute autre. Les électrons ne tournent pas autour du noyau, ils se déplacent de manière incohérente, incompréhensible, et ce que Bohr appelle la trajectoire des électrons est en fait le lieu où la probabilité de leur présence est maximum. Mais le plus surprenant est la structure des atomes : si le noyau avait un diamètre d’un cm, les électrons auraient un centième de mm, et « tourneraient » à un Km du noyau. Voilà donc un dé à coudre qui est seul dans un espace d’un Km de rayon, rempli par un truc minuscule. Encore plus fort : l’électron ne représente que 0.1% de la masse de l’atome, dans le cas de l’hydrogène, par exemple Tout cet espace, cette sphère d’un Km de rayon est donc quasiment vide. Il est rempli par une espèce de fantôme minuscule qui donne l’impression que cette sphère gigantesque est pleine

Une preuve de la réalité de cette affirmation est donnée par les trous noirs. Dans ces étoiles mortes, tous les noyaux atomiques, débarrassés de leurs électrons, se sont écrasés les uns sur les autres. La matière est alors tellement dense qu’elle attire la lumière. Si l’on faisait subir ce processus d’écrasement à la terre, elle serait réduite à une boule de quelques cm de diamètre. Toute la terre dans une balle de golf, ou pour ceux qui n’aiment pas les sports de riches, une balle de ping-pong. N’est ce pas pour le moins étonnant ??

Et selon certains scientifiques, les noyaux atomiques seraient constitués selon le même modèle que les atomes, cad d’autres particules, encore plus petites, et elles mêmes quasiment vides.

Troisième et dernier exemple : Les neutrinos.

Malgré leur mise en évidence en 1956, ils sont moins connus que le boson de Higgs. Ces particules ont reçu, de la part des scientifiques, le qualificatif de fantôme. Il est entièrement justifié. Pourquoi ? Il y en a 300 par cm3 dans tout l’univers (c’est un résidu du Big Bang). La terre en reçoit du soleil, chaque seconde, 65 milliards par cm2, et elles la traversent de part en part comme si de rien n’était. Pas toutes bien sûr, seule une sur 100 milliards reste bloquée. Cela signifie que ces particules réagissent extrêmement peu avec la matière. D’où le qualificatif de fantôme ! Mais il y a mieux, encore plus extraordinaire. En réalité, il n’y a pas un type de neutrinos, mais trois….. et chaque neutrino passe périodiquement d’une forme à l’autre. La démonstration scientifique remonte à l’année 2000. Cette transformation porte même un nom : l’oscillation des neutrinos. Que dirions-nous si un ballon de rugby se transformait périodiquement en boule de pétanque et en balle de golf ?? Tout le monde crierait au miracle, au paranormal, à la puissance des esprits. Que dirions-nous si ce même ballon traversait un mur de béton armé ? Mais là, rien.

Que veulent démontrer ces quelques exemples ? Tout simplement que la matière possède, au plus profond d’elle-même, beaucoup des caractéristiques attribuées à ce que l’on entend par « esprit ».

Mais la démonstration inverse est-elle possible ? La matière a des propriétés « fantomatiques », mais l’esprit, fantomatique par essence, se manifeste t’il sous une action matérielle ? Plus difficile à trouver, essentiellement du fait que l’esprit est une notion assez floue.

J’ai cherché, et n’en ai trouvé que deux. La première un peu tirée par les cheveux, ou, comme disent certains, capillo-tractée

1 .Un fantôme ou un esprit, appelez le comme vous voudrez, s’introduit nuitamment dans votre chambre à coucher dans l’intention de venir vous chatouiller la plante des pieds. Vous ne sentez rien, bien sûr. Il tente de vous chatouiller les pieds, mais il ne peut que très très peu, agir sur la matière en général et sur celle de vos pieds en particulier. Il repart déçu, et son passage arrive à peine à faire frissonner les rideaux. La similitude avec les neutrinos n’est-elle pas troublante ?

2 . L’effet placébo. On désigne par ce vocable l’action guérissante d’un médicament dénué de tout produit actif. Dans l’étude d’efficacité d’un médicament, on teste toujours l’action du produit sur deux échantillons de populations dont l’une reçoit un truc vide. Tout simplement, car le simple fait de prendre ce que l’on croit être un médicament entraîne un certain pourcentage de guérisons. N’est ce pas là une preuve que l’esprit agit sur la matière, fut elle vivante ?

Mon objectif, par cette planche, est de montrer que tout n’est pas tout noir ou tout blanc, et cela vaut pour tous les autres sujets. La matière n’est pas inerte. Elle est porteuse de vie. Je suis pour ma part, persuadé que la matière coule vers la vie, aussi naturellement que les fleuves se dirigent vers la mer. L’esprit est une création…….. de nos esprits, de notre culture, de notre besoin de donner un nom à ce qui n’est pas directement perceptible. Il est en effet des cultures, essentiellement asiatiques, et j’avoue mon ignorance dans ce domaine, qui ne font pas, comme nous, cette distinction. Pour elles, matière et esprit sont une même entité. Je pense qu’elles ont raison. Je pense que la matière a suffisamment de propriétés mystérieuses, voire incompréhensible, pour ne pas devoir se servir d’un autre concept, en vue d’expliquer tous ces phénomènes « paranormaux ».

Reste cependant une différence : nous savons que nous sommes là. Sans nous, il n’y aurait pas de questions, puisque personne pour se les poser. Cela s’appelle la conscience. Mais ça, c’est un vaste sujet que je me garderai d’aborder ce midi.

Je conclurai par un souhait : que ces quelques réflexions nous donnent …..matière à discuter, et que nos échanges soient guidés par la force ……. de nos esprits.

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